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ECONOMIE - Consumer electronic show. Le défi américain du numérique français. Le coq est le symbole de la "French Tech", présente en force au rendez-vous des start-up du numérique, à Las Vegas. Mais la réalité est-elle à la hauteur des cocoricos ? C'est assez rare pour être souligné : gouvernement, patronat et médias rivalisent de cocoricos sur le dynamisme de la "French Tech" ! C'est que les jeunes entreprises françaises du numérique seront présentes en force au sommet mondial de la discipline Show de Las Vegas. Et puis le symbole de la marque French Tech est un coq.

"Incompréhension"

190 entreprises françaises font le déplacement, soit la première délégation européenne, souligne le ministère de l'Economie : "Dans ces temps de morosité, vous portez une partie de l'optimisme du pays", leur lance le ministre Emanuel Macron, qui conduira une délégation comprenant toutes les stars tricolores, dont l'inévitable Frédéric Mazella de BlaBlacar. Sans oublier le président du Medef Pierre Gattaz, lui aussi du voyage et qui vente "la richesse de l'écosystème tricolore".

L'euphorie est à relativiser. "La France a une révolution de retard", constatait récemment dans notre journal Nicolas Colin. Auteur d'un rapport pour l'institut Terra Nova, il pointe "l'incompréhension du phénomène numérique par la pouvoirs publics et les dirigeants de grandes entreprises".

Un Google français ?

Jean-David Chamboredon, qui lança en 2012 le mouvement des "Pigeons" contre la fiscalité sur les strart-up, est un peu moins critique. Il cite cependant une étude classant Paris en onzième place des villes favorables aux start-up, ce qui n'est pas mal, mais relègue la capitale française derrière plusieurs villes américaines, Tel Aviv, Londres et Berlin.

Rappelons ici un chiffre : le champion français Critéo pèse deux à trois milliards de dollars en bourse, quand Google tourne autour de 400 à 500 milliards, ce qui reporte à un futur très lointain l'éventualité d'un "Google français". Et si BlaBlacar vient de lever 160 millions de dollars, c'est auprès d'un investisseur américain, pas français.

Après les cocoricos de Las Vegas, le débat devrait rebondir sur la scène politique, avec la loi d'Emmanuel Macron sur "les nouvelles opportunités économiques" (ou Noé). Il l'évoque dans son communiqué d'avant Las Vegas, mais la rumeur l'annonce enterrée avant d'avoir été formalisée. Sûr que le ministre saura en faire un symbole du développement de la French Tech - positif, ou négatif.