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L'AIR DU TEMPS

semaine du 17 au 23 février 2014 - La Tribune - le Progrès

 

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 Dimanche 23 février 2014

 

 

UKRAINE - L'incroyable journée où le pouvoir a basculé. Le président Ianoukovitch chassé du pouvoir, l'opposante Ioulia Timochenko libre. L'opposition s'est emparée du pouvoir en Ukraine, alors que l'ex-président - en fuite - refusait de reconnaître sa défaite. Des élections présidentielles anticipées sont annoncées le 25 mai.

 

 

25 mai. C'est la date fixée par le Parlement ukrainien pour l'organisation d'une élection présidentielle anticipée, au motif que le président "ne remplit plus ses fonctions". "Ianoukovitch s'est de lui-même mis à l'écart et ne remplit plus ses fonctions", est-il écrit dans la résolution adoptée par les députés.

 

 

"La dictature est tombée non grâce aux hommes politiques et aux diplomates, mais grâce aux gens qui sont sortis dans la rue, qui ont réussi à protéger leurs familles et leur pays". Ioulia Timochenko, opposante et ex-Premier ministre de l'Ukraine, dans sa première déclaration, hier, depuis sa libération après plus de deux ans d'incarcération par le président Viktor Ianoukovitch.

 

 

 

 

ALGERIE - Bouteflika, invisible mais candidat. Malgré la maladie, il a annoncé hier qu'il se représentait à la présidentielle. Malgré la maladie et la fatigue, le président que peu de monde a vu depuis huit mois, sollicitera un quatrième mandat à la présidentielle du 17 avril qu'il aborde en favori.

 

 

 

 

MEXIQUE - Le baron de la drogue Guzman arrêté. Le Mexicain Joaquin "Chapo" Guzman, chef du cartel de la drogue de Sinaloa et narcotrafiquant le plus recherché par les Etats-Unis et le Mexique, a été arrêté hier par la marine mexicaine. Il a été interpellé dans un complexe touristique de la ville balnéaire de Mazatian, apparemment sans aucun échange de coups de feu, dans le cadre d'une opération lance par le département antidrogues américain. Depuis son évasion en 2001, sa tête avait été mise à prix à plusieurs millions de dollars.

 

 

 

 

ENVIRONNEMENT - La manif anti-aéroport dégénère. Le projet de Notre-Dame-Des-Landes suscite toujours une opposition déterminée. Le défilé de plusieurs milliers d'opposants à l'aéroport Notre-Dame-Des-Landes s'est achevé par de violents affrontements entre les militants les plus radicaux et les forces de l'ordre. On compte plusieurs blessés.

 

 

Samedi 22 février 2014

 

 

 

AGRICULTURE - Robots et numérique : bienvenue à la ferme. La plus grande ferme de France ouvre ses portes aujourd'hui à Paris. Le Salon de l'agriculture, qui se tient jusqu'au 2 mars, a pour thème cette année "l'agriculture en mouvement". Au programme : nouvelles technologies et valorisation de l'excellence française.

 

 

 

 

UKRAINE - Au lendemain du bain de sang qui a fait entre 80 et 100 morts à Kiev. Amorce d'une sortie de crise ? Le président ukrainien et les trois leaders des principales formations d'opposition ont signé hier un accord pour stopper le bain de sang et organiser de nouvelles élections. Pas sûr que cela suffise aux manifestants.

 

 

 

 

USA - Le dalaï-lama à la Maison blanche. Il a totalement ignoré les mises en garde de la Chine : le président américain Barack Obama a reçu hier le dalaï-lama à la Maison blanche. Tout juste a-t-il insisté sur le fait que c'est "le leader religieux et culturel respecté internationalement" qui était reçu, minimisant la portée politique de la rencontre. Peu après la rencontre, Barack Obama a exprimé son soutien à la protection des droits de l'Homme "pour les Tibétains au sein de la République populaire de Chine".

 

 

 

 

ITALIE - Matteo Renzi accepte de former le gouvernement. Le chef du centre gauche, Matteo Renzi, a accepté hier soir la charge de former le nouveau gouvernement italien. L'annonce a été faite par le secrétaire général du président de la République, Giorgio Napolitano. M. Renzi a dans la foulée présenté son gouvernement. La cérémonie de prestation de serment est prévue ce matin à la présidence de la République.

 

 

 

 

 

PAYS BASQUE - L'ETA rend les armes. L'ETA a fait savoir hier qu'elle avait commencé à mettre des armes hors d'usage, geste encore symbolique vers la disparition du groupe séparatiste basque, plus de deux ans après l'abandon de la violence. Une vidéo diffusée par plusieurs médias montrait deux militants de l'ETA, vêtus de noir et encagoulés, présentant des armes à deux des experts d'une commission chargée de désarmer le groupe séparatiste.

 

 

 

 

MUNICIPALES - L'obligation d'alterner hommes et femmes sur les listes s'étend. Parité ou pas, c'est plus souvent Monsieur que Madame le maire. La réforme du scrutin va augmenter considérablement le nombre de femmes dans les équipes municipales. Mais derrière le duel de dames de Paris, la domination mâle sur les mairies perdure.

 

 

Le Sénat franc-maçon refusait le droit de vote

 

 

Le vote des femmes aurait pu intervenir en France dès 1909, lorsque fut déposée une proposition de loi par le député Paul Duchaussoy. A quatre reprises, sous la IIIe République, l'Assemblée a adopté le texte. En 1936, la loi sur le droit de vote des femmes obtint même 475 voix sur 476 !

 

 

Mais à chaque fois, le Sénat l'a rejetée. Les radicaux, le plus souvent francs-maçons, qui dominaient la haute assemblée, redoutaient l'influence des curés "ennemis de la République" sur les électrices. En 1919, le pape les conforte dans cette idée en appelant à ouvrir le vote aux femmes.

 

 

En 1934, l'adhésion visible des Allemandes au régime d'Hitler fait hésiter le Sénat. En 1936, le Front populaire nomme trois femmes au gouvernement, mais ne force pas la main au Sénat, redoutant un vote droitier. Un mythe ? On ne peut objectivement mesurer en France les spécificités du vote féminin, toute étude étant faussée par le nombre de femmes beaucoup plus élevé chez les plus de 65 ans : en moyenne, un électeur est huit ans plus jeunes qu'une électrice. A noter que les femmes corses ont pu voter aux élections locales de 1755 à 1789 !

