le Progrès du mardi 21 février 2017
SANTÉ - LA FIN DE VIE VEUT FAIRE PARLER D'ELLE
Souhaitons-nous faire l'objet d'un acharnement thérapeutique ? Depuis hier, une campagne d'information incite les Français à faire connaître leurs volontés à leurs proches.
"Ce que nous avons voulu faire, c'est une campagne chaleureuse, une invitation à la conversation et non une injonction", explique Véronique Fournier, présidente du centre national des soins palliatifs et de la fin de vie, l'organisme qui a piloté la campagne avec le ministère de la Santé.
L'objectif : inciter chacun à dire de son vivant s'il souhaite limiter ou arrêter les traitements qu'il pourrait recevoir en fin de vie, au cas où il deviendrait incapable d'exprimer sa volonté. Pendant un mois, le message sera décliné à la télévision, dans la presse ou les réseaux sociaux.
Nouveau droit à la "sédation profonde"
La nouvelle loi sur la fin de vie est synonyme de "nouveaux droits" aux malades et opère un "changement de paradigme", a rappelé hier la ministre de la Santé Marisol Touraine. Adopté en février 2016, le texte prévoit notamment que les directives anticipées s'imposent au médecin, "sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation" et lorsqu'elles apparaissent "manifestement inappropriées ou non conformes à la situation médicale".
La loi Leonetti de 2005 prévoyait déjà la possibilité de coucher par écrit son éventuel refus de l'acharnement thérapeutique, mais sans obligation pour le médecin de le respecter. Ce droit était par ailleurs mal connu : en 2012, seul 2,5 % des patients en fin de vie avaient rédigé leurs directives anticipées, selon une étude de l'institut national démographique (Ined).
La loi ouvre par ailleurs la possibilité d'une "sédation profonde et continue" jusqu'au décès et clarifie le "refus de l'obstination déraisonnable", en précisant les conditions dans lesquelles l'arrêt des traitements pourra être décidé.
Une campagne auprès des professionnels de santé a déjà été menée en décembre, pour les aider à "engager le dialogue avec leurs patients". La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui rassemble 5 000 soignants, a toutefois affirmé fin janvier qu'elle "refuser (ait) certaines pratiques".
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