Le commencement
L'Europe après la guerre
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Europe se divise en deux blocs
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, c’est sur une Europe dévastée que tombe "le rideau de fer". Dans ce contexte où les premières tensions de la guerre froide apparaissent, les Etats-Unis mettent en place le plan Marshall : l’Europe occidentale reçoit ainsi une aide financière indispensable à sa reconstruction. Ce soutien vise également à contrebalancer l’influence de l’URSS, dont l’Armée rouge occupe une grande partie de l’Europe de l’Est.
Cette dépendance matérielle, à laquelle s’ajoute une dépendance militaire liée aux tensions entre les deux grandes puissances que sont l'URSS et les Etats-Unis, fait prendre conscience aux dirigeants européens qu’il est nécessaire de faire bloc.
La construction de l’Union européenne s’est faite selon la méthode des "petits pas". Il s’agit de construire l’Europe par "le bas" grâce à la mise en place d’une gestion commune entre plusieurs pays européens dans des secteurs limités, stratégiques et de plus en plus nombreux, afin de créer une solidarité de fait entre ces pays. Cette méthode s’oppose à une construction par "le haut" qui instituerait directement une fédération européenne.
Cette méthode est aussi appelée "méthode Monnet-Schuman", du nom du Commissaire général au Plan (Jean Monnet) et du ministre français des Affaires étrangères (Robert Schuman), qui ont défini ce procédé. Son principe est posé par la déclaration inspirée par Jean Monnet et prononcée par Robert Schuman, le 9 mai 1950, qui est considérée comme le point de départ de l’intégration européenne. Robert Schuman y appelle à la mise en commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, au sein d’une organisation ouverte aux autres pays d’Europe. Cette organisation constituerait la première étape vers une fédération européenne.
La traité de Paris du 18 avril 1951, créant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), en est la première réalisation concrète.
Ainsi, la Communauté économique européenne (CEE), créée en 1957, étend la construction européenne à la réalisation d’un marché commun, grâce à la libéralisation des échanges et l’élaboration de politiques économiques communes. De plus en plus de domaines ont été mis en commun, (ex : politique agricole commune). Parallèlement, l’Europe s’est élargie géographiquement, passant de 6 à 28 États membres (le 1er juillet 2013, la Croatie est devenue le 28e membre de l’UE).
La construction européenne est amorcée dans les années 1950, avec la création de la CECA
Dans les années 1950, il est indispensable aux démocraties d’Europe occidentale de préserver leur indépendance face à l’URSS et aux Etats-Unis. Jean Monnet et Robert Schuman font alors leurs premières propositions pour une Europe unie, reposant sur une coopération économique : six États forment ainsi la Communauté européenne de l’acier et du charbon (CECA).
En 1957, le Traité de Rome donne naissance à la Communauté économique européenne (CEE) et pose ainsi les fondements de l’Europe actuelle. La CEE a pour objectif la mise en place d’une union douanière et donc, d’un marché commun. Pour concurrencer cette alliance, l’Association européenne de libre-échange (AELE) est créée dès 1959.
Par ailleurs, en février 1986, les États membres signent l’Acte unique européen, un traité permettant d’accélérer l’achèvement du marché commun, c’est-à-dire la suppression des barrières douanières, la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes (convention de Schengen).
Depuis 1957, la CEE, en extension, s'efforce d'achever le marché commun
La CEE s’élargit : en 1973, elle accueille le Royaume-Uni, l’Irlande et le Danemark, la Norvège ayant refusé son intégration en 1972, lors d’un référendum ; en 1981 la Grèce ; puis en 1986, l’Espagne et le Portugal. Convaincus par le modèle économique que propose la CEE, certains de ces nouveaux membres, dont le Royaume-Uni, ont abandonné l’AELE pour être intégrés au sein de la communauté.
Par ailleurs, en février 1986, les États membres signent l’Acte unique européen, un traité permettant d’accélérer l’achèvement du marché commun, c’est-à-dire la suppression des barrières douanières, la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes (convention de Schengen).
L'Europe poursuit sa construction vers une union politique
En 1992, le traité de Maastricht transforme la CEE en "Union européenne", qui compte 15 membres en 1995. Les États adhèrent progressivement à la convention de Schengen, réglementant la libre circulation des Européens sur le territoire. Enfin, l’Espace économique européen (EEE) crée, depuis 1994, une zone de libre-échange entre les pays de l’UE et les derniers membres de l’AELE.
À l’Est, les régimes communistes ont chuté. L’URSS, la Yougoslavie et la Tchécoslovaquie se sont disloquées, donnant naissance à de nouveaux États susceptibles d’adhérer à l’UE.
La République Démocratique d’Allemagne, quant à elle, a été intégrée à l’UE du fait de la réunification du pays.
En 2007, l'extension de l'Union européenne se poursuit
Dans les années 2000, l’extension européenne va de paire avec l’unification politique. Outre le passage à l’euro, les États sont de plus en plus nombreux à appliquer la convention de Schengen et tous, à l’exception du Royaume-Uni et de l’Irlande, l’ont signée. Par ailleurs, l’Union s’est considérablement élargie avec l’entrée de dix nouveaux pays en 2004.
Mais de tels changements ont nécessité une refonte institutionnelle, discutée lors des traités d’Amsterdam et de Nice. En 2005, le rejet de la Constitution européenne par la France et les Pays-Bas a fortement freiné l’unification politique, ce qui n’a toutefois pas empêché l’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie en 2007.
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