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ZONE EURO -  Grèce : l'accord à l'épreuve des votes. Des Parlements se prononcent aujourd'hui. Alexis Tsipras et Angela Merkel ont au moins un point commun : une majorité hostile à l'accord conclu lundi matin. Hollande fait en comparaison figure de grand serein. Ils ne se quittent plus... Les ministres des Finances de la zone euro étaient à nouveau réunis hier à Bruxelles. Objectif : aider la Grèce à rembourser environ 12 milliards d'euros d'ici un mois, avant la mise en place du troisième plan d'aide.

Un débat à la fois très technique, et très politique : le ministre allemand Wolfgang Schäuble a proposé un système de IOW ("I owe you", je vous dois), sorte de reconnaissance de dette, qui pouvait conduire à la création d'une monnaie parallèle, donc au début du Grexit qu'on croyait écarté par l'accord de lundi matin. Rien n'est donc bouclé, avec plusieurs rendez-vous décisifs dès aujourd'hui.

Tsipras change de majorité ?

"J'ai eu des discussions approfondies avec les leaders de l'opposition, le parlement grec approuvera l'accord", affirmait lundi soir sur la télévision allemande ZDF Jean-Claude Juncker, le président de la Commission. L'appui du Pasok (socio-démocrate), de Potami (centre-gauche) et de Nouvelle Alliance (droite) semble en effet acquis au Premier ministre Alexis Tsipras. Mais cela enflamme son propre parti, Syriza : "Cet accord va passer avec les voix de l'opposition, pas avec celles du peuple", dénonce son ministre de l'Energie. Courent déjà des rumeurs de remaniement, des suites d'un changement de majorité.

Le Parlement doit voter avant minuit le plan d'aide, mais aussi les réformes exigées par la zone euro (retraites, TVA, etc.) Le temps presse. Les fonctionnaires sont aujourd'hui en grève, et les banques fermée jusqu'à ce soir, suspendues à l'aide de la banque centrale européenne qui peut s'arrêter en cas d'échec politique.

Angela Merkel dans la tourmente

La confusion règne également en Allemagne, dont le Bundestag devrait voter vendredi. D'un côté, le quotidien populiste Bild Zeitung s'alarme de la dette grecque qui enfle, et s'indigne des "caricatures haineuses" contre Wolfgang Schäuble. De l'autre, l'hebdomadaire Der Spiegel (gauche) regrette : "En un week-end, le gouvernement allemand a détruit plusieurs décennies de diplomatie" par son attitude intransigeante.

Hollande veut réformer l'euro

Le président français, hier à la télévision, a paru attendre sans inquiétude le vote aujourd'hui de l'Assemblée sur le plan d'aide à la Grèce. Il a reformulé sa volonté de doter la zone euro d'un gouvernement économique, d'un budget et d'un parlement, et d'engager "une convergence fiscale et sociale" avec l'Allemagne. Des projets sont à l'étude sur une harmonisation progressive des assiettes de l'impôt sur les sociétés, ou encore une assurance chômage européenne. A suivre... Francis Brochet