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TERRORISME - Bombardements contre les Kurdes et les djihadistes. La Turquie soutenue par l'Otan. L'Alliance atlantique a assuré les Turcs de sa solidarité dans sa double offensive contre les rebelles kurdes et le groupe Etat islamique. Ankara étend les bombardements sur le territoire turc.

"Tous les alliés ont assuré la Turquie de leur solidarité et de leur ferme soutien". C'est en ces termes que le secrétaire général de l'Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a présenté le soutien de l'Otan à la Turquie dans sa double offensive contre les rebelles kurdes et le groupe Etat islamique (EI). Cette déclaration fait suite à la réunion des ambassadeurs des 28 pays membres de l'Alliance atlantique, convoquée en urgence hier à Bruxelles par Ankara.

"Le terrorisme pose une menace directe à la sécurité des membres de l'Otan et à la stabilité et la prospérité internationale", a affirmé Jens Stoltenberg, en confirmant que la Turquie n'avait pas réclamé de "présence militaire additionnelle" de l'Alliance.

Mais si tous les participants ont reconnu à la Turquie "le droit à se défendre", certains ont plaidé en faveur "d'une réponse proportionnée" contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) afin de sauvegarder le fragile processus de paix engagé depuis 2012.

D'autant qu'en Syrie, les Kurdes sont alliés de la coalition internationale contre EI. Le groupe djihadiste a ainsi été chassé hier de la ville syrienne de Hassaké, dans le nord-est du pays, après plus d'un mois de combats, par l'armée syrienne et les forces kurdes. "Il faut faire attention à ne pas confondre les cibles", a mis en garde de son côté le président François Hollande après s'être entretenu au téléphone lundi avec le président turc, Recp Tayyip Erdogan.

Mais Erdogan semble faire la sourde oreille aux appels. "Il est impossible de poursuivre le processus de paix avec ceux qui s'en prennent à l'unité nationale", a-t-il déclaré, en visant les militants du PKK. "La Turquie ne mène pas la guerre contre EI mais contre le peuple kurde", a dénoncé Zübeyir Aydar, représentant du Congrès national kurde, devant des manifestants, en marge de la réunion de l'Otan.

Hier après-midi, des avions de l'armée de l'air turque ont bombardé dans la province de Sirnak, dans le sud-est de la Turquie, des rebelles du PKK qui avaient ouvert le feu sur les forces de sécurité, selon l'état-major turc. La Turquie mène depuis vendredi une série de bombardements contre les bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak, en riposte aux attaques meurtrières attribuées au mouvement kurde qui ont visé des membres des forces de sécurité ces derniers jours.