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TERRORISME - Un double assaut et un dénouement sanglant. Les attaques à Charlie Hebdo et Montrouge étaient "synchronisées". Les frères Kouachi qui ont assassiné douze personnes mercredi à Paris et Amédy Coulibaly, qui a tué une policière municipale le lendemain à Montrouge, ont été abattus hier. Mais Coulibaly a fait de nouvelles victimes.

La tuerie de Charlie Hebdo, mercredi, qui a fait douze morts, et celle Montrouge, jeudi, qui a coûté la vie à une jeune policière municipale, étaient liées. La France, l'a découvert avec stupéfaction, hier, lors d'une incroyable journées à rebondissements, qui s'est soldée par deux assauts du GIGN et du Raid et par la mort de tous les islamistes. Qui malheureusement, ont encore semé la mort au terme d'une angoissante et incroyable journée.

Les frères Kouachi à Dammartin-en-Goële

Tout commence hier matin à 8 H 30 par un nouveau car-jacking sur la RN2 aux confis de l'Aisne, de l'Oise et de la Seine-et-Marne où les frères Kouachi avaient déjà été repérés la veille. Après avoir braqué une automobiliste à laquelle ils ont volé le véhicule, les deux terroristes affrontent à Dammartin-en-Goële, à 40 km de Paris, une équipe de gendarmes avec laquelle ils échangent des coups de feu. Ils se retranchent dans une petite imprimerie d'une zone industrielle qui longe la RN2. Il est 9 heures, une longue journée de siège commence.

Coulibaly attaque une supérette juive

Coup de théâtre. A 13 heures, un individu armé pénètre dans une supérette casher de la porte de Vincennes à Paris, prenant en otages tous les employés et les clients. On apprendra plus tard qu'il tue trois personnes dès cet instant. Rapidement, ils se confirme que le preneur d'otages est Amédy Coulibaly est qu'il est l'auteur du meurtre de Montrouge la veille. Un deuxième siège commence, en pleine ville. Le boulevard périphérique de Paris est fermé, les stations de métro proches sont condamnées. Le Raid et la BRI se déploient.

GIGN : l'assaut à Dammartin

A 16 H 57, après huit heures de bouclage total de la commune de Dammartin, l'assaut dans la zone industrielle est déclenché. Des centaines de coups de feu sont tirés en rafales. D'après les premières informations, les deux terroristes auraient effectué une sortie, mitraillant les gendarmes du GIGN, dont l'un est blessé. Ses jours ne sont pas en danger. Les frères Kouachi sont tués tous les deux. L'assaut a duré moins d'une minute. L'otage, qui en réalité se cachait depuis le début dans l'imprimerie, est sauf.

Assaut et otages tués à Paris

Trois minutes plus tard, le Raid et la BRI donnent à leur tour l'assaut à la supérette juive de Paris. Coulibaly est également tué, mais dans l'établissement on découvre pas moins de quatre autres cadavres. Trois sont rapidement identifiés comme étant des otages. Les enquêteurs ont tout d'abord pensé que le quatrième pouvait être un complice de Coulibaly, mais on n'en avait pas confirmation officielle hier soir. Le président Hollande, dans une allocution télévisée, a parlé de "quatre" victimes, ce qui laisse supposer qu'il s'agit, également, d'un otage. Au moins un policier a été blessé dans l'assaut.

Une opération "synchronisée"

Au cours de sa prise d'otages, Amédy Coulibaly a revendiqué, auprès de nos confrères de BFMTV une action "synchronisée" avec les frères Kouachi. Il avait rencontré Chérif Kouachi en prison. Un amitié terroriste était née sous l'égide d'Al-Qaïda au Yémen : c'est là-bas que Chérif et Saïd Kouachi ont effectué une formation militaire, en 2011.

Les trois trois terroristes sont donc responsables de la mort de dix-sept personnes en trois jours. Ils ont en outre fait une quinzaine de blessés dont cinq très grièvement atteints. Les journalistes et les forces de l'ordre ont payé un lourd tribut : la liberté de la presse, l'autorité de l'Etat et pour finir la communauté juive étaient leurs cibles.

La justice recherche désormais l'épouse religieuse de Coulibaly, Hayat Boumedienne, 26 ans, qui a été vue en sa compagnie après l'attaque de Montrouge et dont on ignorait le sort, hier soir. Patrick Fluckiger