le Progrès du mercredi 2 décembre 2015
SOCIAL - Etude. Les Français, champions de la retraite. Plus de 27 années de retraite pour les femmes, 23 années pour les hommes : les Français sont, parmi les citoyens des pays développés de l'OCDE, ceux qui bénéficient le plus longtemps de leur retraite.
Avec une moyenne de 27,2 années vécues en retraitée, les femmes françaises détiennent le record du monde de la durée de retraite, selon une étude publiée aujourd'hui par l'OCDE.
C'est là le cumul de deux avantages. D'un côté, une espérance de vie parmi les plus élevées des pays développés adhérents de l'OCDE, de 87,3 ans (une fois parvenue à l'âge de 60 ans)
De l'autre, une sortie effective du monde du travail à 59,6 ans, l'une des plus précoces de l'OCDE.
Résultat : les Françaises vivent beaucoup plus longtemps en retraite que la moyenne des citoyennes de l'OCDE (22,3 ans), et même que les Grecques - dont on ne cesse de brocarder la générosité du système.
Les hommes aussi
Le résultat n'est pas moins mauvais pour les messieurs. L'espérance de vie est moins élevée que celle des femmes (82,3 ans), mais reste supérieure à la moyenne d'ensemble de l'OCDE (82 ans). Et comme l'âge de départ constaté est nettement plus précoce, à 59,4 ans en France contre 64,6 ans dans les pays de l'OCDE, l'avantage n'est pas moins grand en nombre d'années passées à la retraite : 23 ans en France, contre 17,6 ans en moyenne.
"La France réforme ses retraites, à la limite presque trop, car elle ne va jamais allez loin", commente Hervé Boulhol, économiste de l'OCDE, qui présentait ces résultats devant l'Ajef (Association des Journalistes Economiques). Les réformes des dernières années vont décaler l'âge de départ à taux plein de 64 à 65,5 ans en l'an 2050, pour une personne ayant commencé à 20 ans. Mais d'ici là, l'espérance de vie aura encore gagné plus de quatre années...
"D'autres mesures seront nécessaires", insiste Hervé Belhoul, qui préconise notamment de reporter l'âge légal (aujourd'hui à 62 ans) et de supprimer certains avantages fiscaux : taux de CSG à 6,6 % (contre 7,5 % pour les actifs), abattement de 10 % pour frais réels dans le calcul de l'impôt sur le revenu, faible niveau de cotisations à l'assurance-maladie... F.B.
A découvrir aussi
- le Progrès du vendredi 14 mai 2015
- le Progrès du mercredi 3 juin 2015
- le Progrès du mardi 13 octobre 2015
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 59 autres membres