le Progrès du mardi 13 octobre 2015
JUSTICE - Fin de vie : rejugé, le Dr Bonnemaison assume. Le procès en appel s'est ouvert hier. Visage fermé, vêtu de noir, Nicolas Bonnemaison est resté silencieux à son arrivée à la Cour d'appel d'Angers, peu avant 14 h hier, au bras de son épouse Julie qui devait témoigner dans l'après-midi. L'ex-urgentiste est rejugé en appel jusqu'au 24 octobre devant la Cour d'assises du Maine-et-Loire. Il est accusé d'avoir, entre mars 2010 et juillet 2011 au Centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne, injecté des produits létaux à sept patients âgés, incurables, et dont on avait arrêté les traitements, pour abréger leurs souffrances. Sans en informer les familles. Aucune d'elle n'a porté plainte, mais deux se sont constitué parties civiles. Nicolas Bonnemaison a été acquitté en juin 2014. Mais le parquet général avait fait appel du verdict de la Cour d'assises de Pau.
"Des crimes ont été commis"
"Il est compliqué pour les familles de faire leur travail de feuil", a témoigné, ému, l'ancien médecin de 54 ans, radié par l'Ordre des Médecins malgré son acquittement. Si son avocat déplore le "procès de trop", le représentant d'Yves Geffroy, fils d'une des victimes présumées et partie civile, n'est pas sur la même longueur d'ondes. "Nous sommes sur du droit pénal. Les faits sont là, des crimes ont été commis", a rétorqué peu avant le début de l'audience Me Thierry Cazes. Et d'insister : "Il n'y a pas de loi sur l'euthanasie active. Le gouvernement, le législateur s'est toujours défaussé à ce niveau-là. Le Dr Bonnemaison a commis un acte criminel, sinon il ne serait pas là".
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