le Progrès du mardi 2 mai 2017
Des militants anti-OGM du monde entier, réunis ce week-end à Lorient dans le Morbihan ont dénoncé la mainmise des multinationales sur les semences agricoles. En 2016, c'est à Ouagadougou au Burkina-Faso qu'ils s'étaient retrouvés pour ces rencontres internationales. "Dans ma province toute la région est affectée par la pauvreté car les OGM sont partout. Des gens tombent dans la misère et se détournent de l'agriculture car ils n'ont pas les moyens d'acheter ces semences" qu'ils sont contraints de renouveler chaque année, contrairement aux semences traditionnelles, a expliqué Aviwe Biko, venue d'Afrique du Sud. "Il faut un permis pour détenir des semences traditionnelles. Moi, je ne vais pas aller demander un permis pour conserver ces semences qui sont notre histoire !".
"Un enjeu vital"
Lilia Ghanem, anthropologue libanaise et rédactrice en chef de la revue "Badael" a souligné que les paysans qui se transmettent des semences anciennes sont désormais passibles de prison "alors qu'existaient 200 variétés de blé différentes en Irak". "C'est un enjeu vital : si on abandonne ce petit segment économique qu'est la semence aux multinationales, ça veut dire qu'on abandonne l'alimentation aux multinationales", s'inquiète Jean-Pierre Lebrun, du réseau "Semences paysannes".
Mieux informer la population, développer l'agro-écologie font partie des recommandations des anti-OGM. Certains évoquent aussi une forme de "droit opposable", un projet de convention sur le droit des paysans en matière de semences, mai aussi d'eau ou de foncier. "Ça pourrait prendre la forme d'une convention de l'ONU que signeraient les gouvernements", suggère Jean-Pierre Lebrun.
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