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SECURITE - Terrorisme : Hollande préserve l'armée. Le président à annoncé 4 milliards d'euros supplémentaires sur quatre ans. Face au risque terroriste, le président de la République a déployé hier les grands moyens : 7 000 hommes dévolus à la sécurité nationale et une rallonge budgétaire d'envergure.

Hasard du calendrier : c'est hier matin, peu avant les révélations sur de possibles exactions de l'armée française en Centrafrique, que François Hollande a présenté des mesures pour doper l'armée française : face au risque terroriste, le président a annoncé près de 4 milliards d'euros supplémentaires sur 4 ans pour les forces françaises, et le déploiement de 7 000 militaires, qui contribueront en permanence à la sécurité nationale. "Un effort considérable" dans un contexte financier difficile, selon François Hollande. "La France fait face à de lourdes menaces aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de notre territoire", a affirmé le chef de l'Etat hier.

18 500 postes préservés

Tenant compte des décisions d'hier, l'actualisation de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, votée en 2013, fera l'objet d'un projet de loi soumis au gouvernement le 20 mai. Ces décisions vont entraîner l'annulation de plus de la moitié des réductions d'effectifs dans les armées prévues de 2014 à 2019.

Ainsi, 18 500 postes seront préservés sur les 34 000 menacés de suppression, a précisé la présidence. En début d'année, le président avait déjà annoncé le gel de 7500 suppressions d'emplois prévues en 2015. Pour concrétiser ses nouvelles décisions, le ministère de la Défense compte faire passer le réservoir de forces terrestres pouvant être déployées sur le terrain de 66 000 militaires aujourd'hui à 77 000.

"Aujourd'hui, on est au-delà du contrat opérationnel tant à l'extérieur qu'à l'intérieur et il faut qu'on reprenne de la marge", note-t-on à la Défense. "On en est à rogner les permissions, voire les phases de réentraînement avant de repartir en opérations".

9 000 hommes à l'étranger

En extérieur, 9 000 hommes sont actuellement mobilisés au Sahel, en Centrafrique et dans le Golfe. Depuis les attaques de janvier, 10 000 militaires protègent en France des sites sensibles pour un coût estimé à un million d'euros par jour.

François Hollande a enfin tiré un trait sur la querelle entre les ministères de la Défense et des Finances sur un trou budgétaire de 2,2 milliards d'euros dans le budget de Défense 2015. A l'origine, ce dernier misait sur des recettes exceptionnelles de 2,2 milliards d'euros liées à la cession de fréquences hertziennes de la TNT à des opérateurs privés.

Au vu du retard pris dans ce domaine, l'option est abonnée : "En 2015, les crédits du ministère de la Défense de 31,4 milliards d'euros sont sanctuarisés et ce seront des crédits budgétaires sans aucun appel à des ressources extérieures", a-t-il dit.

La location de matériel abandonnée

Le projet de "société de projet", des instruments juridiques pour acheter des matériels militaires (avions de transport Airbus A400Mn frégates multi-missions) avant de les louer à l'armée, est ainsi abandonné. Proposée par la Défense, cette solution était vivement combattue par les Finances.