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ECONOMIE - A qui le tour de la Révolution numérique ? Après les taxis, passage en revue des services qui vont changer. L'accélérateur de start-up cofondé par Nicolas Colin, TheFamily, accueille aujourd'hui deux ministres de l'Economie, Emmanuel Macron et George Osborne. Nouselle preuve que ces entreprises venues du Web bouleversent tous les secteurs d'activité.

90 C'est en milliards d'euros, le chiffre d'affaires mondial que pourrait générer dans trois ans l'économie des services à la demande (dont Uber est l'ambassadeur le plus connu) selon une étude Monitor Deloitte. Actuellement, ce marché est évalué à 23 milliards d'euros.

"Les nouveaux barbares attaquent, et les entreprises qui ont bâti leur prospérité sur la préservation de leur rente ont quelques soucis à se faire. Le numérique est à la fois un marché prodigieux et un risque pour ceux qui ne sauront pas ou ne pourront pas s'adapter". Pierre Gattaz, président du MEDEF

Lorsque l'imprimerie a été inventée, les copistes ont disparu. C'est une règle maintes fois observée : l'innovation technologique transforme les structures de l'économie. D'aucuns appellent ça la destruction créatrice.

Mais l'histoire bégaye avec le numérique, qui paraît menacer l'avenir de l'économie. Ainsi Uber, l'entreprise américaine de transports qui mène la vie dure aux taxis, a donné son nom à un modèle : "l'ubérisation". La recette est simple, duplicable : digitalisation, flexibilité, service sur mesure, suppression des intermédiaires. Bienvenue dans le monde des services à la demande. Tour d'horizon de secteurs qui pourraient, à leur tour, se faire "ubériser".

Le web a signé l'essor des transactions entre particuliers, qui représentent déjà le tiers du marché. Après Le Bon coin ou Pap.fr, place aux applications comme Somhome : elle fonctionne comme un site de rencontre entre aspirants locataires et propriétaires, une sorte de Meetic de l'immobilier, qui revendique déjà 163 000 membres".

Comme pour les taxis, le monopole des auto-écoles est en passe d'être cassé. Ornikar est la start-up française qui rêve d'endosser pour l'occasion les habits d'Uber, avec pou slogan "Le permis libre". Cher Ornikar, c'est moins cher et 100 % en ligne. Les moniteurs sont en free-lance, payés à l'heure de conduite... Les professionnels du secteur dénoncent un "exercice illégal de l'enseignement de la conduite". Mais les grands du web y croient : Free, Meetic, Vente-privée.com ont pris un ticket dans la start-up.

Autre versant de la révolution, l'économie collaborative, qui est l'échange de matériels ou de "coups de main", contre rémunération. Aux Etats-Unis, Taskrabbit permet à chacun de déléguer ses menus travaux. En France, sont nées des dizaines d'applications. Parmi les dernières nées, Helpy, "l'appli qui rend service" : réparations, déménagements, informatique, plomberie, et même baby-sitting... "Rhabillage de travail clandestin", protestent les artisans.

L'ubérisation ne reconnaît pas de territoires sacré. L'éducation découvre le Mooc, ou "Massive open online course" ("Formation en ligne ouverte à tous"). Une éducation low-cost. Ou "freemium", selon les mots du web. Les universités les plus prestigieuses s'y mettent. L'an dernier, les Moocs de Harvard ont été suivis par un million de personnes. Ceux du MIT (Massachussets Institute of Technology) par 800 000. En France, plusieurs universités, mais aussi Plytechnique ou l'Essec en proposent. Et l'on peut même faire certifier son Mooc, en utilisant un certificat biométrique (ou "Signature Track"). Ryad Benaidji