 

 

 

 

Vendredi 21 février 2014

 

 

UKRAINE - Le carnage, le chaos, l'impasse dans Kiev à  feu et à sang. Au moment où trois ministres européens tentaient hier une médiation, des tirs meurtriers tuaient des dizaines de personnes sur la place Maïdan. Kiev a connu hier une explosion de violence sans précédent. Il y aurait des dizaines de morts. L'espoir d'une sortie de crise s'amenuise au fil des heures.

 

 

"Il ne s'agit pas d'une guerre civile, plutôt d'une guerre contre le pouvoir"

 

Le Français Luc K. (son identité a été modifiée pour des raisons de sécurité) vit et travaille dans la banlieue de Kiev. Hier, il suivait les événements avec les yeux d'un observateur qui connaît bien le pays : "C'est vraiment parti en vrille dans la nuit de mardi à mercredi. Mercredi matin, le lycée français où se rend notre fils nous a prévenus que l'établissement était fermé jusqu'à nouvel ordre, pour des raisons de sécurité.

 

 

Ce sont les vacances avant l'heure pour les enfants... Nous n'assistons pas à une guerre civile. Il s'agit plutôt d'une guerre contre le pouvoir. Kiev est bouclée". Pour limiter les entrées dans la capitale, tous les camions, voitures, trains sont contrôlés. Les passeports internes, des sortes de cartes d'identité, sont demandés à des checkpoints dont certains existaient déjà lors de l'Union soviétiques. Des bus avec des manifestants venant de province sont contrôlés et refoulés.

 

 

Mise à part la place de l'Indépendance (Maïdan), la vie est quasiment normale à Kiev. Certes les trois lignes de métro ne fonctionnent plus, mais dans les magasins, il n'y a aucune pénurie. Aucune scènes de pillage n'a été enregistrée. Il y a eu mercredi quelques voitures brûlées. Mais c'est anecdotique. On peut difficilement empêcher les agissements d'une minorité de casseurs qui veulent en découdre.

 

 

Les opposants n'ont qu'une envie : le départ du gouvernement. La population en a marre de ce clan composé de politiques corrompus. Les gens en ont assez de l'arbitraire administratif, judiciaire et policier auquel ils sont soumis tous les jours. Ils refusent ce système pourri. Comment expliquer qu'en quatre ans le fils du président Vicktor Ianoukovicth ait pu entrer dans le cercle des 100 personnes les plus riches du pays.

 

 

Pour l'instant, entre 4 000 et 6 000 hommes des troupes d'élite du ministère de l'Intérieur, les Berkout, font face aux manifestants. Ils n'arriveront jamais à déloger les opposants au régime sur la place Maïdan. Ce sont des gamins de 20-22 ans, pas formés à ce genre de situation. C'est n'importe quoi. A l'ouest de pays, des rassemblements ont eu lieu à Lviv à 70 km de la frontière polonaise. Mais cela a fritté également à l'est, à Donetsk et Dnipropetrovsk. Ces villes sont dirigées par le parti des Régions, celui du président (NDLR : pro-Russe). Recueilli par Patrice Barrère

 

 

 

 

ZIMBABWE - Il règne sans partage sur le pays. Mugabe, 90 ans, toujours dictateur. Robert Mugabe, l'Africain qui défie l'Occident, s'est fait réélire en 2013. Et peu importent les rumeurs de cancer. Il entend rester encore une décennie aux commandes du pays qu'il a ruiné.

 

 

 

 

NIGERIA - Boko Haram frappe dans le nord-est. Attaque mortelle des islamistes. L'attaque de la ville de Bama, mercredi, dans le nord-est du Nigeria, par des combattants du groupe islamiste Boko Haram, a fait 60 morts et causé d'importantes destructions dans les édifices publics.

 

 

 

 

AGRICULTURE - Dans le pré, la grogne et l'espoir. Ouverture demain, à Paris, de la plus grande ferme de France. A la veille du Salon de l'agriculture, les professionnels se réunissent pour des Etats généraux qui vont mettre le doigt sur les dossiers qui fâchent et sur l'avenir des la profession. Panorama.

 

 

Déclin ou pas déclin ?

 

Le pays est toujours la première puissance agricole d'Europe, mais recule au classement mondial. La France perd des parts de marché dans l'agroalimentaire. En quelques années, notre agriculture est passée de deuxième à cinquième exportateur mondial. La part de production dans l'UE a fléchi de 28 % à 19 %. La Pologne et l'Allemagne avec ses travailleurs détachés de l'est s'imposent sur les marchés d'entrée de gamme, les poulets arrivent moins cher du Brésil et les moutons de Nouvelle-Zélande. L'Espagne vampirise les fruits, les Pays-Bas les légumes et l'Italie le bio. Il reste des points forts, les semences, le blé, les vins et spiritueux, mais le retard s'accumule.

 

 

 

Normes : le ras-le-bol

 

Les agriculteurs sont aussi des chefs d'entreprises, même si on parle d'exploitations. Le premier syndicat, la FNSEA, tient ce matin des états généraux pour demander entre autres au gouvernement un allègement des normes environnementales pesant sur les exploitations et une simplification administrative. Parmi les sujets chauds : l'allègement des procédures pour la création où l'extension des porcheries.

 

 

 

Ecotaxe : médiation en cours

 

Les agriculteurs bretons étaient à la pointe du combat contre la taxe refusée par le monde agricole. "On avait proposé des systèmes pour une exonération des circuits de production agricole localisés", indique le ministre Stéphane Le Foll.

 

 

 

OGM : l'UE contre la France

 

La France n'est pas majoritaire en Europe sur l'interdiction des essais en pleins champs autorisés par l'UE. Ravivé cette semaine par le Sénat qui a rejeté l'interdiction des tests de maïs OGM, le débat montre que le gouvernement peine à trouver un biais juridique. En outre, le monde de la recherche, surtout dans le sud-ouest, s'agace de ce refus total. A ce jour, nul ne peut empêcher un semis...

 

 

 

Prix du lait et de la viande

 

Le conflit sur lait est quasi permanent entre producteurs, industriels et distributeurs. Le lait est payé au producteur 6 centimes moins cher qu'en Allemagne pour un prix hors TVA identique en rayons ! Un éleveur de bovins-viande a vu en 2013 ses revenus fléchir de 8 % à 19 800 euros en moyenne.

