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ROYAUME-UNI - THERESA MAY COMPLÈTE SON GOUVERNEMENT

L'Europe au test de l'humour britannique

Les partisans du Brexit, dont le très excentrique Boris Johnson, font une entrée en force dans le gouvernement de Theresa May.

humour britannique est vraiment sans limite", a ironisé hier l'eurodéputé belge Guy Verhofstadt. Il visait l'arrivée au ministère des Affaires étrangères de Boris Johnson, qui ne l'a pas déçu : "Nous allons appliquer la volonté de la population exprimée lors du référendum, mais cela ne veut aucunement dire quitter l'Europe", a déclaré le nouveau ministre.

Le ministère "pour sortir de l'UE"

La nomination de "Bojo" résume le pari de la Première ministre Teresa May : prendre au gouvernement des partisans du Brexit, à fin de gommer son propre engagement en faveur du "remain" (rester) dans l'Union. Un eurosceptique convaincu, David Davis, devient ainsi ministre "pour sortir de l'Union européenne" ("for Exiting the EU", en anglais). Et au ministère du développement international arrive la très populaire Priti Patel, qui avait affirmé : "En votant pour partir, nous pouvons reprendre le contrôle de nos politiques d'immigration et sauver nos restaurants indiens" (elle est elle-même d'origine indienne).

Martin Schulz mécontent

Le gouvernement a fait sa première promesse impossible : éviter toute cure d'austérité aux Britanniques. Le nouveau ministre des Finances, Philip Hammond, l'a affirmé alors que la plupart des experts prédisent une chute brutale de la croissance britannique. La Banque d'Angleterre a cependant affiché son optimisme, refusant hier de baisser les taux d'intérêt. De son côté, l'Union européenne s'inquiète de ce gouvernement qui "vise surtout à satisfaire la cohésion interne du Parti conservateur", selon le président social-démocrate du Parlement européen, Martin Schulz. François Hollande, lors de son entretien télévisé, a estimé que plus tôt Theresa May "engagera la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, meilleure sera la relation future entre l'Europe et le Royaume-Uni et meilleure sera notre propre situation. Le Royaume-Uni ne peut pas avoir dehors ce qu'il avait dedans, c'est fini".