le Progrès du vendredi 24 juillet 2015
AGRICULTURE - Elevage : la fièvre ne retombe pas. Les éleveurs maintiennent la pression même si plusieurs gros barrages ont été levés. François Hollande s'est de nouveau exprimé sur la détresse des éleveurs hier. Il a mis la pression sur les transformateurs et les abattoirs, en rappelant que "le sujet, c'est le prix".
La crise était prévisible, selon les industriels de la viande
Les industries de la viande refusent d'être les boucs émissaires de la crise actuelle. pour le syndicat national de l'industrie de la viande (SNIV) et le syndicat national du commerce du porc (SNCP), "personne n'a voulu voir venir la crise".
"Les entreprises d'abattage-découpe traversent aussi la plus grave crise de leur histoire. Nous n'échapperons pas à la question de notre compétitivité". Le SNIV-SNCP assure que les industriels jouent le jeu. "Si tous les efforts sont faits pour augmenter les prix payés aux éleveurs, la valorisation se heurte à la pression économique et à la lutte entre enseignes pour être toujours moins cher". Le syndicat rappelle que les Français "mangent chaque année moins de viande, ce qui devrait nous interpeller sur l'adéquation offre-demande". Le SNIV-SNCP souligne aussi le manque de compétitivité de l'élevage français : "les animaux français à la sortie de la ferme sont parmi les plus chers d'Europe et du monde".
Le syndicat dénonce par ailleurs "le dumping social en Allemagne ou en Espagne", où les abattoirs emploient "des travailleurs intérimaires des pays de l'Est avec des salaires de misère". "Nous ne pourrons pas lutter, tant que le droit social européen ne sera pas harmonisé" ajoute le SNIV-SNCP, en s'inquiétant de "désindustrialisation rampante en France accélérée par la Loi de modernisation de l'économie".
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