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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du jeudi 5 mai 2016

 

 

UNION EUROPÉENNE - COURTS SÉJOURS

 

 

Premier pas vers une exemption de visa pour les Turcs

 

La Commission européenne a donné son feu vert, hier, à un allégement des conditions de voyage pour les Turcs dans l'espace Schengen. mais Ankara doit encore remplir des nombreux critères, et Parlement et États européens doivent se prononcer.

 

 

La Commission européenne a ouvert la voie, hier, à un exemption de visas pour les Turcs dans l'espace Schengen, pour court séjours (90 jours maximum) familiaux, de voyages d'affaires ou touristiques. Mais même en cas de feu vert complet ultérieur de la Commission, le Parlement européen, comme les États membres, devront encore donner leur aval à cette mesure, dans un contexte de méfiance grandissant vis-à-vis du régime islamo-conservateur turc.

 

 

La menace de la rupture de pacte

 

Le gouvernement turc a salué la décision de la Commission de Bruxelles comme une "nouvelle page" dans les relations avec l'UE. Ankara en a fait un enjeu de politique intérieure et menace, s'il n'obtient pas satisfaction, de remettre en cause son pacte migratoire du 18 mars avec l'UE, prévoyant le renvoi en Turquie de tous les nouveaux migrants arrivant sur les îles grecques. Combiné à la fermeture de la route migratoire des Balkans, l'accord a fait baisser la pression, même si la situation reste inquiétante en Grèce où sont bloquées des dizaines de milliers de réfugiés.

 

 

La Commission a assorti son avis favorable de conditions : parmi une série de 72 critères pour rendre la mesure possible, Ankara doit encore en respecter cinq "d'ici la fin juin", a expliqué le vice-président de la Commission Frans Timmermans. Ils concernent notamment la lutte des autorités turques contre la corruption, ou encore une révision de la législation du pays sur le terrorisme.

 

 

"Aucun citoyen turc n'entrera dans l'UE sans visa s'il n'a pas de passeport biométrique", a en outre assuré Frans Timmermans. Toujours pour rassurer, la Commission a repris la proposition franco-allemande d'une procédure permettant de suspendre rapidement une exemption de visas, notamment face à un éventuel afflux de migrants venant de pays exemptés.

 

 

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Le Parlement européen salue la décision

 

Le chef du principal groupe politique du Parlement européen, l'Allemand Manfred Weber (PPE, centre-droit) a salué cette mesure. Mais il a aussi prévenu que les eurodéputés ne transigeraient pas sur le respect "de tous les critères", dans un communiqué commun avec ses homologues des autres groupes politiques et le président du Parlement.

 

 

Également sur le terrain migratoire, la Commission a donné son aval hier à une prolongation exceptionnelles des contrôles aux frontières intérieures de la zone Schengen, rétablis par plusieurs pays. L'Autriche, le Danemark, l'Allemagne et la Suède vont aussi pouvoir poursuivre les contrôles sur certaines zones frontalières précises, alors que la durée maximale de ces dérogations à la libre circulation arrivait à son terme (le 13 mai pour l'Allemagne, le 16 pour l'Autriche)

 

 

Une amende pour les pays refusant des réfugiés

 

La Commission européenne a proposé hier d'instaurer "une contribution de solidarité" pour tout pays refusant la répartition automatique des demandeurs d'asile dans l'UE, qui s'élèvera à 250 000 euros par personne. Cette somme de 250 000 euros sera versée au pays qui accueillera une personne à la place de l'État membre refusant les demandeurs d'asile. Cette proposition entre dans le cadre d'une révision du règlement de Dublin, qui fait le plus souvent peser sur le pays de première entrée la responsabilité d'une demande d'asile. Le nouveau système va établir automatiquement quand un pays fait face à un nombre disproportionné de demandes d'asile par rapport aux autres pays de l'UE. Le mécanisme devra encore être accepté par les États membres et le Parlement européen.

 

 

L'annonce n'a pas manqué de faire réagir le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto, qui l'a qualifiée de "chantage", et l'a jugée "inacceptable et non-européenne".



09/05/2016
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