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TUNISIE - Attaques coordonnées. Daech : une offensive militaire. Les djihadistes de Daech, qui ont tenté de frapper fort, lundi, à Ben Guerdane dans le sud de la Tunisie, espéraient établir un émirat, comme ils l'ont fait en Iraq et en Syrie.

Une majorité d'assaillants tunisiens

Le Premier ministre Habib Essid a indiqué que la majorité des assaillants tués et arrêtés étaient des Tunisiens, sans écarter la possibilité de la présence d'étrangers parmi eux. "La réaction des forces de l'ordre a été rapide et forte. Nous avons remporté une bataille et nous sommes prêts pour les autres", a-t-il assuré

D'importantes quantités d'armes de guerre et de munitions ont été saisies à la suite de l'attaque selon les autorités, et un couvre-feu nocturne a été décrété à Ben Guerdane. La ville, proche du poste frontière est un passage important de commerce, légal comme illégal. Hier, elle était toujours quadrillée par l'armée et la police.

"Guerre totale"

"Les djihadistes ont compris que la Tunisie n'était pas facile, que ce n'était pas une promenade (de santé) d'établir un émirat à Ben Guerdane", s'est encore gargarisé Habib Essid. La veille, il avait déclaré que le but des attaques était d'instaurer "un émirat de Daech" dans cette ville d'environ 60 000 habitants.

Le Premier ministre a appelé à la vigilance, la Tunisie étant dans "une guerre totale contre le terrorisme". "Il y a beaucoup d'enseignements que nous allons tirer de cette attaque terroriste [...]. Il se peut qu'il y ait eu une défaillance à un certain niveau, au niveau des renseignements, au niveau d'autres éléments", a-t-il continué.

Des habitants de Ben Guerdane ont raconté lundi que des djihadistes, dont certains se sont réclamés du groupe Daech, s'étaient postés dans le centre-ville en demandant leur carte d'identité aux passants. Pour beaucoup, le fait que les hommes armés aient pus se déplacer avec autant d'aisance est le signe qu'ils sont originaires de la région. La Tunisie est confrontée depuis sa révolution de 2011 à l'essor d'une mouvance djihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de soldats ainsi que de touristes; L Libye frontalière est encore plus touchée. Les attaques de lundi contre de installations militaires interviennent moins d'une semaine après de premiers heurts dans cette même région lors desquels cinq "terroristes" avaient été tués.