le Progrès du vendredi 26 août 2016
COLOMBIE - GUÉRILLA. LA FIN D'UNE GUERRE DE 50 ANS EST PROCHE
Le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont scellé mercredi soir à Cuba un accord de paix historique visant à terminer un conflit meurtrier. Il sera soumis à référendum le 2 octobre.
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u terme de près de quatre ans d'âpres négociations à la Havane, le gouvernement colombien et la guérilla des Farc se sont entendus sur un accord de paix "final, intégral et définitif" qui devra être soumis à un référendum le 2 octobre prochain avant d'entrer en vigueur. Cet accord doit "mettre définitivement fin à un conflit armé de plus de 50 ans", indique un texte signé par les négociateurs. Il marque aussi la clôture officielle des pourparlers menés depuis novembre 2012 à La Havane sous l'égide de Cuba et la Norvège.
180 jours pour rendre les armes
Quatrième tentative de paix depuis le début du plus ancien conflit du continent commencé en 1964, ce processus a failli achopper à plusieurs reprises. Mais un dénouement favorable était attendu depuis le 23 juin, lorsque la guérilla marxiste et le gouvernement ont conclu un accord portant sur un cessez-le-feu bilatéral et définitif et sur le désarmement des Farc.
Au cours des mois ayant précédé cet accord, les affrontements avaient été contenus à un niveau jamais atteint depuis des décennies, notamment à la faveur d'un cessez-le-feu observé par les Farc depuis juillet 2015.
Une fois l'accord de paix final validé, la rébellion doit commencer à réunir ses troupes pour les désarmer. Le cessez-le-feu devra être contrôlé par un mécanisme tripartite comprenant le gouvernement, les Farc et une mission de l'ONU. Le désarmement des Farc devrait être bouclé en 180 jours.
"On peut maintenant proclamer que le combat des armes a pris fin, et commence celui des idées", a réagi peu après l'annonce le chef négociateur et numéro 2 des Farc, Ivan Marquez, évoquant la future transformation de la guérilla en mouvement politique.
Depuis Bogotá, le président colombien Juan Manuel Santos a salué "la fin de la tragédie de la guerre. Colombiens, la décision est entre vos mains. Ce référendum sera le vote le plus important de notre vie".
La joie à Bogotá
En Colombie, l'annonce a été accompagnée de manifestations de joie. "On a pu le faire ! On a pu le faire !", se réjouissaient dans les rues de Bogotá des habitants. "Ce n'est pas la paix, c'est un pas vers la paix, mais cela va unir un pays qui en avait grand besoin", déclarait très émue Marcela Cardenas, 24 ans.
En vue du référendum, de récents sondages indiquent que le "oui" devrait l'emporter, amis une forte opposition se fait entendre, dans le sillage de l'ex-président (2002-2010) Alvaro Uribe, principal opposant aux pourparlers.
Bogotá
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