 

 

 

Bio contre productivisme

 

Deux visions de l'agriculture s'opposent entre tenants d'un modèle fondé sur une production intensive et massive et partisans d'un modèle dit raisonné fondé sur des productions labellisées et vendues en circuits courts pour échapper à la dictature des cours mondiaux. Illustration : le projet de la ferme des 1 000 vaches dans la Somme. La Confédération paysanne, les militants de la protection de l'environnement s'opposent à une "ferme-usine", la FNSEA estime que la taille critique permet de maîtriser les emprunts et les pollutions diffuses. "Nos concurrents ont des fermes de 2000 vaches" rappelle le patron du syndicat, Xavier Beulin.

 

 

 

Moral des troupes

 

"Si on râle, c'est qu'on est en vie et qu'on y croit", commente Dominique Barrau, secrétaire général FNSEA. La professionnalisation des agriculteurs de plus en plus diplômés, l'orientation réussie vers la qualité, les liens avec la recherche, la médiatisation d'émissions comme "L'Amour est dans le pré", le sentiment que le made in France est une référence auprès du consommateur et aussi à l'étranger ont rendu une certaine fierté aux agriculteurs français si déprimés à la fin des années 1990.

 

 

Malgré les fluctuations du marché, les incompréhensions sur l'écologie et une concurrence sans pitié, les pays français ne se découragent plus. Un vrai progrès.

 

 

 

 

HAUTE-SAVOIE - Chevaline : collectionneurs, pas tueurs. Pas de lien entre les deux hommes interpellés et l'arme du crime. Dans l'affaire de la tuerie de Chevaline, les enquêteurs n'ont pas trouvé de lien entre les deux hommes en garde à vue depuis mardi et l'arme du crime.

 

 

 

 

JUSTICE - Coupable de viols sur des patientes. Huit ans de prison pour le gynécologue André Hazout. La cour d'assises de Paris a condamné hier le gynécologue André Hazout, spécialiste mondialement reconnu de la procréation médicalement assistée (PMA), à huit ans de prison pour des viols et agressions sexuelles sur six patientes. Douze ans de prison avaient été requis mercredi par l'avocate générale.

 

 

De son côté, la défense du Dr Hazout, avait demandé hier matin à la cour de ne le condamner que pour les agressions sexuelles qu'il a reconnues sur certaines de ses patientes, et non pour les viols qu'il a toujours contestés. Après le verdict, elle a annoncé son intention de faire appel. "Après trois semaines d'un long débat difficile, je réalise tout le mal que j'ai pu engendrer sans le vouloir, et je veux demander pardon à ces femmes", avait déclaré le praticien avant que le jury ne se retire pour délibérer.

 

 

Le Dr Hazout était accus de viols et d'agressions sexuelles sur six patientes, dont cinq se sont constitué partie civile au procès, aux côtés du Conseil de l'ordre des médecins et du Collectif féministe contre le viol. Une trentaine d'autres patientes avaient porté plainte, mais pour des faits prescrits.

 

 

 

 

SANTE - Les maladies cardio-vasculaires sont à l'origine de 400 décès par jour en France. Un plan anti-problèmes de coeur. La Fédération française de cardiologie demande au gouvernement de mettre en place un vaste dispositif de prévention et d'accompagnement des maladies cardiaques sur le modèle du plan Cancer.

 

 

 

 

ALIMENTATION - Une enquête de "60 millions de consommateurs". Trop d'aluminium dans le lait des bébés ? Attention : il y a trop d'aluminium dans les laits infantiles, selon le magazine 60 millions de consommateurs, qui a passé au crible 47 laits destinés aux bébés et aux jeunes enfants.

 

 

 

 

Jeudi 20 février 2014

 

 

EUROPE - L'Ukraine déchirée et dans l'incertitude... Les affrontements ont fait au moins 26 morts à Kiev, les pourparlers reprenaient hier soir, alors que le Président annonçait une trêve. Kiev vient de connaître l'épisode le plus sanglant de la crise qui secoue le pays depuis bientôt trois mois. La situation est des plus incertaines. L'Union européenne veut sanctionner le régime.

 

 

"Le scénario le plus terrible, celui auquel on n'osait croire et qui est celui d'un Tian'anmen ukrainien, est en train de devenir réalité. (...) Il est encore temps de convaincre (...) tous les sportifs français présents à Sotchi de faire la grève des Jeux tant que le sang coulera sur le Maïdan." - Bernard-Henri Lévy, Philosophe

 

 

 

------------------------------------------------ QUESTIONS à Philippe MIGAULT -------------------------------------

 

 

Directeur de recherche à l'IRIS

(Institut de relations internationales et stratégiques)

 

 

"Ce n'est pas un coup d'état, mais une insurrection"

 

 

 

La situation en Ukraine dérape en plein jeux Olympiques : surprenant ?

 

Il n'y a pas de corrélation entre Sotchi et Kiev. L'Ukraine n'est pas un dominion de la Russie. Il n'y a aucun lien logique entre les deux événements.

 

 

 

Les Russes ne tirent plus les ficelles à Kiev ?

 

Ceux qui gouvernent le pays, sont, en premier lieu, les clans affairistes. Ensuite les Russes et l'Union européenne essayent d'avoir une petite influence. C'est extrêmement simpliste de considérer qu'il y a d'un côté un gouvernement ukrainien pro russe qui obéit au doigt et à l'oeil à Moscou et de l'autre des opposants pro-Europe qui réclame simplement un peu plus de liberté et l'entrée dans l'UE. La Russie est loin d'avoir les capacités d'action qu'on lui prête en Ukraine.

 

 

 

La Russie parle de coup  d'état ?

 

Nous sommes dans un pays où  le Président, tout aussi corrompu et pitoyable qu'il soit, a été élu démocratiquement et où son parti a gagné les élections législatives. Les politiques en place ont la légitimité des urnes. Ce n'est pas un coup d'Etat, mais une insurrection populaire.

 

 

L'emploi de la force peut-elle se justifier ?

 

Le président Viktor Ianoukovitch est le représentant légitime du pays. Il a la force pour lui, l'armée... En France, l'article 16 de la constitution, celui sur les pleins pouvoirs du Président, répond à ce genre de situation. Le chef de l'Etat a la possibilité de faire appel aux forces armées.

 

 

Bernard-Henri Lévy demande aux athlètes de faire grève à Sotchi pour protester ?

 

Il est le roi de l'amalgame hasardeux et de la méconnaissance géopolitique. C'est quelqu'un, qui depuis vingt ans, s'autorise à prendre position de manière scandaleuse sur des dossiers où il n'est pas compétent. Recueilli par Patrice Barrère

 

 

 

 

TRAVAIL - Une loi pour éviter de transformer des conventions en emplois déguisés et mal payés. Stages : des règles et des rémunérations. L'Assemblée nationale eximinait hier une proposition de loi visant à mieux encadrer les stages en entreprises. C'est la député PS de Nancy, Chaynesse Khirouni, qui a porté le texte.

 

 

 

 

HAUTE-SAVOIE - Chevaline : pas de meurtrier... mais un trafic d'armes mis au jour. L'audition de l'homme arrêté et les perquisitions n'apportent aucune preuve. Hier, l'enquête sur la tuerie de Chevaline a pris un tour inattendu. Les perquisitions et les auditions du Haut-Savoyard de 48 ans arrêté mardi à Talloires, ont permis aux enquêteurs de mettre au jour un réseau de trafic d'armes de guerres et de munitions.

 

 

 

CONSOMMATION - Les revers des cartes de fidélité. Les informations que vous transmettez sont l'objet d'un juteux commerce. Soyez prudents en renseignant les formulaires de cartes de fidélité conseille la CLCV. L'association de consommateurs dénonce le commerce de données qui se fait dans le dos du consommateur.

 

 

 

 

 

Mercredi 19 février 2014

 

HAUTE-SAVOIE - Tueries de Chevaline : un Haut-Savoyard de 48 ans arrêté. C'est le premier suspect placé en garde à vue en France dans le cadre de cette enquête. Un homme de 48 ans, vivant en Haute-Savoie, a été interpellé et placé en garde à vue hier par les gendarmes dans le cadre de l'enquête sur le quadruple meurtre de Chevaline en 2012.

 

 

 

UKRAINE - Le gouvernement pro-Russe et les opposants face à face dans la rue. Kiev au bord de la guerre civile. De nombreux morts, des dizaines de blessés, de violents combats de rue au coeur de la capitale entre manifestants et forces de l'ordre : le pourrissement de la situation rendait l'affrontement inévitable. La suite est inquiétante.

 

 

 

EUROPE - 16e conseil des ministres Franco-Allemand aujourd'hui à l'Elysée. Paris-Berlin : en quête de convergences. Défense, fiscalité et énergie seront les plats de résistance de la réunion, la première depuis la réélection d'Angela Merkel à la tête d'une coalition.

 

 

 

 

AUTOMOBILE - L'Etat français et l'entreprise chinoise DONGFENG entrent dans le capital du constructeur. Le virage historique de PSA. Le conseil de surveillance a donné son feu vert, hier, au projet d'augmentation de capital de PSA. L'Etat français et le Chinois Dongfeng disposeront de 14 % des actions, soit autant que la famille Peugeot.

 

 

"Ce n'est pas une participation pour l'éternité mais l'Etat avait pour mission d'assurer l'ancrage de l'entreprise en France, avec des centres de décision et une production conservés dans notre pays". Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, élu de Montbéliard

 

 

 

 

DECENTRALISATION - L'économie aux régions. La deuxième loi sur la décentralisation, actuellement en préparation, prévoira "un maximum de transferts" aux régions en matière économique et d'emploi. C'est en tout cas ce qu'a assuré hier Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, au sortir d'une réunion sur la sujet à Matignon avec neuf présidents de région, présidée par le Premier ministre. Le projet de loi qui doit passer au conseil des ministres le 2 avril et traitera aussi des compétences des départements.

 

 

 

 

AGRICULTURE - OGM : l'épi de la discorde. Le gouvernement déterminé à interdire la culture du maïs transgénique sur le sol français. Le rejet de la proposition de loi par le Sénat retarde les intentions des autorités. Pour éviter que des semis aient lieu avant l'installation du cadre juridique, un arrêté va être prochainement publié.

 

 

 

 

FONCTIONNAIRES - Débat le 17 avril autour du jour de carence. L'Assemblée nationale débattra le 17 avril de propositions de l'UMP rétablissant un jour de carence pour les congés maladie des fonctionnaires et obligeant une personne s'installant dans une commune à se déclarer à la mairie. Ces deux textes, qui ont fort peu de chances d'être adoptés par la majorité socialiste de l'Assemblée, seront discutés dans le cadre de la journée mensuelle consacrée à des propositions de groupes de l'opposition ou minoritaires.

 

 

 

 

Mardi 18 février 2014

 

 

CLIMAT - La planète secouée par une météo extrême. Sécheresse, froid polaire, tempêtes, inondations... Rien ne va plus ! Tempête de neige mortelle au Japon, température glaciales au Nord des Etats-Unis, sécheresse au Sud, précipitations et vents sans précédent en Grande-Bretagne... Le climat est-il devenu fou ?

 

 

44,6 c'est, en degrés Celsius, la température caniculaire enregistrée le 17 janvier 2014 dans la ville de Horsham, dans l'Etat de Victoria, en Australie du Sud, alors que la moyenne des maximales n'est que de 30,5°C à ce moment de l'été austral.

 

 

Les scientifiques nous l'annoncent depuis longtemps. Les évènements climatiques intenses vont se multiplier en raison du réchauffement climatique global. Est-ce déjà le cas ? Le début de l'année 2014 est marqué par des phénomènes météorologiques extrêmes qui frappent simultanément en plusieurs endroits de la planète, semant la mort et la désolation et causant des milliards de dollars de dégâts.

 

 

Aux Etat-Unis où Barack Obama vient d'annoncer la création d'un fonds pour le climat doté d'un milliard de dollars, on grelotte au Nord tandis qu'on se dessèche à l'Ouest. En Californie, l'état d'urgence a été déclaré à la suite d'une sécheresse qui n'en finit plus. Plus largement, près de 40 % du territoire américain est touché. Les éleveurs sont à genoux : ils vendent leur bétail. Au Nord-Est, en revanche, la neige et le froid n'en finissent pas. On dénombre déjà au moins 20 décès liés à ces conditions extrêmes.

 

 

Des zones condamnées

 

Au Japon, même cas de figure : les récentes chutes de neige massives ont tué des automobilistes piégés dans leur voiture. En Grande-Bretagne, la Tamise est en passe d'atteindre son plus haut niveau historique. Des quartiers entiers de la banlieue Ouest de Londres vivent les pieds dans l'eau depuis plusieurs semaines. La succession de tempêtes hivernales et de masses pluvieuses semble ne jamais finir. A tel point que les autorités réfléchissent à l'abandon de certaines zones du littoral, condamnées par la montée de la mer et par les inondations à répétition.

 

 

En Afrique, les régions sahéliennes sont enfermées depuis plusieurs années dans un cycle de sécheresse qui fait avancer le désert et qui affame les populations. La France n'est pas épargnée. De mémoire de Bretons, on n'avait jamais connu un hiver aussi agité. Pluie, vent, inondations... Les pêcheurs sortent en mer deux fois moins qu'à l'habitude. Les conditions extrêmes perturbent la circulation des trains, des avions et la distribution d'électricité. Pendant ce temps, le reste de la France attend toujours l'hiver...

 

 

Au-delà du constat, le débat sur les causes de ces catastrophes devenues permanentes fait rage. Aucun scientifique ne prend le risque d'attribuer au réchauffement global l'un ou l'autre événement extrême actuel. Mais, pris globalement, ces épisodes constituent bien un faisceau de présomptions. Au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement du CNRS, les chercheurs promettent des zones arides de plus en plus arides et des zones humides de plus en plus humides, à partir de projections sur les conséquences du réchauffement global. Ce qui arrive cette année y ressemble. Et nous n'en sommes qu'au début. Ludovic Bassand

 

 

 

Le régulateur du climat s'affaiblit dans l'Arctique

 

 

Le "Jet-stream" serait en danger. Et par conséquent, le climat de la planète. Ces vents qui soufflent d'Ouest en Est au niveau du pôle nord sont notamment très importants pour l'équilibre météorologique en Amérique du Nord et en Europe. Or, le réchauffement de l'Arctique serait en train de l'affecter durablement. Le changement du "Jet-stream" s'expliquerait en partie par la différence de température entre l'Arctique et les latitudes moyennes.

 

 

Si cette différence est importante, la vitesse de ce courant s'accélère, un peu comme une rivière descendant une colline. Or, ces dernières décennies dans l'Arctique, les températures ont grimpé de deux à trois fois plus vite que dans le reste du globe. Le courant serait donc en train de s'affaiblir, de s'élargir et de dévier de sa trajectoire. "Et quand le jet-stream s'affaiblit, les phénomènes météorologiques ont tendance à durer plus longtemps", explique James Overland, un scientifique de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) qui a participé à la conférence annuelle de la Société américaine pour le progrès de la science (AAAS) réunie à Chicago (Illinois, nord) du 13 au 17 février. Patrice Barrère

 

 

 

Ces microbes venus du froid

 

 

Et s'il fallait s'attendre à une nouvelle peste noire ? Au Moyen-Age, un parasite inconnu alors en Europe, avait décimé un tiers de la population... Le scénario catastrophe n'est aujourd'hui pas écarté par certains scientifiques. Le danger viendrait du Nord. La fonte accélérée des glaces arctiques résultant du réchauffement climatique ouvre la voie à des mouvements migratoires sans précédent de nouvelles bactéries qui posent un risque pour les mammifères marins et potentiellement pour les humains.

 

 

"Avec le changement climatique, nous réalisons qu'il existe une possibilité sans précédent pour que des agents pathogènes se déplacent vers de nouveaux environnements et y provoquent des maladies", explique récemment Michael Grigg, parasitologue à l'Institut américain des allergies et des maladies infectieuses.

 

 

"La glace est une énorme barrière écologique pour les agents pathogènes et avec l'augmentation des températures dans l'Arctique ils peuvent survivre et accéder à de nouveaux hôtes vulnérables qui n'ont pas développé d'immunité contre ces microbes et parasites faute d'y avoir été exposés auparavant", a-t-il déclaré lors de la conférence annuelle de la Société américaine pour le progrès de la science (AAAS) réunie à Chicago (Illinois, nord) du 13 au 17 février.

 

 

Si pour l'instant les humains ne semblent pas avoir été touchés, ce n'est pas le cas de plusieurs espèces animales. Une nouvelle souche du Sarcocystis appelée pinnipedi jusqu'alors séquestrée dans les glaces arctiques, a récemment émergé et provoqué une mortalité étendue chez des phoques gris et d'autres mammifères menacés de l'Arctique comme des otaries, des morses et des ours polaires, des grizzlis en Alaska et ce jusque dans le sud de la Colombie Britannique au Canada. Patrice Barrère

 

 

-------------------------------------------------  Questions à Fabio d'Andrea ---------------------------------------------

 

 

Climatologue, à l'ENS

 

 

"Des évènements plus fréquents dans le futur"

 

 

 

Des événements extrêmes que nous venons de vivre sont-ils liés au réchauffement ?

 

Il est difficile de relier un événement en particulier au réchauffement climatique. Ces événements extrêmes ne sont pas nouveaux. Mais leur répétition cette année est cohérente avec la probabilité qu'ils arrivent plus souvent dans le futur et que certains de ces phénomènes ont augmenté en fréquence depuis cinquante ans.

 

 

Quels événements se sont produits plus fréquemment ?

 

Le dernier rapport du GIEC recense les observations climatiques de 1950 à aujourd'hui. Nous pouvons affirmer, avec une certaine confiance statistique, qu'il y a une augmentation des jours chauds et qu'en revanche, il y a moins de jours froids. Les scientifiques ont également observé une augmentation des précipitations intenses et des fortes marées.

 

 

Que peut-on attendre pour l'avenir ?

 

Les modèles climatiques ne permettent pas de prévoir de manière sûre des évolutions pour la première moitié du XXe siècle. En revanche, pour la seconde moitié du siècle, on peut affirmer avec beaucoup plus de certitude qu'il y aura encore une augmentation des jours et des nuits chauds, et une diminution des jours froids. Par ailleurs, des précipitations intenses pourraient se produire dans les zones continentales de moyenne latitude, à climat tempéré comme en Europe, et être plus fréquentes dans les zones humides et tropicales. Ces prévisions sont préoccupantes car elles ont un impact sur la société, des conséquences sur l'agriculture ou sur les zones côtières. Recueilli par Elodie Bécu

 

 

 

 

ETATS-UNIS - A 19 ans, elle dit avoir tué au moins 22 fois. Miranda Barbour aurait sévi dans tout le pays. Détenue pour un meurtre en Pennsylvanie, Miranda Barbour, 19 ans, aurait dévoilé l'ampleur de ses crimes en confessant avoir fait plus d'une vingtaine de victimes. Le FBI enquête.

 

 

 

 

ITALIE - Le nouveau Président du Conseil chargé de former le gouvernement. Les défis réformistes de Matteo Renzi. A la tête d'un gouvernement qu'il doit former dans les jours à venir, Matteo Renzi devra affronter les problèmes économiques de la péninsule mais aussi s'attaquer à des réformes institutionnelles.

 

 

 

 

EGYPTE - L'attaque contre les touristes, attentat suicide. L'attentat contre un bus de touristes en Egypte dans laquelle trois Sud-Coréens ont été tués dans le Sinaï est vraisemblablement l'oeuvre d'un kamikaze et marque un possible tournant dans la stratégie des jihadistes qui jusqu'ici ne visaient que les forces de sécurité. Cet attentat est le premier visant des étrangers en Egypte depuis février 2009.

 

 

 

 

COREE DU NORD - De nombreux crimes contre l'humanité. Pour la première fois, des juristes mandatés par l'ONU ont établi un réquisitoire accablant et argumenté contre le régime nord-coréen, l'accusant de crimes contre l'humanité à grande échelle. La Commission estime que "des centaines de milliers de prisonniers politiques ont péri dans des camps, graduellement éliminés par des famines délibérées, le travail forcé, les exécutions, la torture, les viols".

 

 

 

 

MUNICIPALES - Listes : le FN peine à atteindre son objectif. Marine le Pen vise les villes petites et moyennes. Il reste moins de trois semaines au Front national pour atteindre son objectif de 500 listes. En dehors de ses fiefs du Nord et du Sud-Est, la constitution des équipes est plus compliquée que prévu.

 

 

 

 

LIMOUSIN - L'enfance volée des petits Réunionnais. Ils étaient transférés de force en Métropole pour repeupler les campagnes. L'Assemblée nationale vote aujourd'hui une résolution mémorielle pour sortir de l'ombre cet épisode méconnu et douloureux d'exil forcé des petits Réunionnais qui dura de 1963 à 1982.

 

 

"Pur produit d'un abus de pouvoir"

 

"Ces enfants-là sont le pur produit d'une affaire d'Etat et d'un abus de pouvoir : on a menti aux familles et rien demandé aux enfants, alors qu'on avait promis des nouvelles et des retours possibles", poursuit le chercheur soulignant que dans les années 50 la Réunion était confrontée à une "démographie galopante et à une grande précarité". La filière ne s'est pas arrêtée là puisque dans les années 1970 à 1990, des agences matrimoniales organisaient des unions entre de jeunes Réunionnaises démunies et des célibataires du sud massif central. "Il est grand temps en 2014 de faire ce travail de mémoire", selon la députée PS réunionnaise Ericka Bareigts, à l'initiative de la résolution.

 

 

 

 

ENVIRONNEMENT - OGM : le Sénat contre l'interdiction. Course contre-la-montre pour éviter des champs de maïs OGM en France. Une course contre-la-montre s'est engagée entre pro et anti-OGM à quelques semaines des premiers semis : hier, alors que le Sénat a rejeté un texte interdisant la culture de maïs génétiquement modifié, des producteurs affichaient leur intention de planter du MON810.

 

 

 

 

CONSOMMATION - Le prix du chocolat, c'est très chaud. La demande augmente. A l'approche de Pâques, une pénurie de fève de cacao - indispensable matière première du chocolat - n'est pas à craindre... mais le marché est tendu.

 

 

 

 

 

Lundi 17 février 2014

 

 

POLITIQUE - La France : déclin ou redressement ? Le Président de la République réunit le conseil supérieur de l'attractivité aujourd'hui. Ouvrez les yeux, la France tombe, s'inquiète l'économiste Nicolas Bavarez. Non, la France se redresse, conteste François Hollande. Qui a raison ?

 

 

Hollande drague 34 "big boss". "Nous n'avons peur de rien... Nous devons accepter une émulation favorable à l'emploi dans notre pays... Venez créer des emplois !" François Hollande n'a pas craint de jouer au VRP national, la semaine dernière aux Etats-Unis. Il reprend l'exercice aujourd'hui à l'Elysée, recevant 34 patrons de grands groupes mondiaux, parmi lesquels Siemens, Nestlé, le fonds d'investissement du Qatar, Samsung, Général Electric... 34 patrons qui pèsent ensemble 850 milliards de chiffre d'affaires, et emploient 100 000 personnes en France, souligne l'entourage présidentiel.

 

 

--------------------------------------------    Questions à Nicolas BAVEREZ   ----------------------------------------

 

 

Economiste, auteur des "lettres béninoises" (Albain Michel)

 

 

"La France doit inventer une voie originale dans la mondialisation"

 

 

 

 

Dans votre livre, en 2040, la France aura été rétrogradée du 5e au 25e range des puissances. C'est possible ?

 

 

Tout à fait. Les études montrent que, si la tendance des trois dernières décennies de déclin se poursuit, la France passera au 8e rang autour de 2020, et au 15e en 2030. Le déclin n'est absolument pas fatal, mais le redressement non plus : l'Argentine était dans les dix premières économies du monde dans les années 30, elle est aujourd'hui en train d'imploser.

 

 

Pourquoi chez vous cette obsession du déclin, depuis "la France qui tombe" en 2003 ?

 

Ce n'est pas une obsession, c'est la réalité. Elle se heurte à un très fort déni, et dans la classe politique, et dans les médias. Si l'Allemagne aujourd'hui va bien, elle a passé dix ans à débattre de son déclin avant de se lancer en 2003 dans l'Agenda 2010 de Gerhard Schröder... On ne peut pas réformer un pays si  on n'a pas d'abord cassé le mur du déni.

 

 

"Délcin", vous n'y mettez pas de charge morale ?

 

Non, je ne confonds pas déclin et décadence, qui a une dimension morale et inéluctable.

 

 

Quelle est la part de responsabilité de François Hollande ?

 

Le décrochage date de la fin des années 70, mais François Hollande a poussé jusqu'à l'absurde tous les travers du modèle français : étatisme, corporatisme, protectionnisme. Il a sous-estimé la crise économique, mais aussi la crise politique et sociale : on voit monter un tentation de la violence et de l'extrémisme, un climat de guerre civile froide, qui a été encouragé par l'actuel président de la République. Il a libéré certains démons français avec une incroyable légèreté.

 

 

Vos mot sont durs...

 

La situation est dure ! Il faut rétablir le sens des mots : quand  le langage est perverti, la démocratie est abîmée. Comment peut-on par exemple affirmer que le chômage est stabilisé, quand il augmente de 5,7 % ?

 

 

Et quelle est, dans ce déclin, la responsabilité des Français ?

 

Il y eu beaucoup d'illusions, entretenues et acceptées. Un consensus sur le fait que le compromis des Trente glorieuses devait être maintenu à tous prix, transformant la France en une espèce de "commémo-nation" de sa grandeur passée.

 

 

Vous mettez l'exception française au musée ?

 

L'idée que le modèle corporatiste, étatiste, fait que la France est grande, oui, il faut la mettre au musée. Mais c'est l'idée de modèle qu'il faut combattre : on ne va pas importer l'esprit de la City de Londres à Paris, ou l'industrie allemande en France. La France doit inventer une voie originale, française, dans la mondialisation. On a des pôles d'excellence, des gens très performants, les handballeurs, Daft Punk, l'inventeur du coeur artificiel... et en même temps six millions d'exclus, et 22 % des adultes qui ne savent pas lire. Mais il faut comprendre qu'avoir des citoyens performants et heureux, dans une nation dont le corps politique et social s'écroule, ça ne peut fonctionner qu'un temps. Recueilli par Francis Brochet

 

 

 

 

 

MAGHREB - Le fantôme de Kadhafi hante la Lybie. Depuis la chute de Kadhafi, le pays a sombré dans le chaos de l'insécurité. Alors que la Libye fête aujourd'hui le 3e anniversaire du début de la révolution, le fantôme de l'ancien leader, Mouammar Kadhafi, rôde toujours dans le pays.

 

 

Depuis plusieurs mois, il ne cache plus la photo de Mouammar Kadhafi qui sert de fond d'écran à son portable. Lorsqu'on lui fait remarquer, Khaled (le prénom a été modifié) rigole : "Au début, je tournais mon portable, pour que personne ne la voie. Maintenant, je la montre !".

 

 

A Tunis où il est réfugié depuis la fin de la révolution libyenne, Khaled dit avoir vu le climat changer au sein de la communauté libyenne. "A présent, les partisans de Kadhafi sont majoritaires. Et nous nous préparons au retour. Il nous faut seulement quelques jours, voire même quelques heures, pour récupérer le pays !", assure Khaled. Ce genre de discours n'est pas nouveau. Mais de l'autre côté de la frontière, en Libye, il fait de plus en plus peur.

 

 

Les drapeaux verts du régime Kadhafi

 

 

En janvier dernier, les partisans de l'ancien régime ont eu l'occasion de faire parler d'eux à deux reprises. Dans le sud libyen, ils ont profité du chaos, créé par un conflit ethnique entre Toubous (ethnie nomade vivant entre la Lybie, le Niger et le Tchad) et Arabes, pour occuper pendant plusieurs jours la base aérienne de Tamenhint, à une trentaine de kilomètres de Sebha (capitale de la région sud).

 

Au même moment, dans la zone de la tribu Wershefana à quelques kilomètres à l'ouest de Tripoli, des drapeaux verts (du régime de Mouammar Kadhafi) étaient hissés sur des immeubles. Membre du conseil de la tribu des Wershefana, Saïf Al-Nasser le reconnaît : "Oui, certaines personnes ont sorti les frapeaux verts. En fait, elles ont profité des troubles qui nous opposaient à une brigade, pour faire cela. Mais des membres de notre tribu sont allés les arrêter et ont confisqué les drapeaux. Il ne faut pas faire de raccourcis. Il y a des Wershefanas révolutionnaires, mais aussi des loyalistes, comme dans toutes les tribus, comme dans toutes les régions libyennes".

 

Il y a cependant des régions que les Libyens considèrent plus "vertes" que d'autres... C'est le cas de Bani Walid, au sud-est de Tripoli. S'il y a quelques mois encore, on murmurait le nom de Kadhafi, aujourd'hui les langues se délient. "Allah, Mouamal, la Libye et c'est comme tout !" s'écrit un homme reprenant un slogan de l'époque kadhafiste.

 

 

Le conseil des Sages de Bani Walid est plus diplomate : "On s'inquiète de la situation. Elle ne s'améliore pas, au contraire, elle est de pire en pire." Une position que l'on peut entendre partout en Libye aujourd'hui. A Tripoli, Younes Marabouta fait le même constat : "avec la chute de Kadhafi, on a gagné la liberté. Mais on a perdu la sécurité. A quoi sert la liberté si tu ne peux pas te déplacer et parler sans crainte pour ta vie ?". De notre correspondante, Maryline Dumas

 

 

 

 

ITALIE - Un gouvernement pas évident. Des obstacles sur le chemin de RENZI. Matteo Renzi, le chef du Parti démocrate (PD) pressenti pour devenir le prochain chef du gouvernement italien rencontre déjà des obstacles dans l'attente de sa nomination officielle.

 

 

Le président de la République Giorgio Napolitano l'a convoqué aujourd'hui et devrait le charger officiellement de former le nouvel exécutif mais le jeune maire de Florence se heurte à des réticences aussi bien de ses alliés de droit que de ses amis de gauche.

 

 

Le premier coup dur est arrivé avec le refus de son ami, l'écrivain Alessandro Baricco, d'accepter le ministère de la Culture. Puis, Andrea Guerra, patron du grand groupe international Luxottica, a décliné le ministère du Développement économique.

 

 

Le ministère de l'Economie représente un autre problème pour Matteo Renzi qui devrait y désigner un dirigeant politique de poids mais "compétent, ayant de l'autorité et crédible auprès de Bruxelles et de la BCE", selon le Correre della Sera. Le jeune chef du PD est pressé d'arriver au pouvoir après avoir fait voter jeudi par la direction du parti une motion de défiance envers son prédécesseur et membre du même parti Enrico Letta.

 

 

Mais nombre de ses soutiens veulent désormais lui montrer qu'il devra composer avec leurs exigences. Dans ce contexte, "les traits du gouerement que Matteo Renzi dessine sont encore incertains", estimait hier le Corriere tandis que la Stampa commentait :  le chef du PD "découvre qu'il est plus compliqué de construire que de détruire".

 

 

 

 

EGYPTE - Attentat contre un bus de touristes sud-coréens. Au moins quatre personnes ont été tuées et une vingtaine d'autres blessées hier dans l'explosion d'une bombe dans autobus transportant des pèlerins chrétiens sud-coréens près de la station balnéaire de Taba, dans le Sinaï égyptien sur la frontière avec Israël. Les victimes venaient de visiter le monastère de Sainte-Catherine, haut-lieu touristique du Sinaï. Le chauffeur est mort ainsi que trois passagers.

 

 

 

 

NIGERIA - Un massacre signé Boko Haram ? Des hommes armés auraient massacré une soixantaine de personnes, en majorité des chrétiens, au cours d'une attaque perpétrée dans le nord-est du pays. Les assaillants sont soupçonnés d'appartenir à Boko Haram, un groupe islamiste armé qui poursuit une insurrection meurtrière dans le centre et le nord du Nigeria.

 

 

 

 

MUNICIPALES - Les candidats en campagne virtuelle. Une partie de ce scrutin local se passe sur internet. Tous les candidats aux municipales auront une page Facebook, parfois un compte Twitter. Mais malgré tout, l'essentiel de la campagne se fera sur le terrain, à l 'ancienne.

 

 

 

 

SOCIAL - Le rapport de force engagé entre le patronat et les syndicats. Intermittents : Filippetti tacle le Medef. Après la volonté affichée du patronat de supprimer le régime des intermittents, la ministre l'a accusé de vouloir "tuer la culture". Position téméraire alors que le gouvernement et le MEDEF tentent un rapprochement.

 

 

Dix ans après un conflit qui a marqué les esprits, le sujet sensible des intermittents du spectacle va-t-il susciter à nouveau des tensions ? Tous les ingrédients semblent à nouveau réunis. Car, après le souhait formulé jeudi par le Medef, lors des négociations su l'assurance chômage, de supprimer le régime des intermittents, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, a accusé ce week-end le patronat de vouloir "tuer la culture".

 

 

"Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse", a jugé la ministre, dénonçant une Medef qui cherche "des boucs émissaires". Pour la défense des intermittents, elle a affirmé : "Economiquement, on a besoin des intermittents. Quand vous investissez 1 euro dans un festival ou un établissement culturel, vous avez 4 à 10 euros de retombées économiques pour les territoires". Alors que François Hollande, dans la lignée du pacte de responsabilité négocié avec le Medef pour relancer l'emploi, reçoit lundi des patrons étrangers, le positionnement d'Aurélie Filippetti pourrait parasiter le "rapprochement", ou la tentative de rapprochement dénoncée par beaucoup à gauche.

 

 

Déficit : un milliard d'euros

 

Le régime des intermittents reste un thème particulièrement clivant. Il est l'un des rouages essentiels de l'exception culturelle française - en 2012, 112 000 personnes ont été indemnisées au titre de ce régime -, mais, régulièrement, des voix s'élèvent pour en réclamer la réforme car source de déficit : un milliard d'euros, soit un tiers du déficit total de l'assurance-chômage selon un rapport de la cour des comptes datant de 2012. Dernièrement, encore, les Sages ont pointé ce système d'indemnisation décrit comme "plus favorable" que celui dont bénéficient les autres demandeurs d'emploi.

 

 

En confiant une mission à l'inspection générales des affaires culturelles sur le suivi des négociations actuelles, le gouvernement va tenter d'apaiser le climat. Cela suffira-t-il ? Une "coordination des intermittents et précaires" qui tient ce soir une assemblée générale au théâtre du Rond-Point à Paris, s'inquiète et s'interroge de façon véhémente : "Soit nous sommes gouvernés par des aveugles, soit les socialistes sont totalement hypnotisés par l'idéologie néolibérale". Une manifestation nationale des intermittents est programmée le 27 février. Le rapport de force est engagé. Xavier Frère

 

 

 

 

CONSOMMATION - Après l'envolée des tarifs suite aux tempêtes. Le retour du poisson à un prix abordable. Bonne nouvelle pour le consommateur, les prix du poisson devraient repartir à la baisse cette semaine. Hier, les marins-pêcheurs du Finistère ont repris la mer.

 

 

 

 

GASTRONOMIE - Réseaux sociaux : les chefs se rebiffent. Les cuisiniers ne veulent plus qu'on prenne leurs plats en photo. Déguster oui, flasher et tweeter non. Les chefs en ont assez de voir leurs mets postés sur internet.

 

 

Devant la beauté du met, il vous est surement déjà arrivé de prendre en photo votre assiette. Alors ne vous étonnez pas de voir un appareil photo barré en bas de la carte du cuisinier étoilé Alexandre Gauthier : comme lui, plusieurs chefs s'agacent de voir des clients, téléphone en main, prendre des photos de leurs plats pour les poster sur les réseaux sociaux.

 

 

"On peut être copié"

 

Gilles Goujon, chef trois étoiles à l'Auberge du vieux puits à Fontjoncouse, dans l'Aude, prend l'exemple de son eofu de poule "pourri" de truffes. "Si les gens le prennent en photo coupé et l'envoient sur les réseaux sociaux, ça enlève la surprise". "On enlève aussi un peu ma propriété intellectuelle, on peut être copié", se plaint le chef. Sans compter qu'une "photo prise avec un smartphone pas terrible est rarement bonne".

 

 

"Ca ne donne pas la meilleure image de notre travail. C'est embêtant", poursuit-il. Il se plaint d'une blogueuse qui avait critiqué la cuisson de son pigeon, photo à l'appui, mais présentant l'oiseau non découpé. "Donc on ne voyait pas la cuisson du pigeon !", lâche le chef, toujours énervé, plusieurs mois après les faits.

 

 

Les chefs français ne sont pas les seuls à se plaindre. Dans le New York Times, des chefs de la "Grosse pomme" dénonçaient récemment l'attitude de certains clients, débout sur leur chaise pour prendre la meilleure photo possible, qui utilisent le flash, voire des trépieds en plein restaurant. Conséquence : quelques-uns interdisent aux clients de prendre des clichés.

 

 

"Beaucoup de gens" prennent des photos, "c'est compliqué d'interdire", confie Gilles Goujo. "Je cherche une phrase à écrire (Ndlr : sur le menu), mais je n'ai pas encore trouvé la bonne formule, qui ne soit pas choquante". Alexandre Gauthier, chef du restaurant la Grenouillère, à la Madelaine-sous-Montreuil (Pas-de-Calais), a lui représenté un appareil photo barré sur sa carte. "Les photos ne sont pas interidtes, mais je veux créer l'interrogation".

 



20/02/2014
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