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L'AIR DU TEMPS

le Progrès du dimanche 14 août 2016

 

 

JUSTICE - POLÉMIQUE. CANNES : L'INTERDICTION DU BURKINI VALIDÉE

 

 

Le tribunal donne raison à la municipalité cannoise qui interdit de porter un maillot couvrant intégralement le corps sur les plages publiques de la ville. Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) fait appel devant le Conseil d'État.

 

 

 

L'

arrêté anti-burkini de Cannes n'a pas fini de faire des vagues. Hier, le tribunal administratif de Nice a débouté le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) qui demandait la suspension de cette interdiction en vigueur depuis le 28 juillet sur les plages publiques de la ville balnéaire. La justice, qui avait été saisie vendredi en référé (procédure d'urgence), a précisément écarté le caractère d'urgence de la demande, car l'arrêté du maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, est bien affiché sur les panneaux municipaux prévus à cet effet ainsi que sur les plages.

 

 

 

La Constitution respectée

 

Le juge note également que "sont respectées les dispositions de l'article 1er de la Constitution aux termes desquelles la France est une République laïque, qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers". Il indique aussi que "dans le contexte d'état d'urgence et des récents attentats islamistes survenus notamment à Nice il y a un mois [...] le port d'une tenue vestimentaire distinctive, autre que celle d'une tenue habituelle de bain, peut en effet être interprétée comme n'étant pas, dans ce contexte, qu'un simple signe de religiosité".

 

 

 

Au Conseil d'État de trancher

 

Ces arguments n'ont visiblement pas convaincu le CCIF, qui a l'intention de faire appel devant le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative. "Cette décision ouvre la porte à l'interdiction de tout signe religieux dans l'espace public", fait valoir son avocat Me Sefen Guez. Dénonçant aussi cette interdiction, la fédération du Parti socialiste (PS) des Alpes-Maritimes a souligné que "le principe de laïcité, hormis le voile intégral, n'interdit pas les signes distinctifs religieux dans l'espace public tel que les plages". La municipalité cannoise explique qu'il ne s'agit pas d'interdire le port de signes religieux - voile, croix ou kippa - à la plage mais les tenues ostentatoires "faisant référence à une allégeance à des mouvements terroristes qui nous font la guerre".

 

 

 

Le burkini interdit aussi à Villeneuve-Loubet

 

Cette interdiction, critiquée par une partie de la classe politique, fait cependant des émules. La municipalité LR de Villeneuve-Loubet - autre commune des Alpes-Maritimes à proximité de Nice, a pris, le 5 août, un arrêté interdisant le port d'un maillot couvrant intégralement le corps sur ses plages. "La République, ce n'est pas venir à la plage habillé en affichant ses convictions religieuses, d'autant que ce sont de fausses convictions car la religion ne demande rien en la matière", justifie le député-maire LR Lionnel Luca.

 



15/08/2016
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