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ATTAQUE - Hécatombe évitée dans le Thalys Amsterdam-Paris. L'agresseur a été maîtrisé par des passagers, puis interpellé à Arras. Un homme a ouvert le feu hier un Thalys entre Amserdam et Paris. Trois personnes ont été blessées. Le suspect faisait l'objet d'une fiche de renseignement.

554 C'est le nombre de passagers qui se trouvaient à bord du Thalys qui faisait la liaison entre Amsterdam et Paris. Environ 370 personnes ont été prises en charge par les secours, et notamment par une cellule médico-psychologique, soit sur place, soit à l'hôpital d'Arras.

Je condamne l'attaque terroriste dans le Thalys et fais part de ma sympathie pour les victimes. Charles Michel, Premier ministre belge. Son porte-parole, Frédéric Cauderlier, a précisé que Charles Michel s'est d'ailleurs entretenu avec le président François Hollande exprimant leur volonté de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme entre la Belgique et la France.

Hier en fin d'après-midi, un homme a tiré dans un Thalys, qui faisait la liaison entre Amsterdam et Paris. Des coups auraient aussi été portés par arme blanche. Bilan de l'attaque : deux hommes gravement blessés, dont un par balle. Le pronostic vital de la personne touchée par balle n'est pas engagé, mais elle a dû être héliportée au CHU de Lille. La deuxième victime, un autre homme, a été blessée par un cutter au niveau du coude, où il porte une plaie superficielle. Il souffre également d'une fracture au doigt et a été hospitalisé à Arras.

Mais le bilan aurait pu être bien plus terrible. En effet, l'intervention précoce de deux militaires américains de l'Otan a sans doute permis d'éviter un bain de sang. L'auteur présumé des tirs a été maîtrisé en sortant des toilettes, par deux militaires américains - l'un trentenaire, l'autre quadragénaire - qui l'auraient entendu recharger une arme dans les toilettes. Il était en possession d'une ou deux armes à feu, dont l'une qui pourrait être un fusil d'assaut kalachnikov. Dans l'altercation, des coups de feu partent. Dans le même temps, l'acteur Jean-Hugues Anglade tire la sonnette d'alarme. Il souffre de contusions à la main.

L'altercation s'est déroulée sur le territoire belge. L'homme avait pris le tain à Bruxelles. Mais le suspect a finalement été interpellé aux environs de 18 heures en gare d'Arras (Pas-de-Calais). "On était sur le quai quand on a vu les secours arriver. Il y avait deux personnes en sang, l'un avait l'oeil atteint, il était torse nu, la quarantaine, le crane chauve. Le deuxième avait une trentaine d'années, un bandeau à l'épaule. Les deux étaient sur une civière", a raconté un témoin, Nicolas Martinage, 17 ans. Le Premier ministre, Manuel Valls, a exprimé sa "gratitude" aux deux militaires américains.

Le Président François Hollande, a rapidement réagi : "Tout est mis en oeuvre pour faire la lumière" sur cette attaque. François Hollande s'est entretenu avec le Premier ministre belge, Charles Michel, afin de convenir des "efforts et de coopérer étroitement dans l'enquête". La police technique et scientifique a d'ores et déjà débuté ses investigations. Plusieurs armes à feu, ainsi que des lames de rasoir, ont été retrouvées dans les bagages du suspect. On a aussi appris que l'homme - un Marocain de 26 ans - faisait l'objet d'une fiche de renseignement.

Il s'agirait vraisemblablement d'une fiche dite "S" visant les personnes ayant notamment des liens avec le terrorisme mais qui ne sont pas forcément surveillées. Des centaines de personnes font l'objet de ce type de fiche. Autant d'éléments qui ont permis à la section anti-terroriste de se saisir de l'affaire. Une décision prise "au vu de l'armement utilisé, du déroulé des faits et du contexte", a indiqué le parquet. Sur Twitter, Charles Michel n'a d'ailleurs pas pris de pincettes : "Je condamne l'attaque terroriste", a déclaré le Premier ministre belge.

Bernard Cazeneuve : "Une violence barbare"

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a salué l'acte de bravoure des deux soldats américains, qui se sont interposés afin d'éviter le bain de sang. "Toute notre reconnaissance et notre admiration pour le sang-froid dont ils ont témoigné. On a peut-être évité le pire", a-t-il dit. A Arras, le ministre a visité les passagers, victimes selon lui de la "violence barbare" du suspect. "J'ai rencontré l'acteur Jean-Hugues Anglade et il y a tous les autres passagers qui sont choqués psychologiquement.

Mes pensées vont aux blessés et aux passagers en état de choc". Concernant les faits, Bernard Cazeneuve a appelé à "une grande prudence" : "il appartiendra au procureur et au parquet anti-terroriste de s'exprimer". Il a aussi confirmé qu'une garde à vue était en cours. Enfin, le ministre a remercié "les enquêteurs mobilisés, les secours, les pompiers, et les personnels du SAMU".