la Tribune du mercredi 1er octobre 2014
ENVIRONNEMENT - L'homme prédateur d'animaux sauvages. Rapport alarmiste de l'organisation WWF. Braconnage, déforestation, surexploitation des ressources naturelles... L'action de l'homme a entraîné la disparition, en quarante ans, de plus de la moitié des animaux sauvages de la planète.
Le constat est brutal. Inquiétant. Pour l'organisation non gouvernementale World Wide Fund (WWF), entre 1970 et 2010, la moitié des espèces sauvages a disparu. L'indice Planète Vivante 2014 qui mesure l'évolution de 10 380 populations de 3038 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons a chuté de 52 % : une tendance qui ne donne aucun signe de ralentissement.
"Cette disparition du monde sauvage est le baromètre de ce que nous faisons vivre à notre planète. En nous désintéressant du sort des animaux, nous courons à notre perte", alerte le directeur général du Fonds mondial pour la nature (WWF International), Marco Lambertini.
Les zones les plus touchées, selon le rapport de WWF, sont l'Amérique Latine (- 83 %), suivie de près par la région Asie-Pacifique. Les espèces d'eau douce ont payé le prix fort (- 76 %) quand les espèces terrestres et marines ont diminué de 39 %.
Les causes du déclin sont multiples. Mais la main dévastatrice de l'homme plane à chaque fois : perte et dégradation des habitats (agriculture, urbanisation, irrigation, barrages hydroélectri-ques...), chasse et surpêche (y compris les prises accidentelles comme pour les tortues marines), changement climatique...
Ainsi, de nombreux poissons et animaux de rivage ont disparu du Coorong, zone du sud de l'Australie où le prélèvement d'eau pour l'irrigation a augmenté la salinité.
En Afrique, l'aire de répartition de l'éléphant ne représente plus en 1984 qu'environ 7 % de son aire historique. Et dans cette portion congrue, à cause du braconnage, le nombre d'éléphants s'est effondré de 60 % entre 2002 et 2011. Les pachydermes sont particulièrement touchés. Au rythme des massacres pour les seules vertus aphrodisiaques de sa corne, le rhinocéros aura disparu dans 25 ans.
La surexploitation de la Terre pour faire face à l'augmentation de la population est un danger pour le monde sauvage mais risque dans un deuxième temps de toucher les humains. Nous consommons plus de ressources naturelles que la planète ne peut en reconstituer : plus de poissons qu'il n'en naît, plus de CO2 émis que les forêts et les océans peuvent en absorber...
"Aujourd'hui, nous avons besoin de la capacité génératrice d'une Terre et demie pour disposer des services écologiques dont nous profitons chaque année", s'inquiète l'organisation symbolisée par un panda. Et la "biocapacité", soit la superficie disponible pour assurer ces biens et services, ne cesse de contracter avec l'explosion démographique.
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