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ÉDUCATION - SÉCURITÉ. LES ÉCOLES SOUS HAUTE PROTECTION

Pour la première fois, ministres de l'Éducation et de l'Intérieur ont présenté ensemble la rentrée scolaire. Une façon de montrer que la sécurité était selon leurs mots "la priorité absolue" cette année.

enace élevée et bien réelle", selon Najat Vallaud-Belkacem, "menace extérieure et intérieure, complexe, diffuse, l'école n'échappe pas au contexte", renchérit Bernard Cazeneuve. La parole partagée entre la ministre de l'Éducation nationale et le ministre de l'Intérieur, auquel s'était joint le ministre de l'Agriculture pour l'enseignement agricole, est historique.

Le même jour que la tenue d'un nouveau conseil de défense et de sécurité de l'Élysée, les ministres ont signé solennellement un "accord-cadre de partenariat" : la sécurité sera renforcée à la rentrée dans les quelque 64 000 établissements, de la maternelle à l'université, suivie d'une montée en puissance tout au long de l'année, à travers une batterie de mesures complétant la circulaire publiée le 29 juillet.

L'éducation pourra compter sur les 2 391 correspondants police et gendarmerie et les 440 référents "sûreté" du ministère de l'Intérieur.

Urgence

Plus de 3 000 réservistes de la gendarmerie sont mobilisés pour la rentrée. 50 M€ ont été débloqués pour aider les collectivités à financer les travaux de sécurisation d'urgence (communes pour les écoles, Départements pour les collèges, Région pour les lycées).

D'ici les vacances de la Toussaint, tous les établissements sont priés d'effectuer au moins l'un des trois exercices de PPMS (Plan particulier de mise en sûreté), à savoir l'exercice "attentat intrusion". Les deux autres devront avoir été réalisés d'ici à la fin de l'année.

Chaque préfet réunira avant la rentrée un état-major de sécurité consacré à la sécurisation des espaces scolaires, notamment dans la perspective de la reprise des activités périscolaires.

Surveillance

Vigilance redoublée à l'accueil assuré par un adulte, contrôle visuel des sacs, surveillance des abords des établissements... La "surveillance dynamique" des établissements du primaire et du secondaire sera renforcée par des "patrouilles mobiles de l'État, en coordination avec les polices municipales" et montée en puissance des réservistes de la police et de la gendarmerie. Les ministres de l'Éducation nationale et de l'Intérieur annoncent réfléchir à la présence de vigiles à l'entrée des universités.

Gestion de crise

Une cellule de crise a été instituée dans chaque académie. Des représentants de l'Éducation nationale sont désignés pour siéger au sein des cellules de crise préfectorales. Les formations des cadres de l'Éducation nationale vont s'intensifier : de 135 cadres formés par an jusqu'à présent à Saint-Astier (Dordogne), on va passer à 500, trois nouveaux centres de formation vont ouvrir à Rochefort, Tulle et Melun.

Premier secours

L'objectif est de former dans les deux ans 100 % des élèves de troisième aux gestes de premiers secours (30 % actuellement), grâce à la création d'un nouveau module et 3 000 formateurs supplémentaires, pour atteindre un total de 10 000 formateurs. Tous les délégués de classe seront formés cette année. Philippe Rivet