Nos ancêtres et la société gauloise
La société gauloise
Représentation moderne d'un chef gaulois. © Erica Guilane-Nachez - Fotolia.com
La tribu gauloise
Jusqu'à la conquête romaine, les Gaulois repoussent toute forme d'autorité unique. L'entité de base est la tribu, un ensemble de familles issues d'une origine commune, souvent très ancienne, regroupant quelques dizaines ou des milliers d'individus. Ces tribus s'organisent à partir d'assemblées politiques dans lesquelles chaque individu intervient en fonction de son statut social.
Les sociétés gauloises sont néanmoins complexes et hiérarchisées, notamment sur le principe de la "clientèle". Les règles sociales imposaient que certains individus de position sociale modeste se mettent sous les ordres et la protection de personnes d'influence. Celles-ci leur assuraient sécurité et aide matérielle en échanges de services. Ce lien social se transmettait généralement de générations en générations.
La société gauloise est en réalité bien différente de celle imaginée et représentée dans les livres scolaires du XIXe et du début du XXe siècle. Loin d'être composée d'hommes barbares et de guerriers, la civilisation gauloise était brillante, au carrefour de différentes cultures.
- Les druides : ils président les affaires religieuses mais cumulent aussi les fonctions de savant, d'éducateur, d'homme de justice et de législateur. Cette charge est héréditaire mais nécessite de surcroît un long apprentissage.
- Les guerriers ou l'aristocratie guerrière : l'accession au statut de guerrier est également héréditaire mais suppose surtout la capacité d'acquérir un équipement onéreux. "Une grande épée suspendue au côté droit, un bouclier allongé de grandes dimensions, de longues piques et une sorte de javelot qui va plus loin que la flèche" écrit Plutarque. Les travaux archéologiques ont permis de dresser un portrait un peu plus précis du guerrier gaulois. Loin d'être un bagarreur indiscipliné, il était en réalité un combattant redouté pour sa technique, qui impressionnait par le raffinement de son équipement.
La guerre chez les Gaulois n'est pas anodine. Une dimension religieuse entoure vraisemblablement les combats entre tribus et peuples ennemis, ce qui confère au guerrier une dimension sacrée.
- Les plébéiens : paysans ou artisans, ils n'appartiennent à aucune famille de renom et ont un pouvoir politique limité. Le fait de payer des impôts les autorise à participer aux assemblées populaires, mais sans réellement peser dans les décisions. Par le système de la "clientèle", ils peuvent également vendre leur suffrage en échange de biens convoités et acquérir la protection des Gaulois de position sociale plus importante.
Les "esclaves" au temps des Gaulois
Une forme de vassalité règne déjà chez les Gaulois. Les esclaves, dont le statut se transmet de père en fils, n'ont aucun poids politique mais jouent un rôle économique déterminant, en travaillant dans les champs, à l'entretien des biens de leur maître. Il peut aussi s'agir de prisonniers de guerre, précieuse monnaie d'échange dans les combats.