le Progrès du jeudi 10 décembre 2015
EUROPE - Diplomatie. Les sanctions contre la Russie prolongées. La décision, préparée hier par les ambassadeurs, devrait être annoncée lundi par le conseil des ministres européens des Affaires étrangères : l'Union prolonge pour six mois les sanctions contre la Russie. Prises après l'invasion de la Crimée, au printemps 2014, puis la destruction le 17 juillet du Boeing de la Malaysia Airlines en Ukraine, ces sanctions avaient été prolongées une première fois en juin dernier.
Opposition ou coalition ?
Cette décision est-elle un signe de regain de tension entre les deux blocs ? Pas vraiment : son annonce, qui devait intervenir sous les projecteurs du Conseil européen des 17-18 décembre, est ainsi faite en catimini, avec l'espoir de ménager la susceptibilité de la Russie. C'est que l'Europe et les Etats-Unis ont besoin d'elle en Syrie, dans la difficile construction d'une "coalition unique" contre Daech. La volonté de la France et l'Allemagne de mettre en sourdine la question ukrainienne a même provoqué une vive réaction du président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk: "Il n'est pas question de marchander l'Ukraine pour la Syrie".
Le pouvoir russe paraît d'ailleurs veiller à ne laisser s'installer aucun espoir de désescalade - comme s'il trouvait son compte dans cette "guerre froide" d'un genre nouveau. Le président Vladimir Poutine vient ainsi de menacer d'attaquer l'Ukraine en justice si elle ne lui rembourse pas trois milliards de dollars de dette ce mois-ci. Mais il peut pointer l'attitude "inamicale" de l'Europe, qui mettra en oeuvre comme prévu au 1er janvier l'accord économique d'association avec l'Ukraine, à l'origine du conflit qui avait éclaté à l'automne 2013.
A découvrir aussi
- la tribune du mardi 16 décembre 2014
- le Progrès du dimanche 7 juin 2015
- le Progrès du mercredi 8 juillet 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres