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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du mercredi 13 avril 2016

 

 

PRÉSIDENTIELLE : LE CITOYEN S'EN MÊLE

 

L'élection présidentielle, une affaire de partis ? Non, refuse un collectif citoyen qui veut organiser une primaire en dehors des partis, au moment où Nuit debout surfe sur le rejet des politiques.

 

 

Il y aura la primaire de droite et du centre, prévue pour fin novembre. Il existe la possibilité d'une primaire de la gauche, dont le principe a été calé mais qui reste très hypothétique. Voilà désormais la primaire des Français.

 

 

À un an de la présidentielle, les citoyens se font entendre. Ils s'expriment de façon différente : en se réunissant sur des places la nuit comme les participants de "Nuit debout", en intégrant des mouvements citoyens ou en signant des pétitions.

 

 

Les politique, non merci

 

Mais leur motivation est la même : leur défiance vis-à-vis des politiques de tous bord. Le lancement de "La Primaire des Français" est la cerise sur le gâteau : les citoyens n'hésitent pas à investir le domaine réservé des partis :

 

- "La Transition" (Claude Posternak)

 

- "Bleu Blanc Zèbre" (Alexandre Jardin)

 

- "Nous citoyens" (Nicolas Doucerain)

 

- "Cap 21" (Corinne Lepage)

 

- "Pacte civique" (regroupement d'associations)

 

- "Génération Citoyens" (Jean-Marie Cavada) ont lancé cette idée lundi

 

 

L'objectif est d'atteindre, dans un premier temps, 500 000 inscriptions sur le site laprimairedesfrançais.fr. Mais déjà, Alexandre Jardin et ses amis préviennent : la condition pour être le candidat des Français est de n'avoir jamais été condamné, avoir travaillé au moins cinq ans en entreprise, et n'avoir pas été élu pendant plus de douze ans. Utopique ? Sans doute. Mais 100 000 personnes se sont connectées sur le site au moment où Alexandre Jardin en parlait sur Canal Plus, le rendant inopérant pendant près de 24 heures. C'est du jamais vu...

 

 

La fin des partis ?

 

L'initiative de ce collectif a priori hétéroclite s'appuie sur le désir des Français, de droite comme de gauche, de ne pas vivre le match retour Hollande-Sarkozy et surtout sur le fait que 78 % d'entre eux sont prêts à voter pour un candidat ni issu, ni soutenu par un parti (sondage ELABE pour Atlantico, février 2016). Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, a fait le même constat pour lancer son mouvement, "En Marche", dans une optique non paritaire.

 

 

Alors, est-ce la fin des partis ? Certains politiques s'interrogent. Axelle Lemaire, secrétaire d'État chargée du Numérique, s'est mêlée incognito aux manifestants de "Nuit debout" place de la République à Paris. "Pour nourrir sa réflexion personnelle", explique l'entourage de la jeune ministre.

 

 

Le centriste Bertrand Plancher, député de la Meuse, conscient du fossé entre les élus et les Français, soutient et encourage le mouvement : "La démarche peut sembler brouillonne mais elle est en réalité très organisée et basée sur les principes démocratiques fondamentaux". À la différence que "Nuit debout" veut changer le monde de façon horizontale, sans participer aux élections, mais en provoquant le débat. Sur ce dernier point, ça discute en effet beaucoup et pacifiquement sur les places. Nathalie Mauret

 



13/04/2016
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