le Progrès du lundi 23 janvier 2017
TERRITOIRES OCCUPÉS - ISRAËL REPREND SA POLITIQUE DE COLONISATION À JERUSALEM
Deux jours après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, Israël a accordé de nouveaux permis de construire dans les quartiers occupés de Jérusalem-Est, et lorgne sur la Cisjordanie.
"Les règles du jeu ont changé", a annoncé Meïr Turjeman, président de la commission de la construction et de planification de la municipalité de Jérusalem. C'est peu dire. Hier, la mairie israélienne de Jérusalem, a finalement donné son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans trois quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo.
Fin décembre, les permis de construire de ces logements avaient été gelés à la demande du Premier ministre Banyamin Nétanyahou, alors que le Conseil de sécurité de l'Onu avait adopté un texte réclamant l'arrêt du développement des colonies juives en territoire palestinien occupé (dont Jérusalem-Est). Cette adoption avait pu avoir lieu en l'absence de veto de la part des États-Unis, une première depuis 1979. Israël avait donc renoncé à accorder de nouveaux permis de construire, en attentant l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, que Nétanyahou juge mieux disposé à son égard que son prédécesseur.
"Ces logements ne sont qu'un coup d'envoi"
"Nous n'avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama, désormais nous pouvons enfin construire", s'est ainsi félicité Meïr Turjeman. Les mises en garde de l'Onu sont loin d'impressionner Israël. "Ces 566 logements ne sont qu'un coup d'envoi. Nous avons des plans pour la construction de 11000 logements qui attendent les autorisations", dans les quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, a encore poursuivi le conseiller municipal. L'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a condamné ces projets de construction dans la partie palestinienne de la ville sainte en appelant l'Onu à agir pour stopper ces "activités illégales".
Une colonie de Cisjordanie bientôt annexée ?
Le sort de la Cisjordanie pourrait lui aussi dépendre de Donald Trump. À la demande de l'entourage du président américain, Benyamin Nétanyahou a décidé hier de reporter la procédure d'adoption d'un projet de loi qui vise à annexer Maalé Adoumim, une importante colonie de Cisjordanie occupée. Présenté par deux députés de la majorité, ce projet prévoit qu'Israël annexerait Maalé Adoumim qui compte actuellement 37 000 habitants, et un secteur la reliant à Jérusalem. Une telle décision couperait en deux la Cisjordanie. Elle rendrait pratiquement impossible la création d'un État palestinien viable bénéficiant d'une continuité géographique.
L'annonce de Nétanyahou a divisé au sein même de son gouvernement. Le Premier ministre devait se contenter d'un entretien téléphonique avec le nouveau président américain hier soir, en attendant une rencontre qui pourrait avoir lieu en février.
Vers un réchauffement des relations avec les États-Unis ?
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou devait s'entretenir hier soir avec le président américain Donald Trump, qui l'a invité à Washington en février. Au programme de la discussion : les relations avec les Palestiniens, la situation en Syrie et surtout l'accord nucléaire conclu entre les grandes puissances et l'Iran en 2015, qu'Israël considère comme une "erreur historique".
Benyamin Nétanyahou s'était chaudement félicité de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, après avoir entretenu des relations tendues avec son prédécesseur. Critique sur la question des colonies, présentée comme un obstacle à la reprise des négociations avec les Palestiniens gelées depuis plus de deux ans, Barack Obama avait aussi joué un rôle majeur dans la conclusion de l'accord avec l'Iran. Donald Trump avait de son côté affirmé avant son investiture qu'il s'agissait "d'un des pires accords".
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