11. -465 Le dernier tyran de Syracuse
■ -465 en Grèce - Chute des Deinomédines à Syracuse. Le dernier tyran de Syracuse, Thrasybule, vaincu, est exilé à Locres. Il n'y a plus de tyrannie ni d'empire syracusain. Les syracusains doivent cependant lutter contre 7000 mercenaires qui avaient reçu la citoyenneté des tyrans et à qui ils ne veulent accorder que des droits restreints. Révoltés, ils se retranchent dans l'île d'ortygie et le quartier d'Achradina. A Géla, à Agrigente et à Himère s'affrontent également anciens et nouveaux citoyens, jusqu'en -461.
■ -465 en Grèce - Cimon d'Athènes essaye d'installer des colons athéniens en Thrace pour mettre la main sur les mines d'argent du Mont Pancée. Mais cette colonie est massacrée, et cet acte de vouloir fonder une colonie provoque la révolte de Thasos, qui exploitait avant ces mines de métaux précieux. Athènes mate cette révolte en deux ans comme elle l'a déjà fait à Naxos en -470. Son impérialisme commence à se faire sentir pesamment, ceux qui sont entrés dans la Ligue de Délos doivent y rester. Thasos doit détruire ses murs, livrer sa flotte, abandonner ses possessions en Thrace et payer des indemnités de guerre. Sa puissance est brisée. Cimon, né v. 510, mort v. 450–449 devant Citium, homme d'État et stratège athénien.
■ -464 en Grèce - Révolte des Hilotes et des Messéniens contre Sparte. Troisième guerre de Messénie, après les deux premières guerres, la Messénie n'est encore qu'imparfaitement soumise. La cité de Tégée, par exemple, aide toujours en sous-main une guérilla messénienne, malgré un traité avec Sparte. En -464, un grand tremblement de terre secoue la Laconie. Presque toutes les maisons de Sparte sont détruites, le gymnase s'effondre, tuant la majorité des éphèbes qui s'y entraînent. Alors que l'armée spartiate était en route vers Thasos pour l'aider dans sa révolte contre Athènes, les Messéniens se révoltent, à la fois les hilotes messéniens (ceux de Laconie participent, mais minoritairement) et les cités périèques de la côte (Thouria et Aithaia). La guerre est loin d'être évidente pour Sparte. Dès -499, Aristagoras avait prévenu les Spartiates de se méfier des Messéniens, presque aussi forts qu'eux (Hérodote, V, 49). De fait, Sparte doit faire appel à ses alliés, Égine, Platées, Mantinée et même Athènes. La bataille de Stényclaros à elle seule coûte la vie à 300 Égaux. La guerre s'achève en -354 sur un compromis. Ceux qui tiennent la forteresse de l'Ithômé doivent quitter le Péloponnèse – ils sont ensuite installés à Naupacte par les Athéniens. La troisième guerre de Messénie reste un traumatisme pour Sparte. La violence à l'égard des hilotes redouble ensuite, notamment dans le cadre de la kryptie.
■ -462 en Grèce - Une armée athénienne dirigée par Cimon d'Athènes va au secours de Sparte contre les Messéniens révoltés (-462/-461). Elle échoue et l'expédition athénienne est renvoyée par Sparte.
■ -462 en Grèce - Réformes démocratiques d'Éphialtès à Athènes. Éphialtès profite de l'absence de Cimon pour déconsidérer l'Aréopage, principal soutien de Cimon, et le priver d'un grand nombre de ses prérogatives politiques et judiciaires, au profit des Cinq-Cents, de l'assemblée et des tribunaux. Institution de la rétribution des fonctions publiques, à l'exception de celles comportant des responsabilités importantes. Éphialtès était un homme d'État athénien qui devint le chef du parti démocratique à partir de 465 av. J.-C. et qui s'opposa à l'aristocrate Cimon. Il ne faut pas le confondre avec le personnage qui trahit Léonidas aux Thermopyles. L'Aréopage était à Athènes la "colline d'Arès", située à l'ouest de l'Acropole ; c'était aussi le nom du conseil qui s'y réunissait.
■ -462 en Grèce - Le roi de Sparte Archidamos II met fin à la troisième guerre de Messénie en écrasant les Messéniens et les hilotes réfugiés sur le mont Ithome et repousse l'aide athénienne. Archidamos II, roi de Sparte. Roi de Sparte vers 469, de la famille royale des Eurypontides, Archidamos met fin à la troisième guerre de Messénie en 462 avec l'aide d'Athènes. Ami de Périclès, réputé pour sa prudence, Archidamos tente d'éviter la guerre du Péloponnèse, puis en 431 envahit l'Attique sans parvenir à bloquer sérieusement Athènes (à cette occasion, il interdit à ses soldats d'endommager les domaines de Périclès). Il s'empare de la ville de Platées en 427 après un siège de deux ans.
■ -462 en Grèce - Alliance entre Athènes et Argos contre Sparte.
■ -461 en Grèce - Alliance entre Athènes et Mégare. Alliance d'Athènes avec Argos puis Mégare qui abandonne la ligue du Péloponnèse; les Athéniens érigent des Longs Murs entre l'astu de Mégare et son port oriental de Nisaia. Cette dernière alliance provoque l'hostilité des Corinthiens contre les Athéniens.
■ -461 en Grèce - Révolte des hilotes à Spartes. Cité oligarchique gouvernée par les "Égaux", Sparte subit en 461 avant J.-C. une révolte des serfs, les hilotes. Dénués de tout droit civiques et affectés au travail de la terre des "Égaux", les hilotes diffèrent des esclaves des autres cités grecques par le mépris et les violences qu'ils subissent. Lorsqu'ils se révoltent, les "Égaux" sont en nombre bien inférieur et Athènes propose du renfort. Sparte refuse cette aide, ce qui provoque un sentiment d'humiliation chez les Athéniens. Cimon est ostracisé l'année suivante, laissant le champ libre à Périclès. La trêve entre les deux cités est considérée comme rompue.
■ -461 en Grèce - Ostracisme de Cimon d'Athènes par Périclès. C'est la rupture, entre Athènes et Sparte, de l'alliance de 481.
■ -461 en Grèce - Assassinat d'Éphialtès à Athènes.
■ -461 en Grèce - Périclès prend la tête d'Athènes (jusqu'en -429). Périclès devient le chef politique d'Athènes. C'est le début d'une phase d'entreprises politiques et impérialistes qui finiront par excéder les forces de la cité. Ainsi Athènes s'allie à Argos. Le réseau de ses alliances cerne Corinthe dans son golfe. Périclès, (495-429), parent de Clisthène, s'installe au pouvoir à Athènes. Il est désigné chef du parti démocratique avant d'être élu, puis réélu stratège pendant 15 ans.
■ -460 en Grèce - Athènes envoie une armée pour soutenir la révolte d'Inaros en Égypte contre les Perses, qui sont défaits. Memphis est prise aux Perses. Inaros était le fils d'un roi libyen, qui prit la tête d'un mouvement d'insurrection contre les Perses. Vers 460 av. J.-C., il demande l'aide des Athéniens, qui, déjà en guerre contre la Perse, dépêchent en Égypte des troupes.
■ -460 à -377 - naissance et mort de Hippocrate. Médecin grec. Né dans la confrérie médico-religieuse des Asclépiades, descendants présumés des dieux de la Médecine, Hippocrate est éduqué par sa famille avant de compléter sa formation à Athènes. Lors de nombreux voyages, à Thrace, Délos et Messalie, il parfait ses connaissances et donne des cours qui seront largement diffusés par ses disciples. Hippocrate a donné son caractère scientifique à la médecine qui jusqu'alors détenait un caractère profondément sacré. En effet, c'est le premier en Occident à voir dans tous les symptômes des causes uniquement naturelles et à définir le but de la médecine: seconder la nature et 'primun non nocere', avant tout ne pas nuire. Aujourd'hui encore, la profession médicale reste unie et fidèle aux devoirs édictés par Hippocrate dans son 'Serment'.
■ -460 à -395 - naissance et mort de Thucydide. Historien grec. Né dans une famille noble d'Athènes, Thucydide reçoit un commandement militaire en -424 mais ne peut empêcher la chute d'Amphipolis. Cet échec lui vaut d'être condamné à l'exil et commence alors pour lui sa carrière d'historien qui, elle, le couronnera par delà les siècles. Chassé d'Athènes, Thucydide voyage dans toute la Grèce et accumule de nombreux documents et témoignages des combattants des deux camps. Il s'attache à relater les faits avec rigueur et objectivité en cherchant à en expliquer les causes. En cela, il semble être le premier à avoir jeté les bases du travail historique, séparant désormais nettement le plan du merveilleux mythique de celui de la réalité historique. A la différence de son prédécesseur Hérodote, il donne aux faits économiques et sociaux leur importance véritable et est un témoin important de son temps. Homme d'une seule oeuvre, son 'Histoire de la guerre du Péloponnèse' est restée inachevée.
■ -458 - Première de "l'Orestie". "L'Orestie", d'Eschyle, est présentée pour la première fois à Athènes. Seule trilogie complète de cette époque dont on a encore le texte, elle met en scène avec force les mystères de la destinée à travers la malédiction des Atrides. Les thèmes de la vengeance mais surtout de la justice et du droit traversent et donne à l'oeuvre toute sa signification. Les cycles mythologiques de la tragédie grecque traverseront les siècles et réapparaîtront dans le théâtre à partir de la Renaissance. L'Orestie est une trilogie dramatique d'Eschyle représentée en 458 av. J.-C. aux Grandes Dionysies d'Athènes, où elle remporte le premier prix. Elle est composée de trois tragédies centrées sur la geste des Atrides : Agamemnon, Les Choéphores et les Euménides ; un drame satyrique intitulé Protée (aujourd'hui perdu) était censé la complèter. C'est la seule trilogie liée conservée.
■ -457 en Grèce - Défaite des Athéniens faces aux armées Spartes et Béotiennes à Tanagra. Bataille de Tanagra : Sparte (la révolte des Hilotes est en partie terminée), Corinthe et la ligue béotienne, sont victorieux sur les Athéniens et les Argiens.
■ -457 en Grèce - Bataille d'oenophyta : Désastre de Thèbes devant Athènes, deux mois après Tanagra. Athènes envahit la Béotie, sauf Thèbes, et la Phocide. La ligue béotienne est dissoute par Athènes contraint les Béotiens à adopter des régimes démocratiques.
■ -456 en Grèce - Prise d'Égine par Athènes. Athènes s'empare d'Égine (hiver) et renforce ainsi sa prépondérance en Grèce centrale (ou 457 av. J-C.). Elle lance des expéditions autour du Péloponnèse : Tolmidès incendie les cales de Gythion et fait adhérer à la ligue Zacynthe et Céphalonie. Périclès, malgré sa victoire, ne réussit pas à prendre Sicyone mais obtient l'adhésion de l'Achaïe.
■ -456 mort d'Eschyle.
■ -454 en Grèce - Le trésor de la ligue de Délos est transféré au Parthénon. Athènes franchit le pas symbolique qui entérine son hégémonie en mer d'Egée : elle transfert le trésor de la ligue de Délos au Parthénon. Après plusieurs guerres destinées à maintenir de force des cités dans l'union, la ligue devient un empire, une "hégémonie" d'Athènes, sans pour autant être un État. En fait la domination est avant tout financière, Athènes décidant du tribu à apporter à la ligue et se l'attribuant en partie.
■ -451- Les décemvirs remplacent les Consuls. Decemviri désigne le collège de 10 anciens consuls auteurs de la Loi des XII tables (premier corpus de lois romaines écrites.)
■ -451 en Grèce - Trêve de cinq ans entre Athènes et Sparte. Retour de Cimon à Athènes. Il obtient un armistice de cinq ans entre Athéniens et la Ligue du Péloponnèse et contribue financièrement à la reconstruction d'Athènes.
■ -451 en Grèce - Réformes de Périclès sur le droit de cité qui impose que pour être citoyen il faut être de condition libre et de deux parents athéniens (le droit du sang en quelque sorte) et peut-être début de la misthophorie (indemnité journalière pour les jurés des tribunaux populaires). Réformes politiques à Athènes. Périclès émet son premier décret majeur tandis que le fonctionnement politique de la cité semble évoluer. Dorénavant, il faudra deux parents athéniens pour prétendre à la citoyenneté. Les assemblées deviennent plus rigoureusement fixées et les magistrats plus contrôlés. Issu d'une famille aristocratique, Périclès devient de plus en plus influent.
■ -450 - Les celtes de la Tène s'installent en Champagne. Ils s'étendent peu à peu sur le territoire français jusqu'à la Garonne, formant ce que l'on appelle aujourd'hui la civilisation gauloise.
■ -450 - Invention de l'arbalète en Chine. L'arbalète (du latin arcuballista) est une arme de jet, inventée par les Chinois, et dont la présence est attestée chez les Romains. Le gastrophète est l'ancêtre de l'arbalète : mais ce n'était alors qu'une arme de siège, trop lourde pour servir sur un champ de bataille. D'abord arme de chasse, l'arbalète est utilisée comme arme de guerre au Moyen Âge. Méprisée par la chevalerie, elle est considérée comme arme déloyale, car - tuant à distance - elle ne permet pas à l'adversaire de se défendre. Son usage est interdit par le pape Innocent III, qui menaçait les arbalétriers d'excommunication. – interdiction qui reste lettre morte auprès des princes d'Occident. Durant les guerres médiévales, la France fait souvent appel à des mercenaires arbalétriers étrangers (notamment italiens).
■ -449 - Restauration des Consuls sous la pression des plébéiens.
■ -449 en Grèce - Paix de Callias entre la Grèce et l'Empire Perse (Artaxerxès II). La Paix de Callias, signée à Suse, met fin aux hostilités entre Grecs et Perses. Le roi Achéménide, Artaxerxès Ier, s'engage à ne pas envoyer d'armée à plus de trois jours de marche de la mer Égée. Il renonce à ses visées sur la mer Egée, l'Hellespont et le Bosphore et reconnaît l'indépendance politique des cités grecques d'Asie Mineure. La paix de Callias, du nom de l'homme politique athénien qui la négocia, met un terme définitif aux guerres médiques après la victoire d'Athènes à Salamine de Chypre la même année.
Le souverain perse Artaxerxès Ier s'engageait à ne pas envoyer de troupes à plus de trois jours de marche des côtes de la mer Égée. La réalité de cette paix est cependant discutée. Artaxerxès Ier, Longue-Main est le fils et successeur de Xerxès Ier sur le trône de Perse en -465. Il commençe son règne par l'exécution d'Artaban, ministre et assassin de son père, puis en faisant tuer tous ses frères après la révolte de l'un d'entre eux, Satrape de Bactriane. Confronté à une révolte en Égypte initiée par Inaros et Amyrtée avec l'aide d'Athènes, il en triomphe non sans difficultés vers -456. Le corps expéditionnaire athénien, retranché sur une île du Nil, est massacré vers -456 tandis qu'une flotte de renfort est anéantie. Vers -449 il aurait signé la paix de Callias consacrant la renonciation des Perses aux villes grecques d'Ionie. La signature de cette paix reste cependant contestée.
■ -447 - Création des Questeurs. Les questeurs sont des magistrats romains chargé des finances. Créés au nombre de 2 en -447, ils sont 4 en -267, 20 sous Sylla et 40 sous César. Ils sont les gardiens du Trésor, chargé des finances de l'armée et des provinces. L'âge minimum requis est de 28 ans pour les patriciens et 30 ans pour les plébéiens après la réforme de Sylla. C'est la première fonction qui doit être exercée dans le cursus honorum.
■ -447 en Grèce - Périclès fait construire le Parthénon. Sous la pression de Périclès qui menace de le faire construire avec sa propre fortune si la cité refuse de voter son financement, Athènes décide de la construction d'un nouveau temple en l'honneur de la déesse Athéna. Détruit par les Perses lors de la deuxième guerre médique, le temple sur l'Acropole n'avait été que partiellement reconstruit. La première étape consistera en la construction du Parthénon, temple entouré d'une frise retraçant les Panathénées, grande fête religieuse de la cité, puis ce sera les Propylées et l'Erechthéion. Le Parthénon, proprement dit le "local des vierges" est un édifice situé sur l'Acropole d'Athènes. Probablement le plus connu des monuments grecs classiques, il est aussi considéré depuis l'Antiquité comme le modèle achevé du temple dorien (grec).
■ -447 en Grèce - Victoire des Thébains sur Athènes à Coronée. Intervention d'Athènes en Béotie contre les oligarques de Chéronée et d'Orchomène proches de Sparte, qui font défection. Athènes réagit et réduit la population de Chéronée en esclavage. Défaite athénienne à Coronée (Nord-Ouest de Thèbes en Béotie) : retour de l'influence spartiate en Béotie et, avec elle, des régimes oligarchiques ; organisation fédérale autour de Thèbes (seule Platées reste fidèle à Athènes).
■ -446 Juin : Soulèvement général de l'Eubée (sauf Carystos) contre Athènes, suite à la défaite de Coronée. Au moment où Périclès intervient avec une armée importante une vaste coalition se forme pour soutenir la défection de Mégare et ravage la plaine d'Éleusis. Périclès réagit habilement en séparant les coalisés, certainement en achetant le roi de Sparte Plistoanax, puis retournant en Eubée en signant des traités avec les diverses cités précisant leurs droits et leurs obligations envers Athènes. Deux clérouquies sont créées à Chalcis et Oréos pour maintenir l'ile dans l'obéissance.
■ -446 - Paix de Trente Ans, négociée par Callias, conclue entre Athéniens et Spartiates : reconnaissance de chaque système hégémonique par l'autre, mais au prix, pour les Athéniens, d'un retour en arrière (ils perdent l'Achaïe et Mégare et laissent l'hégémonie sur la Béotie à Thèbes). Sparte et Athènes s'interdisent mutuellement de débaucher leurs vassaux. Seules les cités encore indépendantes peuvent y être incluses. Cet accord, certes précaire (il durera en réalité 14 ans), porte, sous le gouvernement de Périclès, Athènes à son apogée.
■ -444 - Les tribuns militaires remplacent les consuls. Tribun: officier supérieur. Une légion comprend généralement six tribuns qui la commandent chacun à tour de rôle.
■ -444 à -365 - naissance et mort de Antisthène. Philosophe grec, disciple de Socrate, qui fonda l'école de philosophie connue sous le nom de cynisme. Il considérait que le bonheur ne pouvait être atteint que par la vertu: c'est pourquoi il dénonça l'art et la littérature, condamna le luxe et le confort et exalta l'accomplissement des tâches les plus pénibles. Fondateur de l'école des Cyniques, il avait d'abord étudié sous le sophiste Gorgias, et avait enseigné la rhétorique avec succès; mais ayant un jour entendu Socrate, il ferma son école et se livra tout entier à l'étude de la philosophie.
Antisthène professait la morale la plus austère; il pensait qu'il n'y a de beau que la vertu, de laid que le vice, et s'élevait au-dessus des bienséances sociales, qu'il regardait comme de vains préjugés. On l'a accusé d'être vertueux avec ostentation: Socrate disait de lui qu'on voyait son orgueil percer à travers les trous de son manteau. Le terme "cynisme" provient du grec ancien qui signifie "chien", en référence à l'attitude d'Antisthène, le fondateur du cynisme, puis de celle de Diogène de Sinope, qui souhaitait être enterré "comme un chien".
Selon d'autres sources, le nom viendrait du gymnase dans lequel Antisthène enseignait, le Cynosarge (littéralement "chien agile"). Platon définissait Diogène de Sinope comme un Socrate furieux dont le but est de subvertir tout conformisme, tout modèle moral. Sa philosophie se traduit par des actes volontaires et provocateurs. Il transgresse tous les fondements mêmes de la culture, urine et aboie comme un chien, se masturbe en public ; il n'hésite pas à mendier, ne respecte aucune opinion et provoque même les puissants. La philosophie cynique a pour but ultime la sagesse, une éthique de vie. Selon Antisthène, aucun discours ne vaut, aucune étude ni savoir. Seules comptent la sagesse et la vertu, double finalité de la philosophie cynique. Une fois cette vertu atteinte, le philosophe peut se considérer comme libre, car vivant dans l'atuphia, l'"absence de vanité".
■ -443 en Grèce - Fondation de la colonie grecque de Thurium en Lucanie (Italie). Lucanie, la Région de Basilicate (anciennement Lucanie), est une région d'Italie méridionale. Elle est enclavée, malgré deux courtes façades maritimes, entre la Campanie, les Pouilles et la Calabre.
■ -443 - Création du Collège des censeurs à Rome.
■ -443 - Périclès (né en -495), élu stratège d'Athènes (fin en -429). Périclès accède à la plus haute magistrature de la cité d'Athènes en devenant stratège. Ce poste n'est pas unique puisqu'il y a dix stratèges, mais Périclès sera constamment réélu pendant quinze ans, longévité alors exceptionnelle. Personnalité originale, préférant la compagnie des intellectuels à celle des politiques, Périclès va accompagner l'apogée d'Athènes jusqu'à l'épidémie de peste qui le terrassera en 429 avant J.C. Défenseur de la démocratie Périclès a introduit les "misthoi", indemnités qui permettent à chaque citoyen de participer à la politique.
■ -440 en Grèce - Début de la révolte de Samos contre Athènes, provoquée par une rivalité avec Milet pour la possession de Priène. Milet, qui a le dessous, fait appel à Athènes. Périclès intervient avec 40 navires, renverse le gouvernement oligarchique de Samos, prend des otages et laisse une garnison. Aidés par le satrape perse Pissouthnès, les oligarques reviennent en force, libèrent leurs otages et livrent les Athéniens aux Perses. Byzance s'associe à la défection, tandis que Samos espère l'intervention de la flotte phénicienne et l'appui des Péloponnésiens.
Athènes mettra huit mois à réduire la révolte. Elle envoie 200 navires. Après une victoire navale remportée sur des forces supérieures en nombre, Périclès assiège Samos. Il part avec près de la moitié de sa flotte pour surveiller l'arrivée d'une éventuelle escadre phénicienne. Les Samiens l'emportent alors sur les Athéniens, ce qui leur permet de se ravitailler pour soutenir un long siège. Priène est une cité grecque de Carie (Asie mineure), située sur l'embouchure du Méandre. Un satrape est le gouverneur d'une satrapie, c'est-à-dire une division administrative de l'Empire perse. Le satrape a pour rôle principal de faire régner l'ordre dans sa province, et d'agrandir le territoire de l'Empire. En effet, selon la titulature achéménide, le Grand Roi est "roi de l'univers" et "roi des quatre directions". Demander à un peuple "la terre et l'eau", signe de soumission, revient donc simplement à réclamer son dû. À la fin du VIe siècle, le satrape Oroitès se voit ainsi reprocher de n'avoir pas "su ajouter l'île de Samos aux domaines du roi" (Hérodote, III, 126).
■ -438 - Prise de Capoue par les Samnites. Samnites, tribus sabelliennes (conforme à la doctrine de Sabellius) établies dans le Samnium (région montagneuse d'Italie centrale). Sabellien ancien peuple de l'Apennin issues des Sabins.
■ -438 - Achèvement du Parthénon. Après onze ans de travaux, la cité a achevé le Parthénon. Le sculpteur Phidias a réalisé les statues et supervisé la construction de la frise. Au sein du Parthénon, trône une statue haute de quinze mètres d'Athéna Parthénos. Athéna est célébrée dans la ville qui porte son nom pour de multiples raisons. Elle est généralement nommée Athéna Polias, la protectrice de la cité. Mais les constructions à sa gloire ne s'arrêtent pas là : pendant cinq ans l'entrée du Parthénon, passage monumental, est construite : ce sont les Propylées. Le Parthénon est un édifice situé sur l'Acropole d'Athènes. Probablement le plus connu des monuments grecs classiques, il est aussi considéré depuis l'Antiquité comme le modèle achevé du temple dorien. Phidias, (Athènes, v. 490 – Olympie, ap. 430), est un sculpteur du premier classicisme grec.
■ -437 - Construction de la statue de Zeus olympien. La statue chryséléphantine de Zeus olympien est la troisième des sept merveilles du monde. Le terme chryséléphantine signifie qu'elle était composée à la fois d'or (Chrysos) et d'ivoire (éléphantine). Elle fut sculptée par Phidias de 437 av. J.-C. à 433 av. J.-C. pour le temple de Zeus à Olympie (432 av. J.-C. selon certains archéologues grecs). Elle mesurait environ 12,75 mètres de haut (en incluant son socle). Les parties nues étaient sculptées en ivoire. Les cheveux, la barbe, les sandales, et la draperie étaient en or. Le trône était d'ébène et d'ivoire.
■ -435 en Grèce - Conflit entre Corinthe et Corcyre : Epidamne, colonie de Corcyre, fait appel à elle car les oligarques, chassés de la ville, se sont alliés aux Barbares du voisinage pour pratiquer un brigandage insupportable. Les oligarques corcyréens refusent d'intervenir et les démocrates d'Epidamne se tournent vers Corinthe, métropole de Corcyre, qui envoient des colons et des troupes. Les Corcyréens assiègent Epidamne. La guerre éclate entre Corinthe et Corcyre, laquelle réussit à vaincre la flotte corinthienne et à faire capituler Epidamne.
■ -433 en Grèce - Alliance entre Athènes et Corcyre. Corinthe prépare sa revanche contre Corcyre, qui fait appel à Athènes. Une alliance défensive est conclue, et dix navires Athéniens sont envoyés à Corcyre (ils seront suivis par 20 autres). Corinthe et ses alliés (150 navires) sont vainqueur de la flotte de Corcyre (110 navires) aux îles Sybota, ce qui entraîne l'intervention d'Athènes. Corinthe réussit à sauver sa flotte, mais perdra Céphalonie et Zante, clés du commerce avec l'occident, au profit d'Athènes. A l'automne, Athènes adresse un ultimatum à Potidée, ancienne colonie corinthienne faisant partie de la ligue de Délos. Elle doit raser ses murs, livrer des otages et expulser les magistrats corinthiens. Potidée envoi une ambassade à Athènes pour empêcher, sans succès, son intervention. Elle envoie également une ambassade secrète à Sparte, accompagnée de Corinthiens, qui aurait obtenu la promesse d'une invasion de l'Attique si les Athéniens attaquaient Potidée.
■ -432 en Grèce - Révolte de Potidée contre Athènes. Potidée, qui refuse de raser ses murailles, se révolte contre Athènes, suivie par les Chalcidiens, qui abandonnent leur cité pour se réunir à Olynthe à l'instigation de Perdiccas, et par les Bottiens. Corinthe envoie 2000 mercenaires, Athènes 70 navires et 3000 hoplites rejoint par 600 cavaliers macédoniens. Les Potidéates sont vaincus et la ville est assiégée par Athènes.
■ -432 - Le savant grec Méton applique le cycle métonique en astronomie. Il permet l'établissement du calendrier luni-solaire, en particulier le calendrier attique. Cycle métonique, en astronomie et dans l'établissement des calendriers, le cycle de Méton ou cycle métonique est un commun multiple approximatif des périodes orbitales de la Terre et de la Lune. En effet, 19 années tropiques et 235 mois synodiques ne diffèrent que de 2 heures; donc après 19 ans, les même dates de l'année correspondent avec les même phases de la Lune. Le rang d'une année dans ce cycle s'appelle nombre d'or, peut-être parce qu'il était gravé chaque année sur les piliers d'un temple à Athènes et est utilisé pour le calcul de la date de Pâques.
Le nom cycle métonique provient de l'astronome grec Méton qui avait déjà remarqué cette coïncidence aux environs de -432, comme le fit l'astronome chaldéen Kidinnu vers -380. Mais des écrits cunéiformes semblent indiquer que ce cycle était déjà connu en Mésopotamie dès le VIe siècle av. J.-C. et était utilisé pour prédire les éclipses. Le cycle de Méton est employé dans les calendriers luni-solaires. En effet, dans un calendrier luni-solaire typique, la plupart des années sont des années lunaires de 12 mois, mais 7 des 19 années possèdent un mois supplémentaire, connu sous le nom de mois intercalaire ou embolismique.
Dans les calendriers babyloniens et hébreux antiques, les années: 3, 6, 8, 11, 14, 17 et 19, sont les années de treize mois du cycle métonique. Méton d'Athènes est un astronome natif d'Athènes, ayant vécu dans la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C. Il appliqua en -432 le fameux cycle luni-solaire qui porte son nom. Ce cycle a pour base une somme de 235 lunaisons ou 6 940 jours, équivalant à 19 années solaires de 365 jours 5/19 (certes ce n'était pas tout à fait juste).
■ -432 en Grèce - Révolte de Mégare contre Athènes. Périclès interdit les ports de l'empire et les marchés d'Attique à Mégare, une des causes de la guerre du Péloponnèse. Mégare est une cité grecque de l'Attique, capitale de la Mégaride. Située à l'extrémité est de l'isthme de Corinthe, à mi-chemin entre Corinthe et Athènes, elle est connue à l'origine sous le nom de Nisée, d'après le roi éponyme légendaire Nisos.
■ -431 - Début de la guerre du Péloponnèse entre Athènes et Sparte sous le prétexte qu'Athènes avait apporté son aide à Corcyre lors d'un conflit avec Corinthe (fin en 404 av. J.-C.) : Au printemps, les Thébains, appelés par les oligarques de Platées, s'emparent de la ville, mais sont massacrés ou fait prisonnier par le peuple. Le gros des forces thébaines envahit alors le territoire de Platée, puis se retire sous la promesse que les 180 prisonniers thébains auront la vie sauve. Ils sont massacrés, malgré Athènes, qui aurait voulu les épargner. Athènes installe une garnison à Platée, tandis que 60 000 hoplites péloponnésiens ou béotiens marchent sur l'Attique.
Périclès fait venir à Athènes la population de l'Attique qui est ravagée par Sparte. Athènes, assiégée, est ravitaillée par la flotte (431/428 av. J.-C.). Guerre d'usure : Sparte envahit tous les ans l'Attique, détruisant les récoltes, jusqu'en 425 (sauf en 429 et 426). Les Athéniens, retranchés derrière leurs murs, utilisent leur flotte pour ravager les côtes du Péloponnèse et couper les communication avec la Grande Grèce. La flotte athénienne ravage l'Élide et s'empare de Céphalonie, ce qui permet aux Athéniens de contrôler la sortie du golfe de Corinthe. Athènes expulse tous les habitants d'Égine accusés d'avoir contribué au déclenchement de la guerre et repeuple l'île avec des clérouques.
Les alliés de Sparte (ligue du Péloponnèse) : le Péloponnèse, sauf Argos et l'Achaïe, l'Isthme (Corinthe et Mégare), la Béotie, sauf Platées, la Phocide, la Locride, Leucade, Ambracie et la Macédoine (au début du conflit). Ils ont l'avantage sur terre. Athènes et la ligue de Délos dominent sur mer (300 trières, plus 150 à 200 trières de Chio, Lesbos et Corcyre) et ont des moyens financiers supérieurs (tribut des alliés et mines du Laurion). Athènes dispose de 13 000 hoplites d'active (de 20 à 49 ans). La guerre du Péloponnèse désigne le conflit qui dura de -431 à -404, opposant Athènes, qui avait transformé la ligue de Délos (destinée à l'origine à résister aux Perses) en un empire soumis à son pouvoir, et Sparte, puissance oligarchique et conservatrice, dont l'armée terrestre était la force militaire la plus puissante de l'époque, et qui dirigeait la Ligue du Péloponnèse ainsi que la Béotie. La guerre du Péloponnèse s'est terminée par la victoire de Sparte.
■ -431- mai Sparte envahit l'Attique. Les spartiates parviennent à l'Attique, territoire entourant la ville d'Athènes, et le dévastent. Face à la supériorité terrestre des spartiates, le stratège athénien Périclès a choisi de rapatrier tous les habitants dans l'enceinte de la ville. Celle-ci est protégée par un mur construit après les guerres médiques. Il compte ainsi profiter de la supériorité maritime d'Athènes pour attaquer les côtes de Sparte pendant que les armées de cette dernière sont dans l'Attique.
A découvrir aussi
- 4. - 2000 Antiquité
- 19. -50 La Gaule est entièrement pacifiée
- 33 - De 681 à 799 - Incursion de pirates danois en Aquitaine
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres