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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 31 mars 2016

 

 

DESACCORD - RÉFORME CONSTITUTIONNELLE : LA DÉBÂCLE

 

 

Quatre mois et demi après les attentats de Paris - et une semaine après ceux de Bruxelles - François Hollande a retiré la réforme constitutionnelle sur l'état d'urgence et la déchéance nationale des terroristes. L'unité nationale à vécu.

 

 

François Hollande "est un peu l'arroseur arrosé. Il voulait piéger la droite et cela se retourne contre lui". Le politologue Jérôme Fourquet (Ifop) se montre sévère avec le chef de l'Etat qui a officialisé hier matin, après avoir reçu les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, une information qui ne faisait plus guère de doute : il n'y aura pas de réforme constitutionnelle pour institutionnaliser l'état d'urgence et la déchéance de nationalité pour les terroristes.

 

 

Le président de la République s'est rendu à l'évidence : sénateurs (majoritairement de droite) et députés (majoritairement de gauche) sont irréconciliables. "Un compromis paraît [...] hors d'atteinte sur la définition de la déchéance de nationalité pour les terroristes", a-t-il reconnu, constatant aussi qu'une "partie de l'opposition est hostile à toute révision constitutionnelle, qu'elle porte sur l'état d'urgence ou même l'indépendance de la magistrature". Une façon de renvoyer dans le camp de la droite la responsabilité du fiasco, une stratégie du "c'est pas moi, c'est lui" relayée dans l'après-midi par Manuel Valls à l'Assemblée.

 

 

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Hollande encore plus affabli

 

Résultat : la réforme devait symboliser l'unité de la France contre le terrorisme. Son échec symbolise au contraire les divisions et les petits calculs politiques. Le fiasco est avant tout celui de la classe politique. Les "excuses" présentées aux Français par Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, n'y changeront rien.

 

 

Treize mois avant la présidentielle on se demande comment François Hollande pourra changer une image imprégnée d'échecs et de reculades. Le chômage vient de battre un nouveau record absolu, la loi Travail est en cours de détricotage, le président est au plus bas dans les sondages. Hier, comme si une gifle ne suffisait pas, le candidat François Hollande à la tête de SNCF Réseau (ex RFF) a été recalé par le gendarme du rail, l'Arafer. Plus personne, décidément, ne suit le président de la République. Patrick Fluckiger

 



01/04/2016
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