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L'AIR DU TEMPS

la tribune du lundi 8 décembre 2014

 

 

EUROPE - Le cours d'économie du Nobel français. Avant la remise de son prix, Jean TIROLE a invité la France à réformer le marché de l'emploi. Depuis la Suède où il s'apprête à recevoir le prix Nobel d'économie, le Français Jean Tirole en a profité pour lancer un message clair et précis à la France.

 

 

 

Pour que "les gens retournent au travail", la France doit s'inspirer de la Suède, qui a revu en profondeur son système économique dans les années 1990, selon le prix Nobel d'économie Jean Tirole. "Nous devons suivre l'exemple de pays comme l'Allemagne et la Suède, qui ont connu des moments difficiles et ont fait beaucoup de réformes", a dit le lauréat à l'occasion d'une conférence de presse à Stockholm.

 

 

 

Dans les années 1990, la Suède a traversé une grave crise financière. Pour sauver ce qui pouvait l'être, elle a entrepris de vastes réformes structurelles. Le pays a alors abandonné ses subventions à l'emploi ou au logement, reformé de fond en comble son système de retraite, et réduit ses dépenses de santé.

 

 

 

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Entre 2006 et 2014, le gouvernement conservateur a mené des réformes libérales au pas de charge, avec notamment la baisse de la pression fiscale (dont l'abandon des droits de succession) et des conditions plus strictes pour les allocations chômage ou les indemnités journalières en cas d'arrêt-maladie. Le ratio des dépenses publiques sur le produit intérieur brut, monté au niveau record de 71 % en 1993, est aujourd'hui à 53%.

 

 

Selon l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's, l'économie suédoise est "prospère, compétitive, et diversifiée". La Suède détient l'une des dettes publiques parmi les plus basses d'Europe (42,5 % du PIB cette année) et des taux d'emprunt très bas.

 

 

 

Contrat de travail unique

 

Pour Jean Tirole, le France doit "préparer l'avenir". "Nous devons faire des réformes pour que les gens retournent au travail, par exemple le taux de chômage en France est très élevé (...) et aussi réformer l'Etat ce que beaucoup de pays ont fait ", a-t-il expliqué.  En France, le taux de chômage est passé à 10,4 % au troisième trimestre.

 

 

 

"Si vous n'avez pas une économie viable, votre dette augmente, etc., puis à un moment vous devez en finir avec l'Etat providence ce qui à mon avis serait désastreux", a prévenu l'économiste. Il s'est toutefois voulu positif. "Je ne serais pas en France si je ne croyais pas en la France, a-t-il dit.

 

 

 

En 2003, il avait proposé une série de réformes en profondeur du marché de l'emploi en France, estimant notamment qu'il fallait créer un "contrat de travail unique" abolissant la distinction CDI/CDD.

 

 

 

Angela Merkel nous donne aussi des leçons

 

Insuffisantes ! C'est ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel juge les réformes engagées par la France et l'Italie pour améliorer leurs finances, dans une interview au quotidien conservateur Die Welt parue hier. La Commission européenne "a établi un calendrier selon lequel la France et l'Italie devront présenter des mesures supplémentaires. C'est justifié, car les deux pays se trouvent effectivement dans un processus de réformes", a déclaré Mme Merkel. "Mais la Commission a aussi dit de façon claire que ce qui est jusqu'à présent sur la table n'est pas encore suffisant. Ce avec quoi je suis d'accord", a jouté la chancelière conservatrice.

 

 

 

Cet entretien a été publié deux jours avant la réélection attendu de Mme Merkel à la tête de son parti CDU, dont les militants sont extrêmement sensibles au discours de rigueur de celle qui dirige depuis neuf ans la première économie européenne. La France et l'Italie ont un déficit ou une dette qui ne respecte pas les limites fixées par Bruxelles. Il y a une semaine, la Commission européenne a accordé un dernier répit à Paris et à Rome, en renvoyant au printemps son verdict sur leurs budgets 2015 mais en exigeant plus d'efforts pour améliorer leurs finances publiques, sous peine de sanctions. Irritée par les déficits publics français trop élevés, l'Allemagne a multiplié les coups de griffe contre Paris ces dernières semaines.

 

 

 

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08/12/2014
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