le Progrès du vendredi 8 janvier 2016
CHINE - Economie. La crise boursière inquiète le monde. Les bourses chinoises de Shangaï et de Shenzen dégringolent. C'est grave docteur ? Oui, c'est grave. Et pour l'Economie mondiale.
Que se passe-t-il ?
Par deux fois en une semaine, les bourses de Shenzen et Shanghai ont été automatiquement fermées, hier, après la dégringolade des actions qui y sont cotées. A l'été dernier déjà, elles avaient connu une chute d'autant plus violente que leur croissance, l'année précédente, avait été vertigineuse : + 150 % ! La bulle explose.
Déflagration mondiale
Dans une économie mondialisée, les difficultés chinoises pèsent lourd. Le ralentissement économique chinois a déjà fait chuter le prix des matières premières. Les pays émergents sont touchés de plein fouet. "Une récession chinoise entraînera celle du Brésil, qui provoquera celle des Etats-Unis puis la nôtre", estimait en août dernier Jacques Attali.Deux chiffres en exemple : le marché chinois absorbe à lui seul 17 % de l'énergie produite dans le monde et 10 % de la production automobile.
Déstabilisation ?
Les conséquences du ralentissement chinois peuvent également se traduire sur le plan politique, voire géopolitique. A moins de 7 % de croissance, la Chine ne pourra plus absorber le gigantesque exode rural qui transforme sa géographie depuis des décennies. Là-bas, la crise migratoire est interne, mais elle est réelle. Si l'exode rural s'arrête, l'immobilier dégringolera vite.
Le "modèle chinois" survivra-t-il ? Le régime, libéral sur le plan économique, mais ultra-autoritaire dans le domaine politique pourrait connaître des secousses, aux répliques imprévisibles. Faut-il croire à la prévision de Jacques Attali, en août dernier ? : "Le monde s'approche d'une grande catastrophe économique. Et personne n'en parle". Patrick Fluckiger
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