le Progrès du samedi 17 septembre 2016
ALIMENTATION - EXPÉRIMENTATION DANS 60 SUPERMARCHÉS JUSQU'EN DÉCEMBRE
Bon ou mauvais pour la santé : la bataille des étiquettes
Le gouvernement va tester quatre étiquetages nutritionnels pour distinguer les produits bons pour la santé et ceux qui favorisent l'obésité. Un choix qui divise scientifiques et industriels.
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omment voir, en un coup d'oeil, si un produit est bon pour la santé ou s'il favorise l'obésité ? C'est l'objectif de l'étiquetage nutritionnel qui va être testé à partir du 26 septembre dans les rayons alimentaires de 60 supermarchés.
Pourquoi un étiquetage ?
Il s'agit d'une mesure de la loi de Santé, votée l'an dernier. Pour lutter contre la progression de l'obésité, elle "recommande" un étiquetage nutritionnel à partir de 2017 afin d'informer sur les teneurs des aliments en gras, sucre... Cet étiquetage sera facultatif, et laissé au bon vouloir des marques.
Quelles infos sur l'étiquette ?
C'est là que le bât blesse. Alors que le Haut conseil pour la santé publique (HCSP) préconise un code en cinq couleurs (du vert au rouge en fonction de la qualité nutritionnelle), les industriels de l'agroalimentaire y son farouchement opposés. Ils le trouvent trop stigmatisant pour leurs produits. Ils ont donc mis en avant d'autres logos, informant sur le pourcentage de matières grasses, acides gras saturés, sucrer ou sel par portion.
Fac à la demande pressante des entreprises, dont elle doit obtenir l'assentiment puisque l'étiquetage, non obligatoire, se fera sur la base du volontariat, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a décidé de lancer un test en supermarché. Il est financé sur des fonds publics (Caisse nationale d'Assurance maladie et État), mais n'échappe pas à la polémique : plusieurs chercheurs en nutrition ont dénoncé le manque d'impartialité du comité mis en place pour évaluer les quatre systèmes.
Comment fonctionne le test ?
Pendant dix semaines, 60 supermarchés de quatre régions (Ile-de-France, Hauts de France, Normandie, Auvergne Rhône Alpes) vont tester les réactions des consommateurs aux différents logos. Trois enseignes se sont prêtées au jeu (Simply Market, Casino et Carrefour Market). Et 29 industriels ont accepté de transmettre les informations sur la composition de leur produit pour qu'un logiciel de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) les traduise ensuite en logos.
Sur quels produits ?
Au total, 1 300 références seront étiquetées. Quatre rayons sont concernés : le traiteur frais (pizzas, quiches, crudités préparées...), les viennoiseries industrielles, les pains industriels et les plats cuisinés en conserve (cassoulet, paella, taboulé...)
Quand le logo sera définitif ?
L'expérimentation s'achèvera le 4 décembre prochain. Charge ensuite à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) de recommander un seul log, à partir des résultats du test.
Il sera ensuite déployé dans les supermarchés à partir du premier semestre 2017 pour les marques qui souhaitent le voir figurer sur leurs emballages. Elles le feront si le souci de santé publique devient un atout commercial. Élodie Bécu
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