la tribune du lundi 15 décembre 2014
BELGIQUE - Grève générale aujourd'hui. Les syndicats contre la politique d'austérité. La Belgique sera paralysée aujourd'hui par une grève nationale organisée par les syndicats pour contester la politique d'austérité du gouvernement. Les syndicats, qui font front commun, avaient déjà réuni 120 000 personnes lors d'une manifestation à Bruxelles le 6 novembre. Leurs revendications sont les mêmes : ils dénoncent un programme de réformes de onze milliards d'euros d'économies en cinq ans.
Le gouvernement de droite dirigé par le libéral Charles Michel prévoit aussi de reculer l'âge légal de départ à la retraite de 65 à 67 ans à partir de 2030, ainsi que des coupes dans les services publics, la culture et les transports. Les syndicats s'opposent aussi à l'abandon du "saut d'index" prévu pour 2015, soit l'absence de revalorisation des salaires par rapport à l'inflation.
Avions cloués au sol, trains, trams et bus remisés dans les dépôts, accès aux entreprises et aux administrations bloqués par des "piquets" : toutes les régions devraient être touchées par ce mouvement. Les écoles, prisons, administrations et même les tribunaux devraient aussi être en grève. L'Association syndicale des magistrats (ASM) a exprimé vendredi "sa totale solidarité" avec les grévistes, en dénonçant "la mise en péril des services publics". Le secteur de l'industrie et de la distribution, tout comme la poste ou les services de ramassage des ordures, devraient également tourner au ralenti.
REFORMES - L'Italie paralysée par une grève générale. Le Premier ministre, Matteo Renzi, tient bon malgré la pression de la rue. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier en Italie lors d'une grève générale contre les mesures économiques et sociales du gouvernement de centre-gauche Matteo Renzi qui entend malgré tout poursuivre ses réformes.
Avant la Belgique lundi, c'est l'Italie qui était en grève générale hier contre les mesures économiques et sociales du gouvernement de centre-gauche. De nombreux secteurs du public et du privé ont été affectés par le mouvement lancé par plusieurs syndicats dont la CGIL, principale confédération italienne. Une cinquantaine de manifestations étaient organisées dans le pays et plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les principales villes : Milan, Turin, Rome, Palerme...
La principale cible de la colère syndicale reste le "Jobs Act", la réforme du marché du travail voulue par Matteo Renzi afin d'encourager les embauches. Les licenciements seront facilités et les droits et protections des salariés seront réduits dans leurs premières années de contrat. Mais la loi a été définitivement adoptée par le Parlement la semaine dernière et la grève d'hier, après des rassemblements parfois massifs dans les rue de Rome depuis un mois et demi, était donc essentiellement symbolique.
Le mécontentement vient aussi du choix de Matteo Renzi de mettre fin à la concertation avec les confédérations syndicales et au marchandage qu'elles ont imposé pendant des décennies à tous les gouvernements sur de nombreux sujets. Enfin, les syndicats jugent insuffisantes les mesures de relance de l'économie prévues par le projet de budget 2015, qui doit être adopté avant le fin de l'année.
Malgré la pression des syndicats, Matteo Renzi entend poursuivre ses réformes afin d'éviter un "lent déclin". Le début 2015 s'annonce plus difficile avec la suppression du Sénat et une nouvelle loi électorale.
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