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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du lundi 18 juillet 2016

 

 

COUP D'ÉTAT - L'HEURE DES PURGES A SONNÉ

 

 

Un vaste coup de filet était en cours hier en Turquie au lendemain de l'échec d'une tentative de putsch sanglante menée par des militaires rebelles contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan.

 

 

 

L

es affrontements, avec avions de chasse et chars, ont donné lieu à des scènes de violences inédites à Ankara et Istanbul depuis des décennies. Ces violences ont opposé les rebelles aux forces loyalistes ainsi qu'à des dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues du pays. Selon le Premier ministre turc Binali Yildirim, le bilan est de 190 morts parmi la police, l'armée loyaliste et les civils. L'armée a également annoncé que plus de 100 putschistes avaient été abattus, ce qui porte le bilan total provisoire à 290  morts. Selon le Premier ministre, au moins 1 440 personnes ont été blessées.

 

 

Qui est derrière le coup d'État

 

La tentative de putsch semble avoir été le fait d'une minorité de militaires, qui ne disposait pas de soutien parmi la haute hiérarchie. Alors que la tentative de renversement était en cours, le président Erdogan a rapidement accusé le prédicateur exilé aux États-Unis, Fethullah Gülen. L'ancien imam a fermement démenti. Ankara a demandé aux États-Unis de l'extrader.

 

 

 

6 000 personnes en garde à vue

 

"Il y a environ 6 000 personnes en garde à vue. Le grand ménage continue", a déclaré hier le ministre de la Justice, Bekir Bozdag. D'après la télévision NTV, 34 généraux de différents grades ont été arrêtés jusqu'à présent.

 

 

Parmi les gardés à vue figure le colonel. Ali Yazici, aide de camp du président Erdogan depuis le 12 août 2015 et à ce titre un proche du chef de l'État.

 

 

La justice dans l'oeil du cyclone

 

La purge ne se limite pas à l'armée. Des mandats d'arrêt ont été délivrés à l'encontre de 2 475 juges et procureurs dans toute la Turquie. 44 juges et procureurs avaient été arrêtés dans la nuit de samedi hier dans la ville de Konya (centre) et 92 à Gaziantep (sud-est).

 

 

Erdogan évoque la peine de mort

 

Le président Recep Tayyip Erdogan a évoqué hier soir un possible rétablissement de la peine capitale, officiellement abolie en 2004 dans le cadre de la candidature d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne. "En tant que gouvernement et en tant qu'État, nous connaissons et entendons cette demande qui est la vôtre. Je pense que notre gouvernement va en discuter avec l'opposition et qu'une décision sera sans aucun doute prise", a-t-il lancé dans un discours à Istanbul. Il répondait à une foule qui scandait : "Nous voulons la peine de mort", après des obsèques de victimes du putsch.



19/07/2016
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