le Progrès du mercredi 16 mars 2016
CONFLIT - Retrait russe en Syrie : et après. Des avions de guerre russes ont commencé à quitter la Syrie, comme l'a souhaité et annoncé le président Poutine lundi soir. Quelles conséquences pour le conflit qui dure depuis cinq ans ?
Des bombardiers russes ont fait leur retour sous les vivats hier en Russie après l'annonce surprise de Vladimir Poutine du désengagement du gros de son contingent militaire en Syrie, dont l'Onu et les Occidentaux espèrent qu'il aura un effet positif sur les négociations de Genève.
Ce nouveau coup de théâtre orchestré par le chef de l'Etat russe, qui dicte le tempo dans la crise syrienne, intervient alors que le conflit entre dans sa sixième année. Première conséquence sur le terrain : le Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a pris note de la "défaite" russe, et a annoncé passer à l'offensive dans les 48 heures.
La lutte contre le terroriste continue pour Moscou
En dépit de ce retrait, Moscou poursuivra ses frappes contre des "objectifs terroristes", a prévenu l'armée russe. Son aviation a ainsi mené hier des raids près de la cité antique de Palmyre (centre), tenue par le groupe Etat Islamique (EI), selon l'observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le repli tactique de l'armée russe intervient alors que la question de l'avenir du président Bachar al-Assad demeure entière, Damas restant sourd aux exigences des opposants syriens. Pour de nombreux experts, en retirant des troupes, la Russie cherche aussi à accentuer la pression sur Assad à l'amorce des négociations de paix.
Eviter l'enlisement
Le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a cependant affirmé que ce retrait n'était en "aucun cas" une mesure de rétorsion des Russes face à l'inflexibilité de leur allié. Conformément à l'ordre donné lundi soir par Vladimir Poutine, un premier groupe de bombardiers Su-34 et d'avions de transport Tu-154 avec des techniciens et du matériel militaire a quitté la base aérienne de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie.
Vladimir Poutine a fait cette annonce après avoir appelé le président Barchar al-Assad. "La tâche qui avait été confiée à notre ministère de la Défense et aux forces armées a été globalement accomplie et j'ordonne donc au ministère de la Défense d'entamer le retrait de la majeure partie de notre contingent", a-t-il déclaré à la télévision lundi soir. Le Kremlin a ensuite indiqué que la Russie garderait sur place "un site de logistique aérienne" pour permettre la surveillance du respect du cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 février.
Pour la presse russe, ce retrait permet à Moscou de présenter son intervention comme une victoire politique en évitant l'enlisement et en favorisant le processus de paix.
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