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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du samedi 13 août 2016

 

 

TENDANCE - DÉBORDEMENTS. POKÉMON GO S'INVITE PARTOUT, PARFOIS TROP

 

 

Les polémiques suscitées par la présence de Pokémon dans des lieux incongrus interrogent sur la législation encadrant ce type de jeux.

 

 

 

L

e jeu à réalité augmentée Pokémon Go n'en finit plus de faire marcher ses adeptes et aussi de piétiner les conventions sur des lieux de mémoires ou même dans l'espace public. Anciennes prisons khmères du Cambodge, ossuaire de Douaumont à Verdun, casernes et ministères thaïlandais, mémorial de la Shoah à Berlin et aussi passages piétons, quais de gare et même parfois dans des jardins privés.

 

 

 

"Vide juridique"

 

Plus d'un mois après la sortie du jeu, les polémiques se multiplient et sont à l'origine de micro-ajustements permanents, faute de cadre législatif. La récurrence des débordements interroge: "Les éditeurs du jeu se sont substitués au législateur pour établir leur propres règles de bonne conduite" selon Vincent Ledoux, député LR du Nord et qui a posé une question au secrétariat d'État chargé du Numérique.

 

 

Avec Pokémon Go, il estime qu'on se trouve face à un "vide juridique emblématique des nouveaux problèmes posés par le développement de l'économie numérique". Des États tentent ainsi de légiférer sur son utilisation : l'Iran a complètement interdit Pokémon Go. Pour Vincent Ledoux, "il ne s'agit aucunement d'interdire le jeu, ni même d'ajouter de la législation à la législation puisque le droit commun suffit à punir les dérapages individuels. Il faudrait en revanche clarifier les notions de droit compliquées qui émergent avec l'application".

 

 

Pokemon-Go.jpg

 

 

Il met surtout en évidence des dysfonctionnements : "Les données à caractère personnel font l'objet de transfert vers les serveurs américains de Nitendo, propriétaire du jeu (N.D.L.R. : en fait il y a plusieurs éditeurs et propriétaires). Or les États-Unis ne sont pas considérés comme assurant un niveau de protection suffisant de notre vie privée". Par ailleurs, le jeu, bien que virtuel, incite réellement les "chasseurs" à se rendre dans des endroits publics mais peu propices à une activité ludique.

 

 

Des Pokémon peuvent aussi se trouver sur des lieux dangereux, comme dans cette friche industrielle de Marquette (Nord), où une adolescente, avant l'apparition du jeu, avait été victime d'un accident mortel en juin dernier. Le Secrétariat d'État chargé du Numérique ne traite pas pour le moment le phénomène Pokémon Go. Il rappelle que les joueurs ne représentent "que 3 ou 4 %" de la population française et que c'est "un jeu dont les gens vont sans doute se lasser".

 

 

Le cabinet de la ministre Axelle Lemaire rappelle que les questions de protection des données personnelles se posent avec bien d'autres applications. Par-delà ces aspects juridiques, les autorités font confiance à la responsabilité des utilisateurs : "Les règles de la vie normale s'appliquent, ce n'est pas une question de droit". Et pour éviter la présence de Pokémon dans les lieux où elle est jugée inadéquate - comme à Verdun où l'arène de Pokémon a finalement été retirée, la collaboration avec la société éditrice reste l'outil le plus efficace. Adèle Cailleteau

 

 

 

 

Les Pokémon bannis d'une commune de l'Ain

 

 

Les petites créatures virtuelles de Pokémon Go ne sont pas les bienvenues à Bressolles, dans l'Ain. Fabrice Beauvois, le maire, sans étiquette, a pris un arrêté bannissant les Pokémon. L'élu se dit alerté par les critiques du jeu, principalement portées sur des cas d'inattention de la part de joueurs piétons et automobilistes, et il souhaite agir de manière préventive. Du côté de la préfecture, on précise que seule la pratique peut être réglementée par décision municipale. L'interdiction ne peut être ni générale ni absolue.

 

 



15/08/2016
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