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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 11 janvier 2017

 

 

 

CRISE EN IRLANDE DU NORD - BREXIT : LES EMBARRAS DE MAY

 

 

La perspective d'élections en Irlande du Nord menace de raviver le débat sur le Brexit. Un problème de plus pour la Première ministre, accusée de ne pas savoir où elle va.

 

 

Dur début d'année pour Theresa May. La Première ministre britannique doit affronter une crise politique en Irlande du Nord, juste après la démission de son ambassadeur à Bruxelles sur fond de "confusion" dans la préparation du Brexit.

 

 

La crise nord-irlandaise est née d'une sombre histoire de subventions aux entreprises en faveur des énergies renouvelables (d'où son nom, "cash for ash"). Décidées par la Première ministre Arlene Foster, du parti unioniste DUP, ces subventions ont été vivement critiquées par son vice Premier ministre Martin McGuinness, du parti indépendantiste Sinn Fein, qui a démissionné. Si un accord n'est pas trouvé entre les deux partis, des élections seront convoquées.

 

 

 

Le Sinn-Fein veut rester

 

C'est là le problème de Theresa May, car la campagne électorale risque de tourner rapidement à un "remake" du Brexit. À rebours de l'ensemble des électeurs britanniques, 56% des Irlandais du Nord ont voté le maintien dans l'Union européenne au référendum du 24 juin. Leur crainte est que le Brexit entrave la libre circulation avec la République d'Irlande, au sud, et gêne des échanges commerciaux essentiels pour le Nord. Ils redoutent aussi la fin des subventions européennes, vitales pour l'économie locale, en particulier les agriculteurs.

 

 

Dans ce débat, les unionistes du DUP sont naturellement partisans de coller à la position anglaise. Mais le Sinn-Fein a proposé d'organiser un référendum sur l'indépendance de l'Irlande du Nord, afin de pouvoir rester dans l'Union européenne.

 

 

Cette crise ne pouvait plus mal tomber pour Theresa May. Elle rappelle combien le Royaume est désuni face au Brexit, avec des Écossais menaçant également de prendre leur indépendance, après leur vote pro-européen.

 

 

Et elle éclate alors que la Première ministre vient de recevoir en cadeau de Nouvel An la démission de Sir Ivan Rogers, l'ambassadeur du Royaume-Uni auprès de l'Union européenne Pour motif, il dénonce dans une lettre les "arguments mal fondés et la pensée confuse" de son gouvernement dans la négociation du Brexit.

 

 

Notre position "n'est pas du tout confuse", s'est défendue Theresa May à la télévision. Elle a même donné une première indication sur ses intentions, laissant entendre qu'entre les deux priorités non conciliables selon l'Union, le contrôle de l'immigration primerait sur l'accès au marché unique. Elle devra s'en expliquer avant de notifier officiellement, d'ici le 31 mars, la volonté de divorce de son pays. En attendant, ironise l'hebdomadaire The Economist, "Theresa Maybe ("Peut-être") ne sais pas vraiment ce qu'elle veut". Francis Brochet

 



13/01/2017
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