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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du vendredi 21 octobre 2016

 

 

 

SÉCURITÉ - PARTOUT EN FRANCE. MANIF DES POLICIERS : LA COLÈRE S'ÉTEND

 

 

Plusieurs centaines de policiers ont à nouveau bravé leur devoir de réserve pour défiler dans la nuit de mercredi à jeudi. Une contestation qui trouve écho dans plusieurs villes de France.

 

 

L'entrevue entre les syndicats policiers et Bernard Cazeneuve, mercredi, n'a rien changé. Quelques heures après que le ministre de l'Intérieur a promis des "concertations" sur les revendications des policiers, ces derniers ont rebattu le pavé dans la nuit. Quelques centaines d'entre eux ont à nouveau bravé leur devoir de réserve en défilant sur les Champs Élysées, à Paris, pour la troisième soirée d'affilée.

 

 

Déversée après l'agression au cocktail Molotov de quatre policiers, le 8 octobre à Viry-Châtillon (Essone), la colère des policiers trouve désormais un écho bien au-delà de désormais un écho bien au-delà de la région parisienne. D'autres rassemblements policiers ont eu lieu mercredi soir à Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nancy, Nice... Et cela ne devrait pas s'arrêter après une nouvelle agression de policiers à Vénissieux, en banlieue lyonnaise, dans la nuit de mercredi à jeudi.

 

 

 

Légitime défense, peines planchers...

 

Devant cette colère grandissante, Manuel Valls a pris la parole. Le Premier ministre a exhorté les policiers à "continuer le dialogue" entamé la veille avec le gouvernement et Bernard Cazeneuve, qui a annoncé qu'une concertation serait lancée dès lundi dans les départements.

 

 

Pour les syndicats, cette promesse ne suffit pas. Ils veulent être reçus par François Hollande. Ils demandent aussi à revoir les règles de légitime défense et réclament le retour des peines planchers pour les auteurs d'agressions à l'encontre de policiers et gendarmes. Ces peines planchers avaient été créées par la droite avant... d'être supprimées par la gauche à son arrivée au pouvoir. De quoi donner lieu à une nouvelle passe d'armes entre le gouvernement actuel et son prédécesseur. Manuel Valls a stigmatisé "l'utilisation politique" du mouvement des policiers par l'opposition. Avant d'adresser une pique en direction de Nicolas Sarkozy : "je demande à tous les responsables politiques de la dignité. Surtout quand soi-même on n'a pas été à la hauteur de ce qu'il fallait faire pour les policiers".

 

 

 

"Les policiers n'ont plus confiance en leurs syndicats"

 

La réponse de l'ancien chef de l'État n'a pas tardé à fuser. "Mensonges. La Cour des comptes a publié un rapport démontrant qu'en décembre 2015 il y avait 868 policiers et gendarmes de moins à l'époque de M. Hollande qu'avec moi".

 

 

De son côté, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a dit voir la "patte" du Front National dans ces actions "hors la loi" d'agents de police. Un soupçon balayé par Marine Le Pen, qui a évoqué un mécontentement "légitime et sain", et par un cadre de la police nationale : "voir la patte du FN sur ces rassemblements relève du fantasme. Cette fronde révèle surtout que les policiers ne font plus confiance à leurs syndicats".

 

 



23/10/2016
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