le Progrès du vendredi 9 septembre 2016
ÉCONOMIE - DES PATRONS ET DES POLITIQUES SE MOBILISENT
Produire en France, c'est encore possible
Le "Made in France" a de l'avenir. Des entreprises françaises prennent le pari. Elles témoignent aux deuxièmes Assises nationales du Produire en France, qui se tiennent pendant deux jours à Reims.
Se différencier et innover en permanence
"La mondialisation est une réalité dont la notion de produire en France doit tenir compte", a lâché le vice-président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. "La chaîne de la valeur ajoutée est complètement modifiée. 80 % de la valeur ajoutée de l'iPhone par exemple est en Californie, mais pas un seul élément n'y est fabriqué".
"Un pays doit continuer à produire", a réagi Jean-Pierre Champion, directeur de Krys Group. Et la France a une carte à jouer qui est celle de "la montée en gamme". Elle "est indispensable, car le coût du travail ne nous permet pas d'être compétitifs sur de l'entrée de gamme". Pour la production d'un verre de lunette, la masse salariale est cinq fois moins élevée en Chine qu'en France. Ce qui n'a pas empêché Krys de relocaliser en France il y a cinq ans, en pariant notamment sur l'automatisation. Aux yeux de nombreux participants à ces assises, produire en France n'est pas hors de portée.
À condition de veiller à la proximité avec les clients, de se différencier par rapport à la concurrence, d'innover en permanence et de capitaliser aussi sur l'innovation artistique et esthétique, qui est l'une des marques de fabrique du pays. Mettre au point des vêtements protégeant des ondes électromagnétiques et pouvoir compter sur le savoir-faire des couturières, va de pair, a témoigné Gilles Attaf, président de Smuggler, fabriquant de costumes à Limoges.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres