le Progrès du samedi 12 novembre 2016
PREMIERS CONTACTS DU FUTUR PRÉSIDENT
Trump déjà dans le grand bain
Après des entretiens téléphoniques avec les chefs d'État étrangers pour fixer des agendas et des ordres du jour, le futur président s'est occupé de former un gouvernement.
Une volonté "de travailler en commun". Donald Trump et François Hollande ont conclu par cette formule leur entretien téléphonique qui a duré moins de 10 minutes hier après-midi. Les deux chefs d'État ont défini un vaste ordre du jour comprenant la lutte contre le terrorisme, l'Ukraine, la Syrie, l'Irak et l'accord de Paris sur le climat de la Cop21.
L'Élysée n'a pas caché son intention : "Nous attendons que le nouveau président élu clarifie ses positions". C'est nécessaire en effet. Hier le tweet polémique pendant la campagne sur l'interdiction du territoire aux musulmans non américains a été retiré. Et les tweets hostiles à la Cop21 relégués aux archives !
Donald Trump n'a pas beaucoup lâché son téléphone hier puisqu'il a discuté avec pléthore de dirigeants étrangers, en commençant par la Britannique Teresa May, officiellement invitée. Le Brexit, qui a porté Teresa May au poste de Premier ministre, a été une source d'inspiration pour Trump dans sa campagne en direction des classes populaires, des ruraux et des personnes âgées. Toutefois, le futur locataire de la Maison Blanche devrait d'abord rencontrer le japonais Shinzo Abé, la semaine prochaine sans attendre sa prise de fonction le 20 janvier.
Gérontocratie
Le téléphone a aussi chauffé sur le réseau national américain. Le milliardaire a appelé tous les ténors du parti. L'équipe de campagne menée par son conseiller Steeve Bannon et sa fille Ivanka a travaillé avec lui à la formation du gouvernement. "Une vraie maison de retraite", subodorent les grands quotidiens américains : l'ancien maire de New York, Rudy Giuliani, 72 ans, l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, le sénateur Bob Corker, 64 ans, spécialiste des Affaires étrangères du Sénat, le général Mike Flynn, 68 ans, ancien patron du renseignement militaire américain sont pressentis. Des hommes blancs et rompus à la politique, surtout fin connaisseurs du Congrès et du Sénat certes à majorité républicaine mais pas forcément d'accord sur tout avec Trump.
Manifestants mobilisés
Entre deux coups de fil, Donald Trump a effectué son retour sur Twitter, l'une de ses armes préférées durant la campagne, mise en sommeil pour éviter la gaffe fatale dans les dix derniers jours avant le scrutin du 8 novembre. Mais il l'a commise en répliquant aux manifestations, parfois heurtées comme à Portland, qui ont émaillé la nuit dans une vingtaine de villes : "Après une élection présidentielle réussie et très ouverte, maintenant des manifestants professionnels, encouragés par les médias, protestent. "C'est très injuste", a-t-il tweeté. Les contestataires ont répliqué par des doigts d'honneur devant la Trump Tower de New York et un slogan: "Ce n'est pas mon président". Donald Trump a vite joué l'apaisement : "J'aime le fait que de petits groupes de manifestants la nuit dernière aient de la passion pour notre grand pays. Nous allons tous nous rassembler et être fiers". Preuve qu'il est déjà sous contrôle ?
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