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CLIMAT - ONU. COP21 : LE PLUS DUR RESTE À FAIRE

Le sommet de la COP21 est parvenu à un accord ambitieux. Malgré le succès obtenu à Paris, le chemin reste long et semé d'embûches pour limiter le réchauffement climatique.

Quatre mois après le sommet de la COP21 et sa conclusion euphorique, l'accord de Paris sur le climat franchit une nouvelle étape aujourd'hui. Près de 160 pays ont rendez-vous à New York pour une cérémonie de signature à la portée surtout symbolique.  Le texte adopté le 12 décembre 2015 est ambitieux mais il reste peu contraignant. Il faut maintenant que chaque pays respecte ses engagements.

La communauté internationale s'est engagée à limiter la hausse de température de la planète en dessous de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. À la demande des pays les plus exposés au changement climatique, le sommet de la COP21 est même allé plus loin. Le texte adopté préconise une poursuite des efforts dans le but de plafonner cette hausse à 1°5C. Un grand nombre de scientifiques estiment toutefois qu'il est déjà trop tard pour atteindre cet objectif de 1°5C, même avec le scénario le plus optimiste.

"Nous devons passer des paroles aux actes"

Avant de se concrétiser, l'accord de Paris sur le climat doit encore surmonter de nombreux obstacles. D'après Ségolène Royal, 160 pays seront représentés aujourd'hui à New York. Une soixantaine de chefs d'État dont le président français François Hollande feront le déplacement. "La question de l'urgence climatique continue à imprégner les décideurs, c'est un très bon signe", estime la ministre de l'Environnement, qui a pris la présidence de la COP21 après le départ de Laurent Fabius au Conseil constitutionnel. "Notre tâche n'est pas terminée.  En fait, elle ne fait que commencer. En 2016, nous devons passer des paroles aux actes. La cérémonie de signature est une étape essentielle", affirme pour sa part Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies.

Après la signature  New York, le texte doit ensuite être ratifié par chaque pays. La Chine et les Etats-Unis, qui sont les deux gros pollueurs de la planète, ont promis de le faire. Le président américain Barack Obama compte utiliser la voie du décret pour contourner l'obstacle du Sénat dominé par les Républicains, très hostiles aux texte. Pour entrer en vigueur, l'accord de Paris doit avoir été ratifié par 55 pays représentant 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Or, la Chine et les États-Unis représentent à eux seuls près de la moitié de ces émissions.

En tant que pays hôte, la France entend montrer l'exemple en ratifiant l'accord de Paris dès l'été prochain. Après examen par le Conseil d'État juste après la signature à New York, le projet de loi autorisant la ratification devrait être voté par le Parlement avant l'été.

"La France ne répond pas à l'urgence climatique"

Pour les ONG membres du Réseau Action Climat, la France doit être cohérente avec ses engagements. "Les politiques publiques françaises ne répondent toujours pas à l'urgence climatique", déplorent-elles, citant notamment le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la fermeture de lignes de train ou l'avantage fiscal pour le diesel. Ces ONG rappellent que la France a justement rendez-vous avec sa propre politique climatique et écologique lundi et mardi prochains, lorsque François Hollande réunira la dernière conférence environnementale de son quinquennat. Luc Chaillot

Onze mois consécutifs de records de chaleur

Les onze derniers mois ont été les plus chauds jamais enregistrés depuis 137 ans sur la planète. En mars 2016, un nouveau record a été battu avec une température moyenne de 12,7 degrés, supérieure de 1,22°C à la moyenne du XXe siècle. Selon l'Agence américaine océanique et atmosphérique NOAA, cet écart est même le plus important jamais enregistré.

Ces records de température illustrent la poursuite du réchauffement planétaire, qui semble même s'accélérer. Le thermomètre a atteint de nouveaux sommets en 2015, après ceux déjà observés en 2014. La plupart des climatologues y voient un effet de l'accumulation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre provenant essentiellement de la combustion du pétrole et du charbon.

Il y a 19 ans, 1997 avait été la première année à connaître une montée record du mercure sur la Terre. Sur les 18 années qui ont suivi, pas moins de 16 ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés de l'agence américaine NOAA, en 1880. En France, la température moyenne en 2015 a dépassé de 1°C la normale, plaçant 2015 au troisième rang des années les plus chaudes depuis 1900, derrière 2014 (+ 1,2C) et 2011 (+1,1°C).