le Progrès du lundi 25 mai 2015
RUSSIE - Loi contre les ONG : Poutine défi l'Europe. Dénoncée par les défenseurs des droits de l'Homme. Les défenseurs des droits de l'Homme sont une nouvelle fois vent debout contre Vladimir Poutine. Samedi soir, le président russe a promulgué une loi qui permet à Moscou d'interdire du pays les organisations non gouvernementales étrangères jugées "indésirables". Aussitôt les Etats-Unis se sont déclarés "profondément troublés".
A son tour, l'Union européenne dénonce une "étape préoccupante dans une série de restriction sur la société civile, l'indépendance des médias et l'opposition politique" en Russie. Le texte, voté par les deux chambres du Parlement en moins d'une semaine, permet de fermer sans décision de justice une organisation étrangère menaçant la "sécurité nationale" ou les "fondements constitutionnels" de la Russie. Il permet aussi de bloquer leurs comptes bancaires ou leurs accès aux médias.
Leurs employés pourront être poursuivis, risquant jusqu'à six ans de prison, ou pourront se voir interdire sur le territoire russe. Les organisations russes qu'elles financent devront "rendre compte" de leurs actes.
"Isoler le peuple russe du reste du monde"
Washington craint que cette loi ne restreigne encore davantage le travail de la société civile en Russie. Il s'agit d'un "exemple supplémentaire de la répression croissante des voix indépendantes ainsi que de (ses) mesures intentionnelles pour isoler le peuple russe du reste du monde", critique le département d'Etat.
Ce nouveau texte vient en effet compléter une autre loi de 2012, déjà très controversée, qui oblige les ONG, bénéficiaires d'un financement étranger et avec une "activité politique", à s'enregistrer en tant qu'"agent de l'étranger". Le texte promulgué samedi est présenté par ses défenseurs comme une "mesure préventive" nécessaire après la mise en place de sanctions sans précédent contre la Russie l'an dernier par les Occidentaux en raison de la crise ukrainienne. L'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait demandé à Poutine d'y opposer son veto s'inquiétant d'une "formulation vague et imprécise". En vain.
A découvrir aussi
- la Tribune du mardi 9 septembre 2014
- la Tribune du samedi 13 septembre 2014
- la tribune du mardi 17 février 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres