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UNION EUROPEENNE - Migrants : l'Europe est débordée. La crise migratoire au menu de l'entretien Merkel-Hollande, ce soir à Berlin. Des milliers de candidats à l'asile se présentent aux frontières de l'Union, en Méditerranée ou en Macédoine. Les dirigeants européens s'alarment, mais dans le désordre.

"Ce n'est pas l'Europe dans laquelle je veux vivre", s'alarme Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne dans le quotidien allemand Die Welt.

"C'est le plus grand défi européen, encore plus que la Grèce et la crise financière", renchérit le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel...

La crise migratoire semble chaque jour s'aggraver. Ce week-end, la tension a été particulièrement forte dans les Balkans : les migrants venus de Syrie ou de Libye, arrivés par la mer ou la Turquie en Grèce, tentent de remonter vers la Hongrie et le reste de l'Union.

La Macédoine a par exemple enregistré l'entrée de 42 000 migrants depuis mi-juin, avant même l'afflux des derniers jours. Situation également critique en Méditerranée, où plus de 4 000 personnes ont été secourues samedi par les garde-côtes italiens.

La crise sera au menu de l'entretien entre Angela Merkel et François Hollande, ce soir à Berlin, entretien précédé d'une rencontre des ministres de l'Intérieur des pays membres.

Aucune annonce précise n'est attendue, selon l'Elysée, qui insiste cependant sur le principe du "retour" : retour rapide dans leurs pays des demandeurs d'asile refoulés, ce qui implique un traitement rapide des demandes dans les zones sous tension ("hotspot", selon le jargon), mais aussi un dialogue renforcé avec les pays de départ.

"Manque de courage collectif"

Un retour par "charter" ? "Evitons les appellations controversées", balaie le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, dans le JDD. Il n'empêche, la question des moyens sera au coeur du sommet européen Intérieur-Affaires étrangères, prévu mi-octobre à Paris.

Quant aux pays de départ des migrants, ils seront pour la plupart au sommet Europe-Afrique de La Valette, le 11 novembre. Cela ne garantit pas une solution : "Nous n'avons pas besoin seulement de sommets extraordinaires", s'emporte Jean-Claude Juncker, encore choqué par l'échec du dernier sommet européen, fin juin. "Ce dont nous avons besoin, et qui nous manque encore, c'est de courage collectif". Francis Brochet