le Progrès du vendredi 4 décembre 2015
PROCHE-ORIENT - Frappes aériennes. Qui fait quoi contre Daech ? Après le vote du Parlement britannique, qui a étendu à la Syrie les frappes contre Daech, le point sur les principales forces combattant des djihadistes en Syrie et en Irak. De nombreuses forces interviennent en Syrie et en Irak contre Daech. Certaines soutiennent le régime syrien, d'autre non.
Armée syrienne, armée irakienne et milices
En Syrie, l'armée de Bachar al-Assad compte 178 000 hommes. Elle s'appuie aussi sur des milices (150 000 à 200 000 membres), dont les Forces de défense nationale (90000).
En Irak, l'armée compte 177 600 hommes, formés par Washington et ses alliés. Depuis septembre, elle bénéficie de F-16 américains (36 commandés). Elle s'appuie sur des milices chiites, ou à majorité chiite, et des tribus sunnites.
Forces Kurdes et milices rebelles
Les Kurdes défendent leur territoire et sont très actifs contre Daech : Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans le nord et le nord-est de la Syrie, peshmergas dans le nord de l'Irak. En Syrie, les Forces démocratiques syriennes (FDS) parrainées par Washington rassemblent les YPG kurdes, des milices arabes, des tribus et des chrétiens syriaques. Parallèlement, le Front al-Nosra, "filiale" d'Al-Qaïda et rival de Daech, s'est parfois allié à des anti-Assad.
Une large coalition anti-Daech, et sans Assad
La coalition menée par les Etats-Unis frappe depuis septembre 2014 en Irak et en Syrie où elle refuse toute collaboration avec le régime Assad. Elle rassemble une soixantaine de pays dont le Royaume-Uni, la France, les voisins arabes de la Syrie et la Turquie. Elle n'intervient pas au sol, et une dizaine de membres effectuent les raids syriens. Six pays (Etats-Unis, France, Royaume-Unis, Canada, Australie et Jordanie) interviennent en Irak et en Syrie.
Le Danemark et les Pays-Bas n'interviennent qu'en Irak. D'autres Etats (Turquie, Arabie, Bahreïn, Emirats arabes unis) n'effectuent des frappes qu'en Syrie. Les monarchies du Golfe sont moins actives depuis leur engagement au Yémen contre la rébellion chiite.
La Turquie a lancé ses premiers raids avec la coalition fin août. Le Canada a annoncé, sans calendrier, vouloir cesser ses frappes mais renforcer ses forces spéciales au Kurdistan irakien. L'Allemagne, outre les soldats formant les peshmergas, va déployer jusqu'à 1 200 militaires en Syrie.
La Russie, contre Daech mais pro-Assad
La Russie, alliée du régime d'Assad, effectue des raids depuis le 30 septembre en Syrie. Accusé de viser les rebelles anti-Assad plutôt que Daech, Moscou a ostensiblement visé les djihadistes après les attentats de Paris... mais continue de frapper les rebelles.
L'Iran chiite soutient les régimes de Damas et Bagdad. Téhéran a engagé son corps d'élite en Syrie et en Irak. Le Liban : la milice chiite du Hezbollah a engagé 5 000 à 8000 combattants en Syrie, aux côtés de l'armée syrienne.
Avion russe abattu : Poutine menace la Turquie
Vladimir Poutine s'est livré hier à une violente diatribe contre la Turquie et a promis à "la clique" qui la dirige de lui "faire regretter" la destruction d'un avion russe. Le bombardier Sukhoï russe avait été abattu le 24 novembre par la Turquie. Depuis, Ankara assure qu'il était dans son espace aérien. De plus, la Turquie assure avoir averti "dix fois" les pilotes de l'avion, ce que la Russie nie. Les ministres des Affaires étrangères des deux Etats se sont rencontrés à Belgrad hier.Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi en dénonçant les "accusations immorales" de la Russie sur une implication de sa famille dans la contrebande de pétrole de Daech. En retour, il a mis en cause la complicité de Moscou dans ce trafic. Mais hier la Turquie faisait savoir qu'elle avait exprimé "ses condoléances" à la Russie après la mort du pilote.
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