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FAITS DIVERS - VIOLENCES. CORSE : VIVE TENSIONS APRÈS UNE RIXE

Il s'agirait de violences inter-communautaires : au moins quatre personnes ont été blessées samedi soir, lors d'une violente bagarre en Haute-Corse. Les tensions peinaient à retomber hier.

n violent affrontement a eu lieu, samedi soir, dans une crique dans la commune de Sisco, entre deux groupes de jeunes : l'un présenté comme celui "des Maghrébins", et l'autre "des villageois". Bilan de cette soirée, qui aurait pu dégénérer en un véritable drame : au moins quatre personnes ont été blessées à l'arme blanche, dont l'une serait toujours en "urgence vitale". Toutes ont été hospitalisées à Bastia, mais sont sorties hier soir.

Hier, 500 personnes en colère se sont rassemblée dans une atmosphère tendue, pour tenter d'en découdre avec ceux qu'ils désignaient comme à la source des tensions.

Un burkini à l'origine de la rixe ?

L'origine de la rixe n'est pas clairement établie. Mais selon une jeune fille mineure, qui se présente comme témoin des affrontements, elle a éclaté quand des femmes qui se baignaient vêtues de "burkinis" - d'autres ont évoqué non pas un burkini, mais des vêtements longs - ont été prises en photo par des touristes.

Des insultes auraient alors fusé depuis un groupe de jeunes Maghrébins, selon elle. Des hommes plus âgés de cette communauté seraient alors arrivés, munis de hachettes, avant de s'en prendre à un groupe de jeunes de 15 à 18 ans, sur la plage. Plusieurs parents de ces adolescents seraient à leur tour intervenus et deux d'entre eux auraient été blessés, selon l'adolescente.

"Le ton est monté"

"Le ton est monté. Les gens du village sont descendus", a ajouté la jeune fille. Des voitures auraient été vandalisées de part et d'autre. Cent policiers et gendarmes ont été envoyés sur place pour ramener le calme.

"Vous n'avez qu'à venir nous voir à Lupino", aurait lancé l'une des personnes d'origine maghrébine... Il a été entendu : après avoir été reçus en préfecture hier matin, les manifestants ont crié "aux armes, on va monter parce qu'on est chez nous !". La foule s'est alors dirigée vers le quartier Lupino, un quartier périphérique populaire et métissé de Bastia, dont les gendarmes mobiles ont bloqué l'accès.

Peu après, les manifestants sont allés jusqu'à l'hôpital où un jeune Maghrébin, blessé samedi, est hospitalisé. Des CRS venus en renfort se sont positionnés à proximité et ont fait usage de gaz lacrymogènes après avoir été la cible de projectiles.

Quatre personnes ont été blessées, dont une femme enceinte, lors des incidents samedi soir, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Il est resté muet quant aux motifs de ces violences.

Appels au calme

Les présidents du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, et de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, ont lancé un appel au calme et au refus de toute réaction inappropriée. Ils ont condamné "les comportements provocateurs et des actes violents de la part de personnes extérieures à la commune, accompagnés d'une revendication communautariste".