le Progrès du mardi 14 mars 2017
DIPLOMATIE - TENSIONS. TURQUIE-EUROPE : LE PACTE SUR LES MIGRANTS AU COEUR DU CONFLIT
Les tensions entre certains pays européens et la Turquie ne retombent pas après l'interdiction de certains meetings turcs à l'étranger. Ankara met la pression sur les migrants.
Un an après sa signature en mars 2016, le pacte sur les migrants Turquie-Union européenne revient sous les feux de l'actualité, après le week-end de tensions entre le pays dirigé par Tayyip Erdogan et plusieurs pays européens (Pays-Bas, Allemagne). "Nous devons réévaluer la question du passage terrestre (dans le pacte sur les migrants clandestins)", a ainsi émis hier le ministre des Affaires européennes Omer Celik. Le sujet des migrants est souvent agité par Ankara comme un moyen de pression et de chantage sur l'UE soit dans l'impasse, la Turquie reste un partenaire indispensable notamment dans la gestion des flux de migrants vers l'Europe.
Erdogan accuse Merkel de cacher des terroristes
L'UE, qui s'est engagée à verser trois milliard d'euros pour 2016 et 2017 à la Turquie, a appelé Ankara à "s'abstenir de toute déclaration excessive et d'actions qui risqueraient d'exacerber encore la situation". Un message visiblement pas bien entendu par le président turc qui a accusé hier la chancelière allemande Angela Merkel de "soutenir les terroristes" après avoir parlé l'avant-veille de "nazisme"...
Pourtant la "désescalade" entre la Turquie et l'Europe, le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, l'avait également appelée de ses voeux. "Nous travaillons avec les Turcs pour conter la violence et les troubles en Syrie et en Irak [...] afin de soutenir la coalition globale contre Daech, ceci est dans notre intérêt", a-t-il souligné.
Jusqu'à ces dernières années, la présence d'hommes politiques turcs en campagne en Europe n'avait pas suscité de remous. Mais le contexte électorale très tendu, aux Pays-Bas, avec les élections législatives demain, et en Turquie le 16 avril avec le référendum sur le renforcement des pouvoirs du président Erdogan, a sans doute joué.
De l'avis de Soner Cagaptay, analyste spécialiste de la Turquie au Washington Institute, "Erdogan se cherche des ennemis étrangers imaginaires pour courtiser sa base nationaliste à l'approche du référendum. C'est aussi simple que cela et les Néerlandais sont tombés dans ce piège au lieu d'ignorer le meeting pro-Erdogan". X.F (avec AFP)
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