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RELIGION - RÉFORME. DE NOUVELLES BASES POUR ORGANISER "L'ISLAM DE FRANCE"

L'État et les représentants musulmans ont relancé hier le chantier de construction d'un "islam de France", dans un climat rendu électrique par les attentats et les polémiques de ces dernières semaines. La démarche s'appuie principalement sur deux outils.

Une fondation d'utilité publique, laïque, sera créée à l'automne et présidée par Jean-Pierre Chevènement, 77 ans. À ses côtés siègeront notamment l'écrivain Tahar Ben Jelloun, l'islamologue Ghaleb Bencheikh, le recteur de la mosquée de Lyon Kamel Kabtane...

Elle doit permettre de lever des financements (thèses de recherche sur l'islam, bourses d'études...). Laïcité oblige, le volet religieux (formation théologique des imams, construction de mosquées...) sera entre les mains d'une association cultuelle (loi 1905) administrée par des musulmans.

Un groupe de travail doit être mis en place "dès les jours prochains" pour déterminer ses statuts et la composition de l'association cultuelle, et engager une négociation avec la filière halal en vue d'une "contribution volontaire" - et non une taxe, juridiquement envisageable - sur ce marché.

En outre, Bernard Cazeneuve veut avancer sur la formations des imams, en créant des enseignements de haut niveau en islamologie, "rigoureusement laïques", dans plusieurs universités. Un rapport est attendu sur ce point en décembre. Objectif : des imams mieux formés en France pour se passer, "à terme", de ceux "détachés" par des pays étrangers (actuellement 300 environ).