le Progrès du samedi 13 mai 2017
POLITIQUE – APRÈS LE QUINQUENNAT DE FRANÇOIS HOLLANDE. ÉTAT DES LIEUX : COMMENT VA LA FRANCE ?
Un nouveau quinquennat débute demain à l'Élysée, sans qu'ai été dressé le bilan de celui qui s'achève. Il est pour le moins contrasté, avec un point noir : la jeunesse.
« Aujourd'hui, la France est plus forte qu'il y a cinq ans », écrit François Hollande en ouverture d'une belle brochure intitulée « Un quinquennat pour la France et les Français ». Publiée en mars, elle est passée totalement inaperçue dans une campagne présidentielle qui a fait l'impasse sur le bilan du sortant. Mais qu'en est-il vraiment : la France est-elle plus forte ? Va-t-elle mieux, comme a commencé à l'affirmer François Hollande il y a un an.
Un pays innovant
Oui, si l'on en croit le résultat du scrutin, qui choisit le candidat pariant le plus sur l'optimisme. Cela correspond à l'évolution du moral des ménages mesurée par l'Insee, qui a retrouvé le niveau d'avant la crise de 2008, après une longue déprime. Oui encore, si l'on regarde la place de la France dans le monde. Elle conserve le 5e rang en termes de richesse (PIB), elle occupe le 4e en nombre de brevets déposés, qu sont autant d'investissements sur l'avenir.
La France a des atouts, confirment les deux « think tanks » que nous avons sollicités : ses territoires, selon Marc-Olivier Padis (Terra Nova), son système de santé pour Angèle Malâtre-Lansac (Institut Montaigne). Ce dernier lui permet de décrocher la première place mondiale en espérance de vie à 65 ans.
La jeunesse oubliée
Mais le scrutin a également montré que l'optimisme n'est pas général. La faute, sans doute, à la persistance du chômage, pointé parmi nos faiblesses par Thierry Pech (Terra Nova). Il frappe d'abord les plus jeunes dont près d'un quart ne trouve pas d'emploi - en 2017, comme en 2012. La France est ainsi beaucoup plus performante sur l'espérance de vie des plus âgés, que l'espérance d'emploi des plus jeunes. Et c'est également du côté de la jeunesse, plus précisément de l'éducation, que Laurent Bigorgne (Institut Montaigne) pointe la faiblesse nationale. Une éducation d'ailleurs presque absente des débats de cette présidentielle.
François Hollande avait demandé en 2012 à être jugé sur son action en faveur de la jeunesse. Le bilan n'est pas franchement positif. Et ce n'est pas tenable à long terme, dans un pays qui conserve heureusement, assez seul en Europe, une démographie dynamique. Un pays dont la proportion de bacheliers dans la population est passée d'un quart à près des trois quarts en une génération (1980-2013). La conséquence ? À la présidentielle, l'abstention a été la plus forte chez les moins de 25 ans, à près d'un tiers. Après la jeunesse en révolte des années 60-70, et la vitalité qu'elle a générée, la France pourrait découvrir les ravages d'une jeunesse se mettant en retrait d'une société qui ne lui laisse pas de place. Francis Brochet
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