Le Progrès du mercredi 8 juillet 2015
POLITIQUE - Assemblée nationale : le blues des députés. 49.9 pour la loi Macron, débat sans vote sur la Grèce... Les députés ont l'impression que l'on fait sans eux : la loi Macron va être adoptée sans leur vote, ils vont débattre de la Grèce mais leur avis ne sera pas pris en compte.
Les députés ont appris hier que la loi Macron revenait dans l'hémicycle jeudi, quelques heures seulement après la commission spéciale chargée de l'examiner. Le gouvernement devrait utiliser, comme pour les deux premières lectures, le 49.3 pour la faire adopter sans vote. L'opposition a déjà annoncé que si c'était le cas, elle ne déposerait pas de motion de censure. "Le prochain rendez-vous pour nous, c'est le conseil constitutionnel", explique Christian Jacob, président du groupe les Républicains à l'Assemblée.
La vraie raison est aussi ailleurs : les députés qui siègent en session extraordinaire tout le mois de juillet, sont las. 234 d'entre eux avaient voté la censure pour la première lecture du projet de loi Macron. Ils n'étaient que 198 pour la seconde lecture. Ils auraient été beaucoup moins nombreux cette fois-ci avec une censure débattue en fin de semaine, quand les députés sont dans leurs circonscriptions. "Un débat avec un hémicycle vide serait une image désastreuse pour le parlement", plaide Philippe Vigier, le président du groupe UDI.
Un débat sans vrai enjeu
L'annonce du débat sans vote sur la Grèce qui se tiendra cet après-midi dans l'hémicycle n'a pas remonté le moral des élus. "Programmer ce débat le lendemain d'une réunion décisive montre l'intérêt que l'on porte au parlement", se plaint Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) député de l'Essonne. "Je préfèrerais qu'il y ait un vote car par rapport aux pays où il y en a, on fait pâle figure", assure Hervé Mariton, député L.R. de la Drôme.
Même son de cloche chez les écolos, qui ont souhaité le débat : "Il a lieu et c'est tant mieux", assure Barbara Pompili (députée EELV de la Somme). "Mais nous demandons qu'il soit suivi d'un votre pour que François Hollande soit plus fort dans les négociations. Angela Merkel a un mandat du Bundestag à chaque conseil européen : cela donne les moyens de la négociation". Sauf qu'Angela Merkel est choisie par les députés. En France, aucune chance que le débat soit suivi d'un vote. "Ce sera une succession de généralités sans grand intérêt", déplore Bernard Accoyer, député LR de Haute-Savoie. Pour les députés aussi, c'est vivement les vacances... N.M.
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