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PAUVRETE - Rapport d'OXFAM. 62 "ultra-riches" possèdent autant que la moitié de la planète. La crise mondiale des inégalités atteint de nouveaux sommets, selon l'ONG Oxfam, qui réclame des mesures urgentes, et notamment la fin des paradis fiscaux. Le fossé entre une infime minorité de riches et des milliards  de pauvres est plus profond que jamais.

A deux jours de l'ouverture du forum de Davos, où sera réunie l'élite de l'économie mondiale, l'ONG Oxfam, qui lutte contre la pauvreté, a publié hier un rapport éloquent. Intitulé "Une économie au service des 1 %", le document souligne que le patrimoine cumulé des 1 % les plus riches du monde dépasse désormais celui des 99 % restants. Et qu'en 2015, 62 individus (contre 388 en 2010) possédaient à eux seuls l'équivalent des richesses partagées entre les 3,5 milliards de personnes les plus pauvres de la planète.

En outre, le patrimoine de cette moitié la plus pauvre de la population mondiale s'est réduit de mille milliards de dollars depuis 2010, soit une chute de 41 %, quand dans le même temps, la fortune des plus riches a augmenté de 44 % pour s'établir à 1 760 milliards de dollars.

53 hommes, 9 femmes

Autre inégalité criante : parmi les 62 plus grandes fortunes mondiales, figurent 53 hommes pour seulement neuf femmes. Côté français toutefois, Liliane Bettencourt (10e personnalité la plus riche de la planète avec 40,1 milliards de dollars, 1ère fortune française) devance Bernard Arnault (riche de 37,2 milliards de dollars). Patrick Drahi (Altice) et Serge Dassault figure aussi dans ce top 62 dominé par Bill Gates et le Mexicain Carlos Slim. Car les richesses ne sont pas réparties de manière égalitaire sur le globe : ainsi, près de la moitié des 62 super-riches vivent aux Etats-Unis, et 16 sont originaires d'Europe. Aucun ne vient du continent africain.

"Ces chiffres devraient choquer tout le monde", alerte Katy Wright, responsable des relations publiques d'Oxfam. "Malheureusement, nous sommes en train de nous habituer à la répétition de ce genre de statistiques apocalyptiques. Ce que nous demandons aujourd'hui, ce sont de vraies mesures.

"En finir avec les paradis fiscaux"

Première et principale d'entre elle : rayer de la carte les paradis fiscaux, qui privent les Etats de précieuses ressources pour endiguer la pauvreté. Un exemple ? Près d'un tiers de la fortune des riches Africains serait placé, selon l'ONG, sur des comptes offshore. Ce qui représenterait un manque à gagner fiscal de 14 milliards de dollars par an pour ce continent. Une somme qui permettrait de sauver la vie de quatre millions d'enfants chaque année et d'employer suffisamment d'enseignants pour pouvoir scolariser tous les jeunes Africains. Sarah Miquey-Pallandre