le Progrès du jeudi 27 juillet 2017
Au travers de son ambassadeur au Venezuela, Romain Nadal, la France propose ses services pour qu'opposition et présidence Maduro retrouvent la voie du dialogue alors que la crise s'accentue avec les grèves générales.
Emmanuel Macron a écrit au président Maduro, début juillet...
"Oui, le 5 juillet, car la reprise d'un dialogue est urgente. J'ai multiplié les contacts à tous les niveaux pour dire une seule chose : la France est disponible pour faciliter les négociations entre l'opposition et la présidence Maduro. Et nous pouvons y contribuer sans ingérence. Les antagonismes sont très forts depuis avril, il y a eu 103 morts dans les manifestations. Malgré des fractures très profondes, la France et l'Europe ont su dans leur histoire, retrouver le chemin de la réconciliation".
EI Nacional, le grand quotidien nationale d'opposition, a cependant appelé ce matin ses partisans "à sacrifier leur vie car l'objectif final est héroïque". Le pays est-il au bord de la guerre civile ?
"La situation est effectivement très grave. Les Vénézuéliens sont très anxieux par rapport à leur avenir, certains décident de partir dans les pays voisins, la société est fracturée, mais je reste persuadé qu'une issue positive est possible et nous nous y employons".
Le Venezuela est plus dans la sphère d'influence des USA que de celle de la France ou l'Europe...
"Nous ne devons être ni indifférents, ni dans l'ingérence, mais je considère qu'il existe une marge de manoeuvre. Je parle espgnol, je me suis immergé dans la société dès mon arrivée. C'est conforme à ce qu'attendait le président Macron quand il m'a reçu à l'Élysée le 16 juin à la veille de mon départ. Le Venezuela et la France ont une histoire commune depuis plus de deux siècles. Simon Bolivar, le héros de l'indépendance, est venu en France, Francisco Miranda, qui a participé à la bataille de Valmy, a son nom sur l'Arc de Triomphe. Ils sont aussi des personnages de l'Histoire de France et scellent une fraternité franco-vénézuélienne. L'image de la France est très forte ici".
Le président Maduro confisque le pouvoir. Quelle est la porte de sortie ?
"Il y a un impératif : rétablir la confiance entre les forces politiques. Je crois que la démocratie vénézuélienne et ses institutions sont la clé de la période que nous vivons, en proposant un choix au peuple au travers d'élections".
Quel est le niveau de sécurité actuel pour un Français qui se rendrait à Caracas ?
"La communauté française est constituée de 4 200 personnes, ancrée de longue date, qui a l'habitude de l'insécurité liée à la criminalité. S'ajoutent la crise politique, les manifestations, la grève générale et c'est pourquoi nous invitons nos ressortissants à différer leur voyage. Nous avons également fait passer des recommandations aux Français installés dans tout le pays. On s'habitue à vivre dans la crise, d'une certaine façon". Propos recueillis par Alain Morvan
Grève générale
Rue désertes, barricades et banderoles étaient visibles dans la capitale vénézuélienne hier, au premier jour d'une grève générale de 48 heures, à l'appel de l'opposition contre l'élection dimanche d'une assemblée constituante. Quelque 70 % des Vénézuéliens sont opposés à cette assemblée constituante, selon l'institut de sondage Datanalisis. Les opposants voient dans ce projet de réécrire la Constitution un moyen pour le président Maduro de se cramponner au pouvoir, contourner le Parlement élu, où l'opposition est majoritaire, et éviter l'élection présidentielle de fin 2018.
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