le Progrès du lundi 25 juillet 2016
EUROPE - ÉCONOMIE. "L'APRÈS-BREXIT PRESQUE PIRE QUE LE BREXIT"
Les grands argentiers du G20 étaient réunis hier en Chine. Et le Brexit était au coeur des discussions. Pour les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20, les négociations compliquées sur le divorce entre Londres et l'Union européenne vont attiser la nervosité des acteurs économiques dans un contexte global déjà morose. Pour Enrico Letta, ancien président du conseil italien, la France et l'Allemagne, pourtant divisées sur la question, doivent agir vite pour relancer l'UE.
Quels enseignements tirez-vous, un mois après le Brexit ?
"L'après-Brexit a été presque pire que le Brexit lui-même. On a vu que les partisans du Brexit n'avaient aucune idée de la manière de gérer une éventuelle sortie. Ils ont entraîné 500 millions d'Européens dans l'inconnu avec une irresponsabilité totale. De l'autre côté, l'Europe continentale s'est montrée très divisée dans sa réponse. Nous sommes aujourd'hui en pleine crise, et plutôt que de nous concentrer sur le divorce avec le Royaume-Uni, nous devons consacrer toutes nos forces à la relance de l'Europe à 27, et surtout de l'Europe à 19 (de l'euro)".
Comment l'Europe pourrait-elle se relancer, après avoir été incapable d'anticiper un Brexit annoncé depuis plus de six mois ?
'Le poids essentiel repose aujourd'hui sur la France et l'Allemagne. Attendre la présidentielle française et les législatives allemandes serait une erreur majeure, car si on attend un an, l'Europe sera complètement détricotée et délabrée. je comprends qu'il y a des discussions internes importantes en France et en Allemagne sur la sécurité, l'identité, les réfugiés... Mais ces questions ne pourront trouver une solution qu'au niveau européen, et doivent justement être au coeur de la relance de l'Europe. Nous avons un rendez-vous en septembre à Brastislava, il faut y arriver avec des idées".
Le Brexit aura-t-il vraiment lieu ?
"Il serait très difficile que le Brexit n'ait pas lieu. Les Britanniques ont voté, leur gouvernement s'est engagé à respecter le résultat. Après, la Grande-Bretagne va tenter d'obtenir le meilleur en étant à la fois dedans et dehors de l'Union, et il nous faudra défendre l'intérêt de l'Europe continentale dans une discussion qui s'annonce très difficile". Propos recueillis par Francis Brochet